vendredi 5 décembre 2025
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NABOU FAll, ceo Vizeo : « les incubateurs-accélérateurs jouent un rôle crucial dans l’autonomisation des femmes entrepreneurs »

Nabou Fall, Cofondatrice Impact Hub Abidjan, ceo Vizeo.

Les mots que l’on entend très souvent quand on parle d’entreprenariat sont incubateurs et accélérateurs.  Lorsque mes associées et moi avons créées impact hub Abidjan notre objectif était d’impacter en créant les conditions facilitant l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. En effet un incubateur et/ou accélérateur est une structure d’accompagnement aux entrepreneurs qui développe et implémente des programmes de renforcement des capacités entrepreneuriales. Après presque 4 ans d’existence, nous avons mis en œuvre des dizaines de programmes ayant impactés près de 300 entrepreneurs dont 80% de femmes. En développant des parcours spécifiques dédiées exclusivement aux femmes nous avons constatés qu’au-delà de l’acquisition d’outils de gestion d’entreprises, les entrepreneurs en apprenant l’art de pitcher leurs projets ont su convaincre des investisseurs potentiels et trouver des financements. Notre espace de coworking permet à des couts faibles aux entrepreneurs de disposer d’un espace de travail, une adresse de domiciliation ainsi que l’accès à une salle de réunion professionnelle.  Cela permet donc aux femmes entrepreneurs de faire partie d’une communauté au sein de laquelle elles peuvent partager leurs défis et ne plus se sentir isolées. Aussi nous affectons des mentors à nos entrepreneurs dans le cadre de certains parcours, ce qui leur permets d’être en rapport avec des femmes expérimentées qui leur offre conseils et soutien tout au long de leurs parcours de formation. 

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L’ensemble, les incubateurs et les accélérateurs peuvent jouer un rôle crucial dans l’autonomisation des femmes entrepreneurs en leur donnant accès au financement, à la formation, au soutien et aux ressources. En créant un environnement favorable et inclusif, les incubateurs et accélérateurs peuvent aider les femmes entrepreneurs à surmonter les défis uniques auxquels elles sont confrontées et à atteindre leurs objectifs entrepreneuriaux en Afrique.  La multiplication des opportunités d’incubation /accélération est une aubaine pour les femmes Africaines qui n’ont pas forcément les outils et ressources nécessaires pour développer leurs entreprises. En vue d’un impact plus fort, nous avons créé un club de business Angels le CIBAN (Côte-d’Ivoire Business Angel Network) – un groupe d’investisseurs indépendants – dans le but de pouvoir financer des projets d’entrepreneurs. Démultiplier l’impact en renforçant l’écosystème entrepreneurial de nos pays va renforcer la place de la femme entrepreneur en Afrique. 

Par Nabou Fall : cofondatrice Impact Hub Abidjan, ceo Vizeo.

Transport aérien : en RDC, A&M Development Group va injecter 1,3 milliards de dollars dans Congo Airways

Lancée en 2014 en grande pompe, la compagnie aérienne Congo Airways a démarré ses opérations une année plus tard, en 2015, avec d'ambitieux objectifs notamment les principales villes du pays ainsi que le marché sous-régionale et aussi européen. (Crédit : Dr).

Les autorités congolaises et le groupe A&M Développement ont signé il y a quelques jours, un protocole d’accord en vertu duquel la firme constituée d’investisseurs arabes, américains et européens va injecter 1,3 milliards de dollars USD pour la relance de la compagnie aérienne Congo Airways. Lancé en grande pompe en 2014, le pavillon national traverse depuis quelques mois des difficultés financières aggravées par une mauvaise gestion qui l’ont conduit au bord de la faillite.

Ce n’est pas encore le bout du tunnel mais l’avenir semble de nouveau s’éclaircir pour Congo Airways, la compagnie aérienne nationale congolaise dont les activités sont à l’arrêt depuis plusieurs mois du fait des difficultés financières qu’elle traverse. Après plusieurs mois de négociation, la direction de Congo Airways et A&M Développement Group, un consortium d’investisseurs et d’entreprises principalement arabes, américains et européens sont parvenus à un accord relatif à un plan de sauvetage du pavillon national. Le 03 mars dernier, un protocole d’accord parrainé par le gouvernement,  a été signé entre les deux parties à Kinshasa. En vertu de cet accord paraphé par Jean-Claude Mubeka, Directeur général adjoint de Congo Airways, et Dr Khaled Sadek, CEO d’A&M Development Group, la firme s’engage à injecter une enveloppe d’un milliard trois cent millions de dollars USD pour relancer la compagnie aérienne nationale qui était au bord de la faillite. La preuve de l’importance qu’accord les autorités congolaises à cette opération, la cérémonie de signature du protocole s’est déroulée à l’occasion d’une réunion au Palais présidentielle de La Gombe de Kinshasha, en présence du Représentant du Président de la République, des ministres en charge des transports et du portefeuille de l’Etat, des responsables de l’aviation civile et de Congo Airways.

« Le déploiement et l’exécution de ce protocole d’accord connaîtront un début d’exécution dans les 6 mois à venir et le Directeur de cabinet du Président Félix TSHISEKEDI a exhorté les deux parties à la matérialisation de ce protocole d’accord pour soulager cet épineux problème de transport aérien, les clients de cette importante compagnie aérienne, pour désenclaver ce vaste pays qu’est la RDC et donner de l’emploi à la dynamique jeunesse congolaise » a annoncé dans un communiqué, la Présidence congolaise à la suite de la signature de l’accord.

Un partenariat stratégique pour un plan de sauvetage et de relance

Avec cet accord, les congolais peuvent de nouveau nourrir l’espoir que les avions de leur compagnie nationale reprendre les airs d’ici quelques mois. Un ouf de soulagements pour les populations de ce vaste pays d’Afrique centrale de  près de 2,3 millions de kilomètres carrés qui peinent pourtant à lancer et faire fonctionner un véritable pavillon national pour désenclaver les principales régions du pays.

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Lancée en 2014 en grande pompe, la compagnie aérienne Congo Airways a démarré ses opérations une année plus tard, en 2015, avec d’ambitieux objectifs notamment les principales villes du pays ainsi que le marché sous-régionale et aussi européen. Sauf que le rêve n’a pas tenu longtemps puisque quelques années après le lancement des activités, les difficultés ont commencé à apparaitre puis à s’amplifier pour la jeune compagnie. Comptes au rouge, plombée par une dette commerciale colossale et des charges d’exploitation incompressibles ainsi que plus de dix mois d’arriérés de salaire pour le personnel: la compagnie était au bord de la faillite en 2022. La pandémie de la Covid-19 et la mauvaise gestion relevée par un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et mettant en cause certains principaux responsables du board de la compagnie dont certains toujours en fuite, ont fini par avoir raison de Congo Airways. De quatre avions au lancement, la compagnie s’est retrouvé avec un seul qui lui-aussi a été par la suite cloué au sol alors que Kenya Airways avait déjà suspendu le contrat de leasing à travers lequel elle mettait deux avions à la disposition de la compagnie aérienne congolaise.

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Depuis, les autorités étaient à la recherche de solutions pour sauver la compagnie afin d’assurer la desserte aérienne du pays. Plusieurs pistes ont été explorés notamment la création d’une nouvelle compagnie, Air Congo, une coentreprise avec Ethiopian Airlines, suivant le modèle Asky, basé à Lomé, au Togo, et qui s’est développée sur le marché ouest-africain. L’arrivée d’un nouvel partenaire qui va injecter du cash s’annonce donc comme l’option qui a été privilégiée par les autorités congolaises comme d’ailleurs s’est engagé le chef de l’Etat. Il reste qu’en plus de liquidités, l’entreprise a besoin d’un véritable plan de sauvetage qui va lui permettre de relancer ses activités et de faire face à la rude concurrence dans le ciel sous-régional et surtout africain où la concurrence est rude avec une forte domination des compagnies européennes et certaines africaines. Il est aussi à remarquer que le nouvel partenaire stratégique A&M Développement n’est pas un acteur connu du marché de l’aérien tant en Afrique que sur les autres marchés internationaux. Le consortium d’entreprises arabes, américains et européens est plutôt et jusque-là plus présent dans le secteur de la construction et a depuis quelques années des intérêts dans les mines notamment en RDC.

Les pays du bassin MSGBC expérimentent les énergies renouvelables

Centrale solaire avec panneaux solaires pour produire de l'énergie électrique.

Au moment où la région MSGBC (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry) accélère ses grands projets d’exploitation pétrolière et gazière, les pays producteurs investissent aussi dans l’exploitation de leur potentiel en énergies renouvelables. Des projets dans la production des énergies renouvelables ont été lancés au moins dans trois pays.  

L’année dernière, la région du MSGBC a mené un programme d’expansion énergétique soutenue par des objectifs de sécurité, d’accessibilité et d’indépendance énergétiques. Les progrès réalisés dans le secteur des énergies renouvelables ont ouvert de nouvelles opportunités d’électrification à grande échelle grâce au solaire. Et ce au moment où le développement des champs pétroliers et gaziers à grande échelle tels que Sangomar (100 000 barils par jour) et le projet gazier de Greater Tortue Ahmeyim (entre le Sénégal et la Mauritanie) doivent démarrer cette année et permettent des avancées en matière de sécurité énergétique.

De nouveaux projets améliorent l’accès à l’énergie

Désireux de tirer parti de l’important potentiel solaire disponible dans la région, les pays du MSGBC ont lancé une série de projets solaires au cours de l’année écoulée. En 2022, le Sénégal a lancé une centrale solaire de 23 MW à 40 km de la capitale, Dakar, qui devrait permettre à la Senelec d’économiser environ 2,7 millions de dollars par an en coûts de combustible pendant les 25 ans de durée de vie du projet. En Mauritanie, le géant britannique de l’énergie British Petrolium (BP) a signé un protocole d’accord avec le gouvernement pour la recherche et le déploiement de l’hydrogène vert, y compris l’évaluation des ressources solaires du pays pour produire de l’hydrogène vert. En 2022, la Mauritanie a également signé un accord-cadre pour le projet d’hydrogène vert AMAN, d’une valeur de 40 milliards de dollars – visant 12 GW de solaire et 18 GW d’éolien – ainsi que l’achèvement de l’étude de préfaisabilité pour l’installation d’hydrogène vert du Projet Nour, qui comprend 3 GW de solaire.

Positionner la région MSGBC en pole d’énergie renouvelable

Le contenu local est devenu une priorité dans l’espace solaire de la région MSGBC, les nations poussant à la formation de techniciens et au renforcement de la main-d’œuvre locale dans ce secteur. En août 2022, la filiale sénégalaise du groupe de conseil allemand, Gauff Engineering, a permis à 247 étudiants sénégalais de se former sur les opérations solaires, la maintenance et la supervision à distance. Ces stagiaires qualifiés seront chargés de fournir des mini-réseaux solaires autonomes à 300 villages ruraux, ce qui permettra d’alimenter 20 000 foyers en électricité. Outre les projets de production d’électricité, la région MSGBC a intégré des systèmes solaires dans d’autres secteurs de l’économie. Dans le domaine de l’agriculture, le Sénégal et la Guinée-Conakry ont introduit des systèmes de pompage d’irrigation solaire (SIPS) pour remplacer les générateurs diesel traditionnels. Parmi les projets lancés l’année dernière, citons l’installation solaire de 50 kWp de GreenTec – qui alimente le traitement et le dessalement de 2 000 litres d’eau potable par heure au Sénégal. Les installations SIPS communautaires d’Enda Tiers Monde, qui approvisionnent 400 maraîchers en eau au Sénégal ; le projet d’irrigation Bonergie, qui comprend 2 000 pompes et 500 systèmes d’irrigation goutte à goutte, entre autres.

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Du côté de l’exploitation minière, la société canadienne d’extraction d’or Kinross a investi 55 millions de dollars dans le solaire pour alimenter sa mine de Tasiast en Mauritanie. À mesure que l’industrie minière se développe dans la région, les acteurs devraient se tourner vers l’énergie solaire pour alimenter leurs opérations. Bien qu’il s’agisse d’un secteur relativement nouveau, le marché solaire du MSGBC devrait connaître une croissance significative grâce à l’arrivée de nouveaux acteurs dans la région. Et cela grâce à l’intensification des efforts d’électrification par les gouvernements et l’afflux de nouveaux investissements sur le marché en raison des tendances capitalistiques liées à la transition énergétique.

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Pourtant, alors que le monde s’attend à ce que jusqu’à 600 GW de nouvelles capacités solaires soient ajoutés au cours des cinq prochaines années, l’Afrique continue de recevoir seulement 2 % des investissements mondiaux. Ainsi, la prochaine conférence et exposition MSGBC Oil, Gas & Power qui se tiendra en Mauritanie les 21 et 22 novembre – positionnera la région comme la destination de choix pour les investissements étrangers, tout en invitant de nouveaux acteurs à se connecter aux opportunités énergétiques régionales. Alors que la région a célébré sa première production de pétrole et de gaz cette année, la conférence permettra de discuter de la suite des événements et de la manière dont la région peut se positionner en tant que pôle mondial des énergies renouvelables grâce à l’adoption de technologies telles que l’énergie solaire.

Tunisie : importation record du gasoil russe, à la suite des sanctions occidentales

Au bord du défaut de paiement et suspendue à un accord de prêt du FMI, la Tunisie est confrontée à une forte inflation à 10,2% ainsi qu’à des pénuries et hausses des prix des hydrocarbures.

Sanctionné par les européens qui plafonnent l’achat du baril russe à 60 dollars, Moscou a trouvé de nouvelles alternatives en Afrique notamment en Tunisie. Le pays nord-africain confronté à des difficultés de trésorerie et des pénuries d’hydrocarbures a acheté des quantités record de gasoil russe en février.

La Tunisie a importé le mois dernier des volumes record de gasoil et de diesel russes, alors qu’un embargo de l’UE a contraint Moscou à trouver de nouveaux clients pour ses produits pétroliers, d’après les estimations des négociants et des données sur les transactions dans le secteur. Selon les chiffres publiés par la société d’analyse Kpler, le pays d’Afrique du nord en proie à de violentes manifestations contre le gouvernement, a importé environ « 77 000 barils par jour de gasoil et de diesel russes en février, contre 20 000 barils par jour en janvier et 25 000 barils par jour en décembre 2022 ».

L’Afrique du nord, nouveau débouché des produits russes

Dans la continuité de leur processus de désengagement du gaz et pétrole russe, les pays européens ont abandonné les approvisionnements russes en diesel au profit d’une augmentation des importations en provenance d’Inde, d’Arabie saoudite, de Chine, du Koweït, de Malaisie et d’autres pays. La Russie était le principal fournisseur de diesel en Europe, fournissant près de 60 % des besoins du continent. Fin février, le Wall Street Journal a annoncé qu’avec le boycott des pays européens, les pays d’Afrique du Nord sont devenus d’importants acheteurs du diesel russe et d’autres produits pétroliers raffinés. En effet, la Tunisie a absorbé une bonne partie des flux. Les données ont révélé que la Tunisie a importé des quantités record de gazole et de diesel russes. La livraison des produits pétroliers a été effectué par la compagnie russe Lukoil et la société Coral Energy à Dubaï, selon les données de Kpler.

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Au bord du défaut de paiement et suspendue à un accord de prêt avec le FMI, la Tunisie est confrontée à une forte inflation à 10,2% ainsi qu’à des pénuries et hausses des prix des hydrocarbures. Une situation qui a provoqué des manifestations montres contre le gouvernement de Kais Saied.

Mégaprojet pétrolier de TotalEnergies en Ouganda: la justice française déboute les ONGs qui s’opposent au projet

(Crédit : Dr))

La justice française vient de débouter la coalition des ONGs locales et internationales qui s’opposent à la réalisation du gigantesque projet pétrolier à 10 milliards de dollars du groupe français TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie (Tilenga/EACOP). Dans une décision rendue mardi dernier à la suite de près de 3 années de procédure hors norme, le Tribunal de Paris a jugé « irrecevable », la demande des ONGs qui réclamaient la suspension du projet de construction d’oléoduc et de forages pétroliers menées selon elles aux mépris des droits humains et de l’environnement. Une décision qui va faire jurisprudence dans le secteur puisqu’il s’agit de la première du genre dans le cadre de la loi sur le « devoir de vigilance » que les majors du secteur redoutent.

C’est la fin d’une longue bataille judiciaire qui aura duré trois longues années avec plusieurs rebondissements et qui était très attendu puisqu’il s’agit de la première décision qui va certainement faire jurisprudence dans le cadre de la loi sur « le devoir de vigilance » pour les entreprises du secteur extractif. La justice française a débouté mardi dernier la coalition de plusieurs ONG françaises et ougandaises qui demandaient la suspension d’un mégaprojet pétrolier porté par le géant français, le groupe TotalEnergies, en Ouganda et en Tanzanie. A travers cette procédure qui a été lancée en 2019, la coalition des ONG dont « Les Amis de la Terre » et « Survie France » dénonçaient, entre autres, les atteintes aux droits de l’homme et à l’environnement et accusaient la major française de « non-respect à son devoir de vigilance » dans le cadre de son projet pétrolier en Ouganda et Tanzanie (Tilenga/EACOP). Cette loi oblige, en effet, depuis 2017 les grandes entreprises françaises à « prévenir les risques d’atteintes graves aux droits humains et à l’environnement, y compris lorsqu’elles sont commises par leurs filiales directes ou indirectes, en France et dans le reste du monde .

Demandes jugées « irrecevables »

Dans sa décision,  le tribunal judiciaire de Paris a jugé « irrecevables » les demandes formulées par les associations. Le Tribunal a , en effet, estimé que les demandes et griefs développés par les ONG lors des plaidoiries en décembre derniers sont « différents de manière substantielle » de ceux initialement énoncés lors de la mise en demeure de 2019. Aussi, en ce qui concerne les obligations de l’entreprise française en matière de vigilance, le tribunal a estimé que le plan de vigilance de TotalEnergies comporte «les rubriques correspondant aux cinq mesures exigées par la loi ». Des éléments suffisamment détaillés pour « ne pas être regardés comme sommaires », indique-t-on dans le jugement dans lequel le Tribunal a aussi souligné que TotalEnergies a de plus publié de nouveaux plans de vigilance pour les années 2019, 2020 et 2021 qui apporte de nombreuses modifications au premier. Dans leur décision, les juges ont aussi souligné les difficultés posées par cette loi de 2017 sur le « devoir de vigilance » qui assigne « des buts monumentaux de protection des droits humains et de l’environnement à certaines catégories d’entreprise« . Dans le jugement, le Tribunal a déploré « le caractère imprécis, flou et souple de la notion de  vigilance « .

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A travers cette décision qui a été déplorée par les ONGs plaignantes, le Tribunal a donc suivi le groupe TotalEnergie qui avait depuis le début focalisé sa défense « l’irrecevabilité »  de la plainte. Le groupe français avait, en effet, mis en avant le fait que l’assignation lancée en 2019 visait le plan de vigilance de 2018, qui a évolué depuis avec d’importantes modifications. La défense a aussi soutenu qu’un jugement en référé ne peut intervenir en France  sur  des mesures extraterritoriales, le projet étant mené par une filiale du groupe français, TotalEnergies Ouganda. De manière général, les avocats du géant pétrolier ont également réfuté les allégations de manquements aux droits humains et défendu l’intérêt du projet pour le développement des deux pays ainsi que les bénéfices pour les populations.

Un mégaprojet pétrolier de 10 milliards de dollars d’investissements

Au cœur de cette affaire, le forage Tilenga en Ouganda, dont un tiers est situé dans le parc naturel des Murchison Falls  et le projet EACOP (East African Crude Oil Pipeline), considéré comme le plus long oléoduc chauffé au monde avec près de 1.500 km  qui vont traverser la Tanzanie. Le projet est menée par deux géants pétroliers, chinois (CNOOC) et français (TotalEnergies), qui ont conclu un accord historique de 10 milliards de dollars pour développer les ressources énergétiques de l’Ouganda et construire un vaste oléoduc régional, qui exaspère les groupes environnementaux. Ainsi, en Ouganda, le français TotalEnergies mène en Ouganda le projet pétrolier Tilenga, qui implique 419 puits de forage, dont une partie se trouve dans le parc naturel des Murchison Falls, tandis que le projet Kingfisher, un autre site d’exploitation, est mené par la China national offshore oil corporation (CNOOC). En plus de ces deux sites de forage, l’oléoduc de 1 443 kilomètres, l’EACOP, acheminera le pétrole brut en vue de son exportation. Il s’étend de la ville de Kabaale, sur la rive du lac Albert, en Ouganda, jusqu’au port de Tanga, en Tanzanie.

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En 2019, une coalition d’ONGs internationales et locales ont dénoncé le projet et décidé de saisir la justice en s’appuyant sur la loi sur le devoir de vigilance de 2017 qui  responsabilise les entreprises pour leurs activités à l’étranger pour s’assurer du respect des droits humains fondamentaux et de l’environnement tout au long de la chaîne de valeur de leurs produits. La loi impose également aux  entreprises de réaliser un « plan de vigilance », qui expose notamment une cartographie des risques et des mécanismes d’alerte et de prévention. Dans leurs plaintes, les ONG ont ainsi dénoncés  des « accaparements de terres, des compensations insuffisantes, des intimidations envers les défenseurs de droits ». Selon les ONGs plaignantes, 28 000 personnes, souvent des petits agriculteurs, attendent toujours une indemnisation, tout en étant  » privés du droit de travailler leur terre avant d’avoir reçu la moindre indemnisation ».

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Des allégations réfutés par le géant français qui a dès le début défendu l’intérêt du projet pour le développement des deux pays, en matière notamment d’électrification et d’accès à l’eau des communautés que le pétrolier s’est engagé à apporter, mais aussi en matière de biodiversité à travers des programmes de restauration de forêt et zones humides. Il faut dire que les autorités  Tanzanienne et Ougandaise ont de tout approuvé le mégaprojet pétrolier sur leur territoire. La construction de l’oléoduc régional a ainsi reçu l’approbation de l’Ouganda en janvier dernier, puis de la Tanzanie le 21 février. Selon les estimations, le lac Albert, frontière naturelle entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), recèle une quantité de pétrole brut estimée à 6,5 milliards de barils, dont environ 1,4 milliard sont actuellement considérés comme récupérables. Dans une déclaration à l’AFP, au debut du lancement du projet, le président ougandais Yoweri Museveni avait décrit le projet comme une source économique majeure pour ce pays enclavé de la région des Grands Lacs, où de nombreuses personnes vivent dans la pauvreté. Les réserves pétrolières de l’Ouganda représentent entre vingt-cinq et trente ans d’exploitation à une cadence pouvant aller jusqu’à 230 000 barils par jour, selon les estimations. Il faut noter que bien que l’affaire soit portée devant la justice en France, les constructions ont débuté et se poursuivent notamment par la CNOOC avec l’objectif de lancer la production en 2025.

La BECEAO relève son taux directeur à 3%

Siège BCEAO, à Dakar.

La Banque centrale d’Afrique de l’Ouest, la BCEAO, relèvera son principal taux directeur de 25 points de base à 3,00% à partir du 16 mars pour ramener l’inflation dans sa fourchette cible, a annoncé l’organisme financier panafricain.

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, à l’issue de sa réunion tenue le 1er mars 2023, de relever de 25 points de base le principal taux directeur auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques pour le porter à 3%, à compter du 16 mars 2023. De même, le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal passe de 4,75% à 5%. Cette hausse, qui est la première de cette année 2023 et la quatrième depuis juin 2022, s’inscrit dans le cadre de la normalisation graduelle de la politique monétaire de la Banque Centrale. Elle devrait contribuer à ramener l’inflation dans l’intervalle cible de la Banque (1% à 3%) sur le moyen terme. 

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Bien que le taux d’inflation dans l’Union ait commencé à baisser, il reste encore à un niveau élevé. Il s’est établi à 6% en janvier 2023 contre 7% en décembre 2022. La baisse observée a été notamment soutenue par les bons résultats de la campagne agricole 2022/2023 ainsi que par les mesures de politique monétaire prises par la Banque Centrale et les efforts des Etats pour lutter contre la vie chère. Toutefois, le taux d’inflation est resté à un niveau supérieur de 7% en janvier 2023 dans plusieurs pays de l’Union. En outre, l’inflation sous-jacente, qui mesure l’évolution du niveau général des prix hors produits frais et énergie, s’est également maintenue à un niveau élevé de 4,7% en janvier 2023 contre 4,8% en décembre 2022.  Au niveau du secteur bancaire de l’Union, la liquidité reste adéquate et devrait permettre aux banques de poursuivre le financement des économies. Au cours des mois à venir, le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO prendra, si nécessaire, les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire, précise le communiqué.

Nouveau partenariat France-Afrique : le Président Macron veut passer d’une logique de l’aide à celle d’investissement

ce nouveau discours du président français sur sa politique africaine intervient à la veille d'une tournée africaine qui va le conduire au Gabon, au Congo, en RDC et au Rwanda. (Crédit : AP -Daniel cole)

A la veille d’une nouvelle tournée africaine qui va le conduire du 1er au 5 mars dans quatre pays d’Afrique centrale, le Président français a esquissé les grandes orientations de sa vision pour un nouveau partenariat renouvelé entre l’ancienne puissance coloniale et les pays africains pour les années à venir. Sans faire de grandes annonces, Emmanuel Macron a présenté les nouvelles ambitions économiques de la France sur le continent, plaidant pour des relations équilibrées et prônant un changement de logiciel pour passer d’une logique d’aide à celle d’investissement. En ce sens, le Chef de l’Etat français a appelé les entreprises françaises à ne plus considéré le continent comme « un pré carré » mais à « se battre » davantage sur ce « terrain de compétition » qu’est devenue l’Afrique ».

En 2017 pour son premier mandat, c’est l’université de Ouagadougou que le président français avait choisi pour présenter la politique africaine de la France. Cette fois, pour son second mandat, c’est depuis le Palais de l’Elysée qu’Emmanuel Macron a dévoilé les grands axes de la vision du partenariat qu’il entend impulser aux relations entre l’ancienne puissance coloniale et le continent. Dans un discours suivie d’une conférence de presse lundi 27 février 2023, le chef de l’Etat français est d’abord revenu sur le bilan de son premier mandat vis-à-vis de l’Afrique estimant avoir bousculé des tabous lors de son premier mandat, notamment au sujet du franc CFA ou au sujet des premières restitutions de biens culturels africains pillés durant l’esclavage et la colonisation. Le président français qui consacré une large partie de son adresse à la présence de la France en Afrique, notamment la coopération militaire, a aussi mis en avant le soutien apporté par son pays à la promotion de l’entreprenariat sur le continent avec notamment les trois milliards d’euros qui ont été investis à travers l’initiative française  « Choose Africa ».

L’Afrique, un terrain de compétition et non un « pré carré » pour les entreprises françaises

Le Président français a ensuite esquissé les grands axes de la stratégie française en Afrique pour les prochaines années. Il a en ce sens exprimé « sa profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain », «une situation sans précédent dans l’histoire avec une somme de défis vertigineux » selon les mots d’Emmanuel Macron. « Du défi sécuritaire, climatique, au défi démographique, avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des États africains », a-t-il indiqué avant d’appeler à « consolider des États et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique ». Dans son adresse, le chef de l’État français s’est inscrit dans une logique de refus de réduire l’Afrique à un  » terrain de compétition « , privilégiant plutôt une relation « équilibrée ». Pour le président français, « l’Afrique n’est pas un « pré carré » et il faudrait passer d’une « logique d’aide à celle d’investissement solidaire et partenarial ».

Un message subliminal aux entrepreneurs français sur le continent : »c’est le confort des grilles de lecture du passé : mesurant notre influence aux nombres de nos opérations militaires, ou nous satisfaire de liens privilégiés exclusifs avec des dirigeants, ou considérer que des marchés économiques nous reviennent de droit parce que nous étions là avant« , a-t-il expliqué avant d’ajouter que, « ce temps là a vécu« .

Le président français qui a estimé « qu’il existe une autre voie qui consiste à ne pas réduire l’Afrique à une compétition de rente » a exhorté les entreprises tricolores à aller  » se battre  » pour cette  » terre de compétition  » qu’est devenu le continent africain.  » Je ne défendrai plus les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre « , a-t-il mis en garde avant d’appeler  » un réveil du monde économique français « .

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Le Président français qui a mis en avant les contours d’une « nouvelle ambition économique » pour la France a aussi appelé les hommes d’affaires français à « jouer collectif avec nos partenaires européens, notamment sur les sujets de défense et sécurité« , mais aussi avec « le levier des infrastructures africaines » de qualité. « Nous avons un lien unique avec ce continent. Nous avons un destin avec le continent africain« , a martelé le Président français qui a saisi l’occasion pour annoncer le lancement prochain d’un fonds de 40 millions d’euros dans les ambassades françaises en Afrique francophone pour « un partenariat, une communication offensive et décomplexée »

« Nous réussirons ce nouveau partenariat, si nous assumons la part d’Africanité de la France, le rôle et la place de nos diasporas et si nous assumons le fait que la France n’a plus de pré-carré en Afrique. Elle a des devoirs, des intérêts, des amitiés qu’elle veut bâtir, poursuivre, renforcer pour mener des politiques solides », a défendu le Président Emmanuel Macron.

Il faut noter que ce nouveau discours du président français sur sa politique africaine intervient à la veille d’une tournée africaine qui va le conduire au Gabon, au Congo, en RDC et au Rwanda. Pour beaucoup d’observateurs, et même si Emmanuel Macron s’en défend, il s’agit d’une véritable offensive diplomatique de la France dans un contexte marquée par « une perte d’influence grandissante de la France » en Afrique alors que le continent fait actuellement l’objet d’une véritable guerre de positionnement entre les grandes puissances mondiales.

GAFI – Criminalité financière : le Maroc sort de la liste grise, l’Afrique du Sud et 8 pays africains en lice

La sortie du Maroc de la liste grise coïncide avec l’entrée de l’Afrique du Sud, considérée désormais comme des pays sous surveillance spéciale pour mettre en œuvre des normes visant à prévenir le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. La nation arc-en-ciel rejoint ainsi les huit pays africains en zone grise ( Crédit : Dr).

Le GAFI a retiré le Maroc de la » liste grise » des pays à surveiller. Une épine de moins pour Rabat qui cherche à conserver sa destination privilégiée des IDE. Au même moment l’Afrique du Sud – critiquée récemment pour sa position floue dans la guerre russo-ukrainienne – a rejoint le groupe des huit pays africains à surveiller, établi par l’organe du G7, le GAFI.

“The Financial Action Task Force” (FATF) ou Groupe d’action financière (GAFI). C’est un groupe de travail et organisme intergouvernemental de surveillance de la criminalité financière. Il lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en établissant des normes mondiales et en vérifiant si les pays les respectent. Pour le Royaume chérifien son retrait de la « liste grise » des pays faisant l’objet d’un examen spécial est un atout dans ses négociations avec les institutions financières internationales, a déclaré le gouvernement marocain qui mise sur les investissements directs étrangers (IDE). D’après un récent classement élaboré par le Foreign Direct Investment Intelligence (FDII) le Maroc s’est positionné à la troisième place d’un classement des pays les plus attractifs au monde, derrière le Qatar tête du classement, et l’Inde en deuxième position. Ainsi le fait de quitter la « liste grise » des pays sous surveillance spéciale pour mettre en œuvre ces normes est une aubaine pour Rabat qui cherche retrouver une note d’investissement plus élevée.

« La sortie du Maroc de la liste grise impactera positivement les notations souveraines et les notations des banques locales, tout comme elle renforcera l’image du Maroc et son positionnement lors des négociations avec les institutions financières internationales, ainsi que la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nationale », s’est réjouie la primature marocaine dans un communiqué.

 La sortie du Maroc de la liste grise coïncide avec l’entrée de l’Afrique du Sud, considérée désormais comme des pays sous surveillance spéciale pour mettre en œuvre des normes visant à prévenir le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La nation arc-en-ciel rejoint ainsi les huit pays africains en zone grise :  le Burkina Faso, la République Démocratique du Congo, le Mali, le Nigéria, le Mozambique, le Sénégal, le Sud Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda.  La décision du GAFI de mettre l’Afrique du Sud au Ban intervient alors que le pays maintient des liens étroits avec Moscou en pleine guerre russo-ukrainienne. Le Groupe d’action financière (GAFI), est une organisation intergouvernementale fondée en 1989 à l’initiative du G7 pour développer des politiques de lutte contre le blanchiment d’argent. En 2001, son mandat a été élargi pour inclure le financement du terrorisme.

Chronique : pour que sonne le glas d’une émigration clandestine

La tension, voire la psychose, reste forte, dans la mesure où la Tunisie compte de nombreux ressortissants dans des pays d’Afrique au Sud du Sahara, et sa balance commerciale est largement excédentaire avec eux. Aussi, dans bien des branches, telles que la pharmacie, les énergies renouvelables, l’industrie céramique, le digital (Crédit : Dr).

Selon l’OMS, ce sont plus de 20 000 de morts parmi les migrants clandestins qui traversent la Méditerranée pour se rendre en Europe. Ceux originaires de pays au sud du Sahara constituent un lot non négligeable. Pire ce sont des jeunes et quelques fois des mineurs qui se noient ! Dans les pays de transit les tensions montent sans cesse. Pourtant des solutions existent pour atténuer le phénomène et fixer une bonne partie de cette jeunesse dans son pays d’origine.  

Les récents propos du président tunisien Kaïs Saïed, à l’endroit des migrants clandestins noirs ressortissants d’Afrique au sud du Sahara, n’ont pas fini de faire couler beaucoup d’encre. Si des partisans à la cause d’un chef d’Etat en mal de popularité, face à des crises successives, ont marché pour le défendre, fort heureusement un vaste pan de la population tunisienne est sorti, par la suite, pour manifester sa solidarité aux migrants sans papiers. La tension, voire la psychose, reste forte, dans la mesure où la Tunisie compte de nombreux ressortissants dans des pays d’Afrique au Sud du Sahara, et sa balance commerciale est largement excédentaire avec eux. Aussi, dans bien des branches, telles que la pharmacie, les énergies renouvelables, l’industrie céramique, le digital… elle y est bien positionnée ou garde de fortes ambitions. Au Maghreb, ce cas n’est pas isolé, en termes de heurts, de maltraitances ou d’amalgames envers les noirs africains migrants clandestins. Ils doivent cesser !

Mettre un terme au recensement de statistiques tragiques

Les récents cas de massacres à la frontière maroco-espagnole, à l’entrée des enclaves de Sebta et Melilla, entre la police marocaine et ces migrants- il y eut plusieurs morts- mais aussi d’esclaves et de traitements inhumains en Libye, de refoulés dans le désert en Algérie ou de massacres de réfugiés soudanais et érythréens en Egypte… ont fini par outrer les ONG défenseurs des Droits de l’homme, la société civile et des décideurs de tout bord. Pour autant, le phénomène perdure. Depuis le naufrage dramatique d’octobre 2013, au large de Lampedusa, qui avait fait 360 morts, la Méditerranée continue de compter plus de 50% des décès migrants et réfugiés dans le monde. Chaque année, le nombre de décès varie entre 2 000 et 3 000 morts dans cet espace. Les bateaux de sauvetage, en rade de ports qui les refusent, de bébés morts échoués… ne choquent presque plus !

Des pistes de solutions

Nous croyons que la grande majorité des clandestins sont à la quête d’un eldorado. Un eldorado, chimérique du reste. Pourtant pour peu que les états émetteurs adoptent des approches de développement inclusif, cette grande misère sera aux oubliettes. Il est vrai que ces pays ne pourront pas faire l’économie d’infrastructures de base, avec des cités agréables à vivre, bien reliées par des réseaux denses de transport, sans pénurie d’énergie et bien assainies. Cette option régalienne nécessite un plein emploi qui retiendrait des jeunes piaffant d’impatience de fonder une famille, avoir un toit et soutenir leurs familles respectives. Ces pouvoirs en place gagneraient à poser les bases da passerelles entre les secteurs primaire et secondaire. Dans la transformation de ressources naturelles, exploitées sur place, ressort des milliers d’emplois.

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Au niveau microéconomique, une fois que les marchés sont déterminés, au préalable- je dis bien, en amont- l’accélération se ferait via des structures de garanties où seraient logés tous les fonds de soutien au financement de la PME, TPME et de l’entreprise individuelle (Auto-Entrepreneur), des aménageurs-développeurs, initiateurs de Zones industrielles et autres Plates formes industrielles intégrées P2I, plateformes offshore…, des programmes transparents d’accompagnement à l’innovation et aux startups, sélectionnées après pitchs devant des jurys d’expérimentés totalement désintéressés… Bien entendu, la mayonnaise ne pourra prendre sans un système financier et bancaire bien structuré, mobilisateur de l’épargne et investisseur à souhait avec des taux d’intérêt loin d’être usuriers, un regroupement des micro-banques existantes sur le marché, et last but not least un patronat unifié, interlocuteur pertinent et force de propositions d’agendas de croissance.

IATF 2023 : la Côte d’Ivoire prévoit la mobilisation de 43 milliards de dollars

En prélude de la troisième édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), du 21 au 27 novembre 2023 à Abidjan, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a annoncé une prévision de 43 milliards de dollars de contrats commerciaux et d’investissements à mobiliser lors de cet important événement.

La Côte d’ivoire sera le pays hôte de la 3eme édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF). Une rencontre en novembre 2023 réunissant les acteurs du commerce de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) qui va à la fois donner un coup de booste à la mise en place du marché unique africain et profiter à l’économie ivoirienne.

En prélude de la troisième édition de lq Foire Commerciale Intra-africaine (IATF), du 21 au 27 novembre 2023 à Abidjan, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, a annoncé une prévision de 43 milliards de dollars de contrats commerciaux et d’investissements à mobiliser lors de cet important événement. Il intervenait à l’ouverture du roadshow officiel de haut niveau de la Côte d’Ivoire sur l’IATF 2023. Cette réunion en Côte d’Ivoire devra permettre de booster l’économie ivoirienne à travers la création d’emplois, l’organisation d’activités destinées à faire connaître la créativité africaine, la mise en place d’un pavillon spécial dédié aux startups des jeunes… Et d’assurer que le gouvernement ivoirien et toutes les parties prenantes soient à pied d’œuvre pour que cette Foire commerciale intra-africaine en terre ivoirienne soit un succès. Pour ce faire, il a annoncé que le parc d’exposition devant accueillir l’événement sera livré au plus tard fin mai 2023.

« Nous attendons dans le cadre de cet événement, environ 1 600 exposants sur un même site, 35 000 visiteurs et 75 pays exposants. En termes de perspectives, il est prévu la signature de 43 milliards de dollars de contrats commerciaux et d’investissements », a déclaré Souleymane Diarrassouba.

Pour le ministre du Commerce, ces chiffres illustrent fort bien les enjeux et l’intérêt pour la Côte d’Ivoire d’avoir été choisie pour abriter une telle rencontre. « La 3ème édition de l’IATF permettra à la Côte d’Ivoire d’amplifier son rayonnement sur la scène africaine », a-t-il souligné. Créée dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), l’AITF sert de plateforme aux entreprises pour accéder à un marché africain intégré de plus de 1,3 milliard de personnes avec un PIB de plus de 3,5 milliards de dollars. 

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