mardi 8 avril 2025
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Algérie-France : « nouvelle dynamique irréversible » des relations bilatérales

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Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont signé une déclaration commune après des mois de crise diplomatique, et soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie. Les deux présidents ont signé le mois d’août dernier à Alger une « déclaration commune ». Ils appellent à une « nouvelle dynamique irréversible » dans les relations entre leurs deux pays après une visite dépourvue de contrats mais chaleureuse.

La relation franco-algérienne est unique par la profondeur des liens humains et historiques. La dernière visite du président de la République française à Alger le 6 décembre 2017 a confirmé la volonté d’approfondir cette relation et a adressé trois messages principaux : la volonté partagée d’avancer ensemble sur la question mémorielle, un appel à l’ouverture de l’économie algérienne avec un soutien aux investissements croisés et le souhait d’une relation répondant aux attentes de la jeunesse. Présidé par les deux premiers ministres et réunissant six ministres de part et d’autre, le IVème Comité intergouvernemental de haut niveau s’est tenu le 7 décembre 2017 à Paris. Le IVème comité a débouché sur onze accords dans cinq secteurs : la santé, la formation professionnelle dans le domaine de l’électricité, l’agroalimentaire, l’entrepreneuriat, le livre et l’enseignement supérieur. Le VIe Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA) s’est tenu à Alger le 12 mars 2020 sous la coprésidence du ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, et son homologue algérien. La rencontre a permis d’aborder l’ensemble des dossiers concernant la coopération économique et commerciale liant les deux pays.

Hydrocarbure : Nouvelle étape pour le gazoduc transsaharien Niger, Algérie, Nigeria

Le président Algérien Abdelmadjid Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron, ont scellé, samedi 27 août, la réconciliation entre Paris et Alger. Les deux présidents ont par ailleurs signé une déclaration commune appelant à une « nouvelle dynamique irréversible » pour leur relation bilatérale. Selon le président algérien, qui s’est exprimé en français, les deux pays vont « agir ensemble dans beaucoup de domaines en dehors de l’Algérie et la France ».

« Ce rapprochement va nous permettre d’aller très très loin », a assuré le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Abdelmadjid Tebboune a mentionné la réunion de très haut niveau qui a réuni à Alger, les présidents et les services de sécurité des deux pays, y compris l’armée. Il s’agissait d’une première depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962. Le président a ainsi annoncé des actions communes « dans l’intérêt de notre environnement géopolitique ». Pour « rehausser leurs concertations politiques », Paris et Alger vont aussi instaurer un « haut conseil de coopération » au niveau des chefs d’Etat, prévoit la déclaration d’Alger. La signature d’une déclaration commune pour un « partenariat renouvelé, concret et ambitieux » a été ajoutée à la dernière minute au programme d’Emmanuel Macron. Il s’agira d’« un partenariat nouveau pour et par la jeunesse », avait anticipé, le président français. Il avait aussi annoncé d’ores et déjà l’acceptation de 8 000 étudiants algériens de plus cette année en France, qui rejoindront un contingent annuel de 30 000 jeunes. Il s’agira aussi de lutter contre l’immigration clandestine tout en assouplissant les procédures pour « les familles de binationaux, les artistes, les sportifs, les entrepreneurs et politiques qui nourrissent la relation bilatérale ». Une commission mixte d’historiens français et algériens va aussi être créée pour « regarder » en face l’ensemble de la période de la colonisation, « sans tabou ». Elle « pourrait être installée dans les quinze à vingt jours qui suivent », a annoncé Tebboune. 

Adaptation climatique : bénéficiaire du fonds fiduciaire du FMI, le Rwanda montre la voie

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Le Rwanda va bénéficier d’un prêt de 310 millions de dollars du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de son nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST). Le fond a été lancé en mai dernier pour aider les pays en développement et à faibles revenus à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Le pays devient ainsi le premier pays africain à bénéficier de ce fonds qui vient récompenser les efforts de Kigali en matière de stratégie d’adaptation au changement climatique alors qu’en dépit des engagements, le continent peine à mobiliser les fonds nécessaires pour faire face aux conséquences des chocs climatiques qui plombent déjà la croissance de nombreux pays.

La COP 27 qui se tiendra le mois prochain à Charm El Cheikh en Egypte s’annonce sous de bons auspices pour le Rwanda. Le pays de Kagamé vient en effet de bénéficier d’un accord du FMI pour recevoir 310 millions de dollars dans le cadre de son nouvel instrument destiné à aider les pays en développement et à faibles revenus à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. Le nouveau fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST en anglais), lancé en mai dernier, permet au FMI d’accorder un financement à long terme et à moindre coût, aux Etats bénéficiaires. L’objectif est de les aider à mettre en place les politiques nécessaires pour faire face aux répercussions du changement climatique ou des pandémies.

L’accord, qui doit être validé dans les semaines prochaines par le Conseil d’administration de l’institution de Breton Woods, comprend la mise en place d’un nouvel instrument de coordination de sa politique économique (PCI) qui intègre les conditions à remplir dans le cadre du financement, pour une durée de trois ans. Avec cet accord, le Rwanda dévient le premier pays africain à bénéficier d’une aide du genre dans le cadre du RST et avant lui, deux pays américains, le Costa Rica et l’île de la Barbade sont également parvenus à trouver un accord avec le FMI pour en bénéficier.

Atténuer l’impact des chocs climatiques sur une croissance dynamique

L’accord avec le FMI vient ainsi récompenser les efforts du pays en matière de stratégie d’adaptation au changement climatique. Il permettra dans un premier temps au Rwanda d’atténuer l’impact des différents chocs sur sa croissance économique malgré le dynamisme dont elle fait preuve ces dernières années ainsi que les perspectives favorables sur lesquelles surfe le gouvernement de Kigali pour accélérer le développement du pays. C’est ce qu’a d’ailleurs mis en avant le FMI à la suite de la mission qu’une de ses équipes vient d’effectuer sur place du 26 septembre au 7 octobre. Selon les prévisions, le pays devrait atteindre une croissance de 6,8% pour 2022, malgré le contexte économique mondial compliqué. Le pays reste toutefois confronté à une inflation élevée, les prix alimentaires ayant progressé de 15,9% en août.

« Le Rwanda dispose d’un bilan solide en termes de réformes économiques et est très avancé dans la mise en place d’une stratégie climat. Ce nouveau PCI, combiné avec les fonds du RST, doit permettre de soutenir les autorités dans leurs efforts de stabilisation macroéconomique et d’adaptation au changement climatique. Le pays reste en effet vulnérable aux chocs extérieurs. Les prix de l’énergie et alimentaires élevés vont continuer à nourrir l’inflation et affaiblir ses réserves », a souligné M. Haimanot Teferra, le chef de mission du FMI au Rwanda après une visite à Kigali du 26 au 07 octobre 2022.

Le Rwanda, un exemple à suivre pour le continent en matière de stratégie d’adaptation climatique

Cet accord constitue aussi un argument de taille pour Kigali de mobiliser davantage de ressources internationales pour financer son plan d’actions pour le climat alors que le continent peine à attirer les fonds nécessaires pour faire face aux conséquences des chocs climatiques sur leurs économies. La preuve a été administré lors du récent sommet de Rotterdam destiné à mobiliser les fonds de soutien aux pays africains à l’adaptation climatique. Le bilan a été des plus ternes puisque sur des besoins de près de 26 milliards de dollars, moins de 30 millions ont été annoncés. « Ce qui est très peu pour 54 pays du continent au regard de l’impact déjà perceptible et des risques à venir », comme s’est désolé le président ghanéen Nana Akufo-Addo, de passage cette semaine à Paris.

Avec cet accord qu’il vient de décrocher auprès du FMI, le Rwanda vient de montrer l’exemple à suivre.  Il faut dire que Kigali s’est doté ces dernières années d’un ambitieux plan d’actions pour le climat d’un coût global estimé à quelques 11 milliards de dollars dont 6,9 milliards de dollars de nouveaux financements. Le gouvernement s’est engagé dans ce cadre à réduire jusqu’à 38 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 pour se faire, prévoit d’investir jusqu’à 8,8 % de son pays chaque année comme l’a expliqué le ministre rwandais des Finances et de la Planification économique, Uzziel Ndagijimana, qui a souligné par la même occasion dans la presse, que certaines ressources ont déjà été mobilisées sous la pression des chocs externes. 

Avec cette stratégie, l’objectif pour ce pays d’Afrique de l’Est est d’atténuer l’impact du changement climatique sur le dynamisme de sa croissance dont certains secteurs comme l’agriculture sont fortement dépendant aux aléas climatiques. Dans un rapport publié la semaine dernière, la Banque mondiale a d’ailleurs mis en évidence les politiques et interventions clés qui sont nécessaires au pays afin de renforcer la résilience climatique dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat et ainsi permettre au Rwanda d’atteindre ses objectifs. « La mise en œuvre des engagements du Rwanda en matière d’adaptation et d’atténuation réduirait considérablement la volatilité du PIB résultant de la variabilité climatique accrue », a ainsi estimé dans le rapport, Pablo Benitez, économiste principal spécialiste de l’environnement à la Banque mondiale pour qui, « cela réduirait également l’impact du changement climatique sur la croissance annuelle du PIB et stimulerait la production industrielle et l’emploi ».

Formation-Afrique : Nouvelle édition du programme netpreneur d’Alibaba

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La branche de formation professionnelle d’Alibaba Group, Alibaba Global Initiatives (AGI), a intégré dans son programme de formation Alibaba Netpreneur. C’est dans le cadre d’une cérémonie d’ouverture virtuelle soutenue par le concours Africa’s Business Heroes. L’objectif est d’encourager et d’inspirer la prochaine génération d’entrepreneurs africains.

Alibaba annonce la nouvelle édition de son programme de formation Netpreneur pour l’Afrique. La formation, est prévue sur la période du 10 octobre au 10 novembre. Son lancement a été décidé à la suite du succès de la promotion inaugurale, organisée en octobre dernier. A l’issue de celle-ci 70 participants africains ont reçu un diplôme. Les participants sont des fondateurs de startups actives dans divers secteurs : agriculture, éducation, technologies de l’information et de la communication (TIC) et commerce. Les candidats finalistes originaires de tout le continent africain entameront une série de cours en ligne qui leur permettront d’apprendre comment utiliser les ressources technologiques. Ceci afin de leur permettre de développer leurs entreprises au sein de l’économie locale.

« Nous sommes ravis de continuer à réaliser notre vision, qui consiste à partager l’impact positif de l’économie numérique…à élaborer des stratégies numériques avisées et à long terme qui leur ouvriront davantage d’opportunités », déclare Dan Liu, conseiller principal, Alibaba Global Initiatives.

Le programme de formation Alibaba Netpreneur est dispensé en ligne et en anglais par des formateurs Alibaba certifiés et des dirigeants d’entreprise ayant eux-mêmes conduit leurs propres entreprises numériques au succès. Depuis son lancement en 2019, le programme AlibaSba Netpreneur a permis à près de 1500 entrepreneurs d’Afrique, d’Europe, d’Amérique latine, d’Asie du Sud et du Sud-Est, de bénéficier d’une formation. Les participants les plus brillants se verront également offrir la possibilité de participer à un programme d’immersion hors ligne d’une semaine au siège d’Alibaba à Hangzhou, en Chine, sous réserve de remplir les conditions du cours en ligne.

Chronique : Financements verts, qu’attend l’Afrique de la COP27 ?

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Le continent africain fait face à des besoins colossaux, en termes d’infrastructures. D’ici 2040, ils sont estimés dans une fourchette, oscillant entre 40 000 et 63 000 milliards $ par an, selon la BAD (Banque africaine de développement). Combler ce déficit criard doit être conjugué à une stratégie qui met en avant la transition énergétique. A quelques semaines de la COP27, prévue en novembre en Égypte, l’Afrique dont l’empreinte carbone reste très faible, avec moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre, relance les pays développés. L’appel, qui leur a été récemment lancé au Sommet de Rotterdam, pour soutenir le continent face au changement climatique, restera-t-il lettre morte ? Un changement à tous les niveaux qui nécessite une transformation socio-économique radicale.

G5 Sahel : La BAD finance la production d’énergie renouvelable à grande échelle

Gageons que le Jour de la Finance, lors de cette COP27, permettra d’apporter des débuts de solutions contre un continent qui subit de plein fouet les effets du changement climatique. Au niveau des pays côtiers, l’érosion fait des ravages, des îles, menacées de passer sous le niveau de la mer et qui seront immergées si rien n’est fait, des coraux sont en train de mourir, entrainant un appauvrissement du plancton… Outre, le décaissement des fonds promis par les pays développés, la réduction du coût des Green Bonds par les banques multilatérales et autres institutions financières internationales, seront au menu des discussions. A Copenhague, en 2009, les pays développés s’étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an… Dans sa quête vers un mix énergétique, peu carboné, l’Afrique a la chance de ne pas perpétuer les erreurs commises par des pays du Nord. Nombre de pays africains ont dans ce sens une feuille de route qui englobe une part croissante en énergie renouvelable et le passage à une économie circulaire sans gaspillage.

Aussi, il faut des moyens pour établir sa CDN (Contribution Déterminée au niveau Nationa), plan d’action climatique, visant à réduire les émissions et à s’adapter aux effets des changements climatiques que chaque Partie de l’Accord de Paris est tenue d’établir et mettre à jour tous les 5 ans.  Pourtant, rappelons qu’au vu de l’écart important entre les réductions des émissions nécessaires pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C et les émissions actuellement prévues, tous les pays ont été invités, dans la cadre du Pacte de Glasgow pour le Climat de novembre 2021, à revoir et à renforcer les objectifs dans leurs CDN en 2022. A mon avis, dans de nombreux pays africains, une action concertée sera plus pertinente. Toujours est-il que les dernières CDN de Colombie (neutre en Carbone en 2050), du Maroc (réduction des émissions de 46% d’ici 2030), du Rwanda (réduction des émissions de 38% d’ici 2030) … peuvent être des stimulants sérieux, à condition que les financements suivent.

FAO : Baisse des prix des produits alimentaires, mais les céréales restent sous pression

(Crédits : FAO).

L’indice des prix mondiaux de l’agence alimentaire des Nations Unies a chuté pour le sixième mois consécutif en septembre. Il s’est éloigné des sommets historiques enregistrés plus tôt cette année après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le rapport du FAO pointe néanmoins la pression persistante sur les produits céréaliers et alerte sur le risque de famine dans 45 pays.

L’Indice L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) des prix des produits alimentaires s’est établi en moyenne à 136,3 points en septembre, soit une baisse de 1,1 pour cent par rapport au mois d’août. C’est ce qu’a déclaré le FAO vendredi dernier en se basant sur son indice des prix, qui suit les produits alimentaires les plus échangés au niveau mondial. Il suit l’évolution mensuelle des prix internationaux d’un panier de produits alimentaires couramment échangés. L’indice a chuté depuis un record de 159,7 en mars. Le chiffre de septembre était toutefois supérieur de 5,5 % à celui de l’année précédente. C’est l’Indice FAO des prix des huiles végétales qui est à l’origine de cette baisse, puisqu’il a cédé 6,6% dans le mois pour atteindre son niveau le plus bas depuis février 2021. Les cours internationaux des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont tous fléchi. La persistance de stocks importants d’huile de palme, coïncidant avec la hausse saisonnière de la production en Asie du Sud-Est, a tiré vers le bas les prix de cette denrée.

Le prix des céréales sur un trend haussier

L’Indice FAO des prix des céréales, en revanche, a progressé de 1,5 pour cent par rapport au mois d’août a révélé le nouveau rapport du FAO. Les prix internationaux du blé ont enregistré un rebond de 2,2 pour cent, sous l’effet de préoccupations concernant l’état des cultures en Argentine et aux États-Unis d’Amérique où prédomine un temps sec, mais cette progression a aussi pour causes le rythme rapide des exportations de l’Union européenne, qui se double d’une forte demande interne, et l’incertitude accrue qui pèse sur le prolongement de l’initiative céréalière de la mer Noire au-delà du mois de novembre. Les prix mondiaux du maïs n’ont quasiment pas bougé, la vigueur du dollar des États-Unis ayant permis de contrebalancer la pression exercée par la contraction des perspectives d’approvisionnement. Et ce, alors que les prévisions de production ont encore été revues à la baisse aux États-Unis d’Amérique et dans l’Union européenne. L’Indice FAO des prix de tous les types de riz a progressé de 2,2 pour cent, en grande partie en raison des changements apportés par l’Inde à sa politique d’exportation ainsi que des inquiétudes concernant les répercussions des graves inondations au Pakistan.

Baisse de la production céréalière en perspectives

La FAO a aussi fait paraître son dernier Bulletin sur l’offre et la demande de céréales, signalant une nouvelle baisse des estimations de la production céréalière mondiale pour 2022, qui s’établissent à présent à 2 768 millions de tonnes, soit 1,7 pour cent en dessous du chiffre de 2021. Les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes de 2023 devraient se contracter de 1,6 pour cent par rapport à leurs niveaux d’ouverture, pour s’établir à 848 millions de tonnes.

« On s’attend à un léger recul du rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial qui, après avoir été de 31 pour cent l’année précédente, tomberait à 29,7 pour cent en 2022-2023, soit un niveau encore relativement élevé au regard des antécédents », précise le document.

Nouvelle alerte sur le risque de famine

Selon le dernier rapport Perspectives de récolte et situation alimentaire, une publication trimestrielle du Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (SMIAR) de la FAO, 45 pays, dont 33 en Afrique, neuf en Asie, deux en Amérique latine et dans les Caraïbes et un en Europe, ont besoin d’une aide alimentaire extérieure. Des sécheresses s’étendant sur plusieurs années ont engendré une situation d’insécurité alimentaire grave en Afrique de l’Est, où certaines parties de la Somalie risquent d’être touchées par la famine si l’aide humanitaire n’est pas intensifiée. Des taux d’inflation élevés, des environnements macroéconomiques difficiles et la dépréciation des monnaies aggravent l’insécurité alimentaire dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier.

Capital-risque : Comment l’Afrique a percé sur fond de ralentissement mondial

L’Afrique attire les fonds d’investissements privés. Une dynamique progressive depuis 2016 pour atteindre un montant record au premier semestre 2022. Des investissements à priori dans le secteur traditionnel de la finance mais aussi de nouveaux domaines.

Le volume des investissements en Afrique a connu une forte hausse dans la période post-covid19, selon un rapport publié le 29 septembre par l’Association africaine de capital-investissement et de capital-risque (AVCA). Une dynamique confirmée au premier semestre de l’année 2022 où les fonds d’investissements privés – fonds de private equity, de capital-risque, de dette privée, d’infrastructures et fonds immobiliers – ont misé 4,7 milliards dollars sur l’Afrique dans 338 transactions. L’écosystème de l’innovation et des investissements en Afrique a connu un début d’année mouvementé. Les sombres prédictions et le ralentissement mondial de 2022 avec l’inflation et la faible croissance ont fait planer le doute sur la résilience du Capital-risque en Afrique pour l’année en cours. Mais l’afflux des capitaux sur le continent en 2022 au premier semestre indique le contraire.

Evolution annuelle des fonds capital-risque depuis 2016 en Afrique

Alors que le marché mondial du capital-risque a connu d’importants contractions, l’Afrique affiche une croissance annuelle de 133 % par rapport au premier semestre 2021. Si la croissance se maintient au 2e semestre 2022, le volume total des transactions devrait atteindre environ 900 transactions d’ici fin 2022. Soit une hausse de 38 % en glissement annuel par rapport aux 650 transactions réalisées en 2021. Aussi, la valeur du capital généré par les startups africaines pourrait atteindre 7 milliards de dollars fin 2028. Soit une augmentation de 35 % en glissement annuel par rapport aux 5,2 milliards de dollars levés en 2021.

Les transactions multirégionales ont représenté une petite proportion du volume des transactions mais la plus grande part de la valeur au premier semestre 2022. Elles ont généré 14 % du volume des transactions de capital-risque, mais 45 % des transactions entre 2016 et 2021. Plus précisément, elles sont passées de 17 transactions avec une valeur cumulée de 0,5 milliard de dollars américains en 2016, à 44 transactions avec une valeur cumulée de 1,8 milliard de dollars en 2021.

Part de la valeur des transactions de capital-risque en Afrique par région et dans les 3 principaux pays au niveau régional au premier semestre 2022

Sur les 42 transactions multi-régions qui ont eu lieu au 1er semestre 2022, 16 transactions (38 %) concernaient des entreprises qui ont poursuivi la diversification géographique via l’expansion directe des activités. 15 transactions (36%) ont porté sur des entreprises qui ont tiré parti des transactions fusions pour faciliter leur expansion régionale.  

Mainmise des secteurs traditionnels dans le capital-risque

Lorsqu’elle est catégorisée à partir d’un niveau sectoriel, l’étude a révélé la finance comme secteur le plus actif en volume (32 %). Soit une valeur de 44 % suivi de la consommation 17%. Dépassant les technologies de l’information, le secteur industriel est apparu comme le troisième secteur le plus actif en volume au 1er semestre 2022, représentant 16% du nombre total des opérations de capital-risque conclues au cours de la période. Mais d’autres secteurs émergent. Dans le domaine de l’éducation, le nombre de startups EdTech qui ont relevé des fonds ont augmenté de 64 % au cours de la dernière année, passant de 14 au 1er semestre 2021 à 23 au 1er semestre 2022. Le rapport sur les activités de capital privé en Afrique 2021 d’AVCA a également révélé que le secteur des services publics a dominé les investissements dans les infrastructures en 2021, représentant 56 % du volume des transactions, avec un accent sur le climat. Cette bonne dynamique des investissements est une opportunité pour l’Afrique qui représente à peine 1 % du financement mondial du capital-risque au premier semestre 2022.

Afrique : La Banque mondiale abaisse ses prévisions de croissance pour 2022

Selon la Banque mondiale, le ralentissement important de la croissance mondiale et la chute des prix des produits de base non énergétiques ont pesé sur l'activité économique de l'Afrique subsaharienne, en particulier dans les pays exportateurs de métaux. (Crédits : Banque Mondiale)

Dans son rapport « Africa’s Pulse », la Banque mondiale exhorte les États africains à réorienter leurs politiques publiques vers des secteurs à impact sur le développement. Un réajustement à opérer au moment où le ralentissement de la croissance, et le contexte macroéconomique difficile affectent durement le continent.

La Banque mondiale (BM) a abaissé, mardi 4 octobre, ses prévisions de croissance économique pour l’Afrique subsaharienne. L’institution estime que la région devrait globalement pâtir du ralentissement de la croissance mondiale, de la sécheresse, de la remontée des taux d’intérêt et de l’envolée de l’inflation. Dans sa dernière édition du rapport Africa’s Pulse, l’institution prévoit désormais une croissance économique de 3,3% dans la région en 2022, contre une précédente prévision de 3,6% datant d’avril dernier. La BM a expliqué les causes de la baisse de la demande des matières premières africaines. Des causes liées entre autres à la hausse de l’inflation dans un contexte de guerre en Ukraine, à la multiplication des vagues de sécheresse et au relèvement des taux d’intérêt à l’échelle mondiale. Au 31 juillet, 29 des 33 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des données disponibles présentaient des taux d’inflation supérieurs à 5 %. Par ailleurs, 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres. Citant les chiffres de son rapport mondial sur les crises alimentaires – actualisé en milieu d’année –, la Banque mondiale rappelle que plus d’un Africain sur cinq souffre désormais de la faim. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë a été estimé à 140 millions en 2022, contre 120 millions en 2021. Rien qu’en Afrique de l’Est, 55 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë, contre 41 millions en 2021.

Des prévisions à la baisse

En résumé, ces économies africaines sont confrontées à une série de défis pour leur reprise post-pandémique. Les retombées économiques des multiples crises affectant la région ont fait baisser les revenus des ménages, augmenté la pauvreté, creusé les inégalités et aggravé l’insécurité alimentaire. Ainsi, les gains – dans la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités, le développement du capital humain et le développement durable – réalisés par la région au cours de la dernière décennie sont gravement menacés . Une série de mesures à court terme combinés à ceux à moyen et à long terme peuvent renforcer la capacité des pays africains à être résilients et à saisir les opportunités pour débloquer une croissance qui améliore la productivité tout en protégeant les couches vulnérables.

La contribution des différents secteurs

77e Assemblée de l’ONU :  La BAD réitère ses priorités dans la lutte contre l’extrême pauvreté

La 77e Assemblée générale des Nations Unies vient de se terminer à New York
(Crédits: AP/Mary Altaffe

La Banque africaine de développement a obtenu des engagements jugés productifs autour de ses priorités stratégiques. Et cela lors des réunions de la 77e Assemblée générale des Nations Unies qui viennent de se terminer à New York. Environ 30 millions d’Africains ont basculé dans la pauvreté l’année dernière, principalement en raison du COVID-19, de la crise climatique et de la guerre en Ukraine. 

La Banque africaine de développement a mis en place une facilité de 1,5 milliard de dollars pour aider l’Afrique. Ceci par le biais du programme de Facilité africaine de production alimentaire d’urgence. Un financement pour produire 38 millions de tonnes métriques de nourriture – blé, riz, maïs et soja – pour une valeur totale de 12 milliards de dollars. Ce qui permettra de soutenir 20 millions d’agriculteurs. Les points saillants de la réunion comprenaient un appel urgent à un financement accru pour atténuer les effets du changement climatique et de l’insécurité alimentaire.

Le changement climatique a été un thème récurrent dans de nombreuses discussions de l’AGNU de la banque, en particulier la nécessité d’un financement urgent pour les pays les plus menacés par le changement climatique. L’UNGA 77 a réuni des dirigeants mondiaux, des militants de la société civile, des acteurs du secteur privé et des jeunes du monde entier. Pendant deux semaines à New York le dialogue portait sur le thème « Un moment décisif : des solutions transformatrices à des défis interdépendants ».

Le Groupe de la Banque africaine de développement a rejoint le Global Leadership Council dans une nouvelle initiative visant à développer une énergie propre et fiable et à lutter contre le réchauffement climatique. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Dr Akinwumi Adesina, a dirigé la délégation de la Banque aux réunions. Il a joué un rôle actif dans les discussions qui ont abouti à une déclaration internationale pour mettre fin à la malnutrition et au retard de croissance.

Chronique : de la loi sur la liberté des prix et la concurrence en Afrique

(Crédits: Dr)

De nos jours, les incontournables d’un marché florissant et générateur de revenus dans les pays d’Afrique passent par le gommage des incohérences sur l’établissement des prix et la promulgation de lois sur la liberté des prix et la concurrence. De nos jours, les incontournables d’un marché florissant et générateur de revenus dans les pays d’Afrique passent par le gommage des incohérences sur l’établissement des prix et la promulgation de lois sur la liberté des prix et la concurrence.  Laquelle a le mérite d’apporter plus de transparence au consommateur en imposant un affichage obligatoire des prix, de hisser vers le haut la qualité… En affichant les prix, les professionnels permettent aux consommateurs de comparer les offres et acheter en connaissance de causes. Aussi, les commerçants ont l’obligation de garantir une information éclairée concernant les prix. Un affichage des prix qu’impose une réglementation, une loi, a l’avantage d’informer obligatoirement sur les prix, quelles que soient les modalités de vente (épicerie, boutique, e-commerce, à domicile…). Des prix indiqués visiblement dans la monnaie nationale et TTC, y compris l’indication de frais supplémentaires éventuelles. Cette obligation de renseigner sur le tarif est tout aussi valable pour les prestataires de services. En cas de promotion, le fournisseur doit impérativement indiquer à côté du tarif promotionnel, son prix de référence ou prix avant réduction. Par exemple, le prix minimum, au cours de 30 j précédents l’offre promotionnelle). Le texte s’enrichirait de dispositions claires contre les faux rabais…

Chronique: CEDEAO- entre critères de convergence et économies complémentaires

En outre, l’avantage d’un tel texte législatif permettra d’élargir l’assiette fiscale en intégrant la majeure partie des opérateurs économiques qui s’activent dans l’informel, dans le circuit formel, un statut Auto-Entrepeneur aidant.  En effet, à la longue, la qualité va pousser, hors du circuit, voire du secteur, la non-qualité, selon les lois du marché. La clientèle finit toujours par faire le tri, distinguer un meilleur approvisionnement et bannir le marchand ambulant, aux produits et services douteux, et qui encombre boulevards et carrefours. Lorsque le législateur estime des inefficiences de marché ou trouve que des produits et services sont stratégiques et/ou sensibles, une régulation des prix reste nécessaire. Un tel mécanisme de fixation des prix se fait par une autorité administrative qui se substitue à la concurrence. Au niveau des utilités (eau, électricité, assainissement…), des denrées de première nécessité les plus consommées, telles que le sucre, le riz, le mil, hydrocarbures… l’Etat, par un système de péréquation, fixe les prix. Le succès de la régulation dépend, bien entendu, d’une Caisse de Compensation ou de Péréquation qui fonctionne correctement. A défaut, le privé ne peut suivre et le système périclite.

Une Direction de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, outillée, veillerait au grain pour le respect de telles dispositions, indispensables à un marché prospère. Sachant qu’en cas de litige, concernant l’affichage d’un prix en boutique, grande surface ou supérette, le consommateur doit avoir la possibilité de faire recours à une plateforme digitale ou le dossier peut être traité avec diligence et en référé. Un système analogue est à mettre en place pour la concurrence entre les opérateurs privés, contre toute concurrence déloyale.

Burkina Faso : Damiba déchu, une nouvelle junte au pouvoir

(Crédits: Dr)

Huit mois après son putsch, Damiba a été forcé de quitter le pouvoir par une nouvelle junte. Des accrochages ont eu lieu entre les différentes fractions de l’armée burkinabé. Les populations s’en sont prises violemment à des intérêts français avant l’annonce d’un accord le dimanche.

Le chef militaire autoproclamé du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a accepté une démission conditionnelle offerte par le président Paul-Henri Damiba pour éviter de nouvelles violences après le coup d’État de vendredi, selon des informations relayées par Reuters.  Une reddition sous sept conditions dont une garantie de la sécurité de Damiba et de la sécurité des soldats qui le soutenaient, le respect des promesses faites au bloc régional d’Afrique de l’Ouest de revenir à la règle constitutionnelle.

Dans une déclaration, le nouveau chef de la junte, Ibrahim Traoré, a annoncé un retour à l’ordre après de violentes manifestations. Et ce, contre l’ambassade de France et des jours de combats, alors que sa faction a tenté de renverser le gouvernement. Le nouveau coup d’Etat met à jour les divisions au sein de l’armée burkinabé. De nombreux soldats prônent un désengagement de la France et la diversification des partenaires avec notamment la Russie pour sécuriser le pays. L’équipe de Traoré a exhorté les populations à mettre fin aux attaques contre l’ambassade de France. Cette dernière a été la cible de manifestations après qu’un officier a déclaré que la France a abrité Damiba. Des informations aussitôt niées par le Quai d’Orsay. Du côté des nouveaux tenants du pouvoir, l’heure est à l’apaisement.

« Nous vous invitons à poursuivre vos activités et à vous abstenir de tout acte de violence et de vandalisme… notamment celui contre l’ambassade de France et la base militaire française », a déclaré l’officier fidèle à Traoré, appelant au calme dans un communiqué à la télévision nationale.

La nouvelle junte a déclaré que le capitaine Traoré continuera à agir en tant que président. Et cela jusqu’à ce qu’un président civil ou militaire de transition soit désigné dans les semaines à venir. Damiba, le chef de la junte déchu avait lui aussi accédé au pouvoir par un coup d’État, en janvier 2022, contre le gouvernement civil de Roch Marc Kaboré. Ce dernier qui avait perdu tout soutien face à la montée de la violence des extrémistes islamistes. L’incapacité de Damiba à arrêter les groupes militants avait suscité la colère dans les rangs des forces armées de l’ancienne colonie française.

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