vendredi 5 décembre 2025
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Rwanda : avec une croissance économique de 6,2%, le pays renoue avec l’embellie des années précédentes

L'économie rwandaise devrait croître à un rythme légèrement plus lent cette année avant de s'accélérer à nouveau en 2024 et 2025, a déclaré ce 08 février à Kigali le ministre des Finances Uzziel Ndagijimana.

L’économie rwandaise devrait croître de 6,2% cette année, selon son ministre des Finances. Une croissance moyenne qui devrait s’accélérer en 2024 et 2025 permettant au pays des milles collines de renouer avec ses belles performances économiques. Lesquelles ont été accompagnées par l’amélioration des conditions socio-économiques de millions de Rwandais au cours des décennies précédentes.

L’économie rwandaise devrait croître à un rythme légèrement plus lent cette année avant de s’accélérer à nouveau en 2024 et 2025, a déclaré ce 08 février à Kigali le ministre des Finances Uzziel Ndagijimana. Il a précisé au Parlement que l’économie devrait croître de 6,2 % en 2023 et d’environ 7,5 % en 2024 et 2025. Selon ses estimations l’économie du pays de Paul Kagamé a augmenté de 6,8 % en 2022. Il a aussi annoncé que les dépenses globales pour l’exercice 2022/23 qui s’étend de juillet à juin devrait connaitre une hausse d’un peu plus de 2% pour atteindre 4,76 billions de francs rwandais – soit 4,42 milliards de dollars – par rapport aux 4,66 billions de francs rwandais annoncés en juin, lorsqu’il a présenté pour la première fois le 2022/ 23 budgets.  Ainsi après la crise post Covid, le pays reprend sa stratégie de développement qui lui a permis de sortir des millions de Rwandais de l’extrême pauvreté.

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Selon les analyses de la Banque Mondiale d’octobre 2022, la forte croissance économique du Rwanda s’est accompagnée d’une amélioration significative des conditions de vie : le taux de mortalité infantile a baissé de deux tiers et le pays a presque atteint l’objectif d’éducation primaire universelle. Le Rwanda a beaucoup progressé dans l’accès aux services et dans les indicateurs de développement humain en donnant la priorité aux politiques publiques et initiatives endogènes. Selon le seuil établi au niveau national, le taux de pauvreté a baissé de 77 % en 2001 à 55 % en 2017, tandis que l’espérance de vie à la naissance est passée de 29 ans à 69 ans entre le milieu des années 1990 et 2019. Le taux de mortalité maternelle a chuté sur la même période, pour passer de 1 270 à 290 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Le Covid un frein à l’économie rwandaise

Selon les chiffres de la Banque Mondiale, le coefficient de Gini, qui mesure le niveau des inégalités, a baissé de 0,52 à 0,43 entre 2006 et 2017. La crise générée par la pandémie est cependant à l’origine d’une recrudescence sévère de la pauvreté : en 2021, le taux de pauvreté devrait atteindre un niveau supérieur de 5,1 points de pourcentage à celui estimé dans un scénario sans Covid. Ce qui correspond à plus de 550 000 pauvres supplémentaires. La détérioration de la nutrition et l’accès plus limité aux services de santé, conjugués aux pertes d’apprentissage dues à la fermeture des écoles et au risque accru d’abandon scolaire (en particulier parmi les adolescentes et les enfants des ménages pauvres), menacent d’effacer plusieurs décennies de progrès dans le développement du capital conclu l’institution de Bretton Woods.

la Côte d’Ivoire décline ses chantiers prioritaires dans la pêche et l’élevage en 2023

En Côte d’Ivoire, les chantiers du ministère des Ressources animales et halieutiques au cours de l’année 2023, porteront principalement sur la mise en œuvre de 10 projets d’investissements majeurs et de six réformes.

 La Côte d’Ivoire a pris une série de mesures pour renforcer le secteur de la pêche et de l’élevage, a annoncé le ministre de tutelle Sidi Tiemoko Toure. Il s’agit de réformer, de mettre en place des infrastructures, de moderniser et de réorganiser le secteur dans le but de générer plus d’emplois pour les jeunes et de revenus pour les acteurs de ces filières.

En Côte d’Ivoire, les chantiers du ministère des Ressources animales et halieutiques au cours de l’année 2023, porteront principalement sur la mise en œuvre de 10 projets d’investissements majeurs et de six réformes. L’objectif annoncé est de permettre à la Côte d’Ivoire d’amorcer son ascension vers l’autosuffisance en protéine animale et halieutique. Le ministre Sidi Tiémoko Touré a dévoilé ces chantiers à l’occasion d’un face à face avec les médias au cours de la semaine dernière à Abidjan. Il s’agit, entre autres, du Projet de Développement de la Filière Porcine ; à travers la construction et l’équipement de trois infrastructures d’abattage régionaux de porcs et l’installation de 40 éleveurs et de 120 rôtisseurs. Il y a également le projet de renforcement de la Filière Avicole avec l’installation de 175 bâtiments modernes d’une capacité de 10 000 sujets chacun, la construction de sept abattoirs et provenderies et la création de 1 500 emplois. A ces infrastructures s’ajouteront le Projet de Production Bouchère Bovine portant sur le Renforcement des capacités techniques de 770 éleveurs, l’installation de 350 promoteurs en élevage bovin et activités connexes, mais aussi la construction de cinq marchés à bétail et 100 mini-rôtisseries, et la Promotion de PME, qui font partie de ces prioritaires en 2023.

Créer plus d’emplois dans la pêche et l’élevage

Le ministre a également annoncé les Projets d’Amélioration de l’Alimentation du Bétail, de Développement de l’Elevage des Petits Ruminants et de Développement et de Promotion de la Production Laitière. Ces efforts déployés, a-t-il relevé, devront contribuer à la création de centaines de milliers d’emplois directs notamment pour les jeunes.

 Les investissements et réformes dans ces secteurs ont été conçus dans le but d’assurer « une meilleure organisation des acteurs de nos différents secteurs à travers la mise en place des interprofessions, une meilleure distribution des produits halieutiques, par la création de réseau de distribution maîtrisé, une gestion rationnelle et durable des ressources halieutiques, à travers l’identification des embarcations et la gestion de la pêche artisanale » a déclaré le Ministre Sidi Tiemoko .

Il est de même question de mettre en place la surveillance des maladies de la faune sauvage par l’élaboration d’un dispositif de surveillance de la faune sauvage et une meilleure traçabilité des bêtes par l’identification du bétail en Côte d’Ivoire.

Chronique : Entre stabilité et afflux d’investissements

En 2021, les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays africains ont atteint un niveau record de 83 milliards de dollars, selon le dernier Rapport 2022 sur l'investissement dans le monde de la la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publié le 9 juin.

La corrélation existe bel et bien entre la stabilité d’un pays, d’une région et les investissements extérieurs directs (IED) qui y sont injectés. Il ne suffit pas de faire campagne sur une vision ou sur une stratégie de développement à suffrages. Cependant, une telle feuille de route est nécessaire, mais pas suffisante.

Asseoir une paix durable, implique un consensus sur une orientation d’ensemble. Le consensus peut être soit tacite, soit le fruit d’une concertation. A quoi bon vivre ensemble, en l’absence d’échanges ou de trocs d’idées ? La verticalité, bien en amont des investissements extérieurs directs (IED), est assurée par une sécurité et une sûreté sans faille ! Le temps des razzias et autres invasions guerrières n’est pas révolu. Les évènements au Sahel, suite à l’éclatement libyen, sont édifiants à plus d’un titre. Sans verser dans des régimes hypermilitarisés, il reste décent pour un Etat, quelle que soit sa taille, d’être à même d’assurer la sécurité de ses populations et veiller à sa souveraineté.

Décupler les investissements

Compte tenu du potentiel de la région, les IED passeront à des niveaux bien supérieurs. Selon les dernières estimations de la Banque mondiale, l’Afrique au sud du Sahara connaitra une croissance de 4,5%. La taille des chantiers, les besoins de la zone, ont incité la SFI (Société financière internationale) a injecté entre juillet 2021 et juin 2022) 9,4 milliards de dollars. Globalement, il faudrait multiplier ce montant par 100. Cette filiale de la banque mondiale investit dans le secteur privé. Mais au niveau du secteur public où des infrastructures structurantes sont à ériger, l’ébauche d’une industrie de transformation des matières premières doit être prise, les investissements attendus sont colossaux. L’Afrique et la communauté internationale, qui ont compris que le futur pourrait aussi se jouer en Afrique, gagnerait à œuvrer à plus de stabilité dans cette partie du monde. A terme, les cours des matières premières seraient estimés à partir du continent noir et des Bourses de Matières premières pourraient détrôner de Chicago, Dubaï, Anvers, Londres ou New Delhi. La condition sine qua non sera une lutte sans concession contre des incohérences, telles que la corruption, la concussion, la gabegie, des lenteurs administratives et dysfonctionnements de toutes sortes. En d’autres termes, faciliter l’acte d’investir et favoriser les conditions de transparence et de justice.

RDC : bonnes perspectives pour l’exploitation du zinc

Le zinc a plusieurs usages. Il sert dans le processus de galvanisation de l’acier pour éviter sa corrosion et entre également dans la fabrication d’engrais et de suppléments de nutrition.

 La production du minerai de zinc en RDC est en baisse pour 2022 par rapport à l’année 2021. Mais cette réduction ne doit pas occulter les bonnes perspectives dans la production du minerai qui a bénéficié des investissements conséquents notamment dans la localité de Kipushi en Haut-Katanga.

L’exploitation du minerai de zinc en RDC devrais s’accélérer dans les prochaines années en dépit d’une baisse constatée en 2022 de la production. 12.309 tonnes de zinc ont été produites à fin novembre par les entreprises minières implantées en République démocratique du Congo (RDC), a révélé la Banque centrale du Congo dans ses données statistiques publiées en janvier 2022.

« 12.309 tonnes de zinc ont été produites par les entreprises minières implantées en République démocratique du Congo (RDC) à fin novembre 2022, soit de janvier à novembre 2022 », a-t-on lu dans les condensées statistiques.

Le même document a renseigné que cette production a enregistré une baisse de 3.770 tonnes en 2022 par rapport à l’exercice 2021 où ces entreprises avaient produit 16.079 tonnes. Une production en baisse par rapport par rapport à l’année précédente, mais l’exploitation de minerai de zinc en RDC devrait s’accélérer dans les prochaines années. La RDC a reçu d’importants investissements dans le Haut-Katanga, où les compagnies minières ont investi.

Reprise de l’exploitation du zinc de Kipushi en Haut-Katanga

C’est dans le centre urbain de Kipushi, dans le Haut-Katanga, à environ un kilomètre de la frontière avec la Zambie que se trouve la Mine de zinc. Un gisement exploité par Kipushi Corporation (Kico), une coentreprise du canadien Ivanhoe Mines et de la Gécamines. La mine devrait entrer en production en 2024 après 30 ans d’arrêt. Une dizaine d’années ont été nécessaires pour la remettre en état. Son exploitation avait débuté en 1923 avant d’être mise en suspend fin 1993. La remise en service de cette vielle mine a nécessité de nombreux travaux pour réhabiliter et moderniser les équipements. Ce qui a occasionné des investissements de l’ordre de 500 millions de dollars. Situé à 1250 mètres de profondeur, le gisement héberge des ressources indiquées et mesurées de 12 millions de tonnes (Mt), d’une teneur de 35 % de zinc, soit la plus haute au monde, et des réserves de 10,81 Mt (titrant 32 % de zinc, 0,65 % de cuivre, 19 g/t d’argent et 51 g/t de germanium), selon les informations de nos confrères de JA.

L’industrie minière poumon de l’économie congolaise

En RDC, les produits miniers représentent près de 95% des exportations de biens. Au cours de ces 7 dernières années, le volume des exportations en minerai de zinc a évolué en dents de scie.  Auparavant, d’après la variation annuelle des exportations des produits miniers et hydrocarbures (Variation en pourcentage) cette variation a été de 12,3% en 2016, -20,6% en 2017, -90,4% en 2018, 39,7% en 2019 et 828,7% en 2020, selon les chiffres du rapport de la Banque centrale congolaise publiés en 2020.

Avec l’embellie des cours de produits miniers exportés de la RDC, le prix du zinc a connu une hausse fin janvier pour se négocier à 3.313,05 dollars la tonne contre 3.110,40 dollars une semaine auparavant. Sur le marché de Londres, le minerai de zinc a été vendu à 3.438,85 dollars la tonne le mercredi 25 janvier 2023 soit une hausse journalière de l’ordre de 0,07%. Le zinc a plusieurs usages. Il sert dans le processus de galvanisation de l’acier pour éviter sa corrosion et entre également dans la fabrication d’engrais et de suppléments de nutrition. L’option engrais pourrait être un débouché pour l’industrie locale, la RDC ayant un fort potentiel agricole.

Côte d’Ivoire : chute de la production cotonnière contre un trend haussier de la noix de cajou

Pour la relance de la culture  du coton en République démocratique du Congo (RDC), le coût des investissements est estimé à 1.399.624 dollars américains, soit 3.449.060.000 francs congolais.

Un minuscule parasite vert en forme de sauterelle appelé « jasside » a infesté les cultures de coton et réduit les prévisions de production dans toute l’Afrique de l’Ouest pour la saison 2022/23.

Le ministère de l’agriculture Ivoirien a annoncé qu’un minuscule parasite vert en forme de sauterelle appelé « jasside » a infesté les cultures de coton et réduit les prévisions de production dans toute l’Afrique de l’Ouest pour la saison 2022/23. Adjoumani a déclaré que le gouvernement ivoirien compte allouer un budget de 34,52 milliards de francs CFA, soit 57,48 millions de dollars d’aide destinée à indemniser les agriculteurs de leurs pertes, selon les informations relayées par Reuters.

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La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, figurait parmi les principaux exportateurs de coton d’Afrique avant que la guerre civile n’éclate en 2002. Son secteur du coton se redresse progressivement depuis une décennie après des années de troubles politiques qui ont fait chuter la production. Le ministre a ajouté que le prix à la source de la noix de cajou en 2023 a été fixé à 315 francs CFA (0,5245 $) le kg, contre 305 francs CFA en 2022. La production ivoirienne de noix de cajou a augmenté de 6 % pour atteindre 1 028 172 tonnes en 2022 grâce aux bonnes conditions climatiques. Il devrait atteindre 1 050 000 tonnes en 2023, a déclaré Adjoumani. La Côte d’Ivoire est devenue au cours de ces dernières années le premier producteur mondial de noix de cajou.

Le défi de la transformation locale en Côte d’Ivoire

En janvier dernier cinq entreprises ivoiriennes de transformation de la noix de cajou ont demandé au gouvernement une prolongation des subventions accordées l’année dernière, qui, selon elles, sont nécessaires pour éviter la faillite. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de noix de cajou. Mais seul un petit pourcentage de cela est transformé localement, car les transformateurs ivoiriens ont du mal à concurrencer les entreprises asiatiques qui paient des prix plus élevés pour les noix brutes. L’Afrique de l’Ouest concentre 45% de la production mondiale de noix de cajou, dont la moitié en Côte d’Ivoire. En Inde, au Vietnam et au Cambodge, qui représentent environ 45% de la production globale, 90% de la production est transformée localement, contre 10% seulement en Côte d’Ivoire.

Guinée : les dessous de la reprise du projet Simandou

Le coût de développement du projet Simandou estimé à 15 milliards de dollars comprend la construction d'infrastructures portuaires et ferroviaires. (Crédit : Dr)

Le projet d’exploitation du gisement de fer de Simandou est de nouveau sur les rails. Après des rencontres et négociations avec les autorités et investisseurs Chinois, la Guinée a annoncé la reprise des travaux de développement de Simandou, le plus grand gisement mondial de minerai de fer à haute teneur encore inexploité. Depuis son accession au pouvoir, le gouvernement dirigé par Mamadi Doumbouya a pris des mesures, jugées populaires, dans une tentative de reprise en main du secteur minier guinéen, longtemps plombé par la corruption et les litiges.

Les différents partenaires dans le projet de développement du gisement de Simandou à savoir l’Etat Guinéen, le consortium Winning Simandou, le groupe Rio Tinto, et le groupe China Baowu Steel se sont finalement entendus pour une reprise des travaux en mars 2023. Le gouvernement de Mamadi Doumbouya arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 05 septembre 2021 avait avait ordonné aux investisseurs d’arrêter les opérations sur le site en mars 2022. Une reprise des travaux a été autorisée 15 jours plus tard. Mais des désaccords sur la part des revenus à percevoir par l’Etat guinéen et le modèle de financement du projet sont aussitôt apparus, conduisant à l’arrêt du projet depuis bientôt un an.

Simandou, un projet important pour la Chine

A l’origine du déblocage, une délégation du gouvernement guinéen s’est rendue en Chine du 11 au 22 janvier pour rencontrer toutes les parties prenantes et les partenaires financiers du projet Simandou, notamment la Banque de développement de Chine, la Banque d’import-export de Chine et la Banque industrielle et commerciale de Chine. La chine, premier consommateur du minerai de fer dans le monde, selon les chiffres de la World Steel Association en 2021, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement. Pour exploiter le gisement de Simandou, Rio Tinto, le gouvernement guinéen et Winning ont formé une joint-venture. Ils ont été par la suite rejoints par la compagnie chinoise Baowu, premier sidérurgiste mondial, qui a signé un accord de coopération avec Winning afin d’investir dans les blocs contrôlés par le consortium. Simandou est divisé en quatre blocs. Deux blocs dans le nord sont contrôlés par Winning et les deux autres ont été remportés par Rio Tinto en partenariat avec Aluminium Corp. of China et d’autres sociétés chinoises. Le coût de développement estimé à 15 milliards de dollars comprend la construction d’infrastructures portuaires et ferroviaires. Une manne financière qui devrait profiter aux populations guinéennes selon les nouvelles autorités de Conakry qui ont pris plusieurs dispositions dans ce secteur gangréné par la corruption en Afrique.

La Guinée tente une reprise en main de son secteur minier

Parmi les décisions phares, le gouvernement vient de donner en ultimatum un délai de 18 mois aux compagnies minières, banques, sociétés d’assurance ou de télécoms … pour quitter leurs locaux loués en construisant leurs sièges sociaux, afin de mieux contribuer au développement de la Guinée. Autre mesure prise pour une meilleure gestion des ressources minières est l’application stricte de l’article 198 du code minier guinéen qui stipule l’obligation d’analyse des échantillons par le Laboratoire National de la Géologie. Ce qui était jusque – là assuré par les sociétés minières.

« L’analyse des échantillons est une question de souveraineté nationale. Pour calculer les taxes d’extractions ou minières, nous prenons la quantité on multiplie par la teneur et celle-ci est multipliée par une taxe qui est de 0,75% et est multipliée par London métal exchange (LME) », a déclaré l’Inspecteur Général, Karamoko Soumah, lors d’une rencontre organisée par le laboratoire National de la Géologie en janvier.

Il a ajouté qu’en Guinée, cette teneur est donnée par les sociétés minières et plus elle est faible plus la taxe minière est faible. Faisant que les sociétés minières « n’ont aucun intérêt de dire que la teneur est élevée elles feront tout pour nous donner une teneur faible »

Les nouvelles autorités prônent la transparence, avec davantage de clarté sur les chiffres dans le secteur minier. Comme en témoignent les bulletins et bilans régulièrement publiés par le ministère des mines guinéen sur ses réseaux.

Le secteur minier est devenu un pilier de l’économie guinéenne et sa part dans le PIB du pays ne cesse de progresser, après des décennies de litiges soldées en parties par le gouvernement précédent d’Alpha Condé. Les recettes fiscales minières sont passées de 1,7 % du PIB en 2020 à 2,1 en 2021 en raison d’une amélioration dans la collecte des revenus, selon les chiffres de la Banque Mondiale.

Sénégal : 400 millions d’euros de financement de la BID, après l’accord SPPM/2023-2027

Dans le sillage du protocole d’accord avec la Banque Islamique de Développement (BID) - un document stratégique intitulé « Stratégie Partenariat pays membres 2023-2027 (SPMM) » - le Sénégal signe un Plan Annuel 2023 de 400 millions d'euros ainsi que le Programme des pays Ponts Commerciaux Arabo-Africains avec l’ITFC une branche de la BID.

Dans le sillage du protocole d’accord avec la Banque Islamique de Développement (BID) – un document stratégique intitulé « Stratégie Partenariat pays membres 2023-2027 (SPMM) » – le Sénégal signe un Plan Annuel 2023 de 400 millions d’euros ainsi que le Programme des pays Ponts Commerciaux Arabo-Africains avec l’ITFC une branche de la BID. Un financement en soutien aux secteurs-clés de l’économie, au commerce, au « Plan Sénégal Emergent » et pour le maintien d’une reprise économique vigoureuse.

La Banque Islamique de Développement (BID), par le biais de la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC) a signé un Plan Annuel 2023 de 400 millions d’euros avec le Sénégal. C’est dans le cadre de l’accord-cadre quinquennal révisé de 1,5 milliard de dollars signé en 2021 pour inclure de nouveaux secteurs prioritaires. Le Plan annuel, avec plus de 1 milliard de dollars de financement et de programmes de facilitation du commerce fournis depuis la création de l’ITFC en 2008, vise à soutenir des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’énergie et la santé, en plus du secteur privé.

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Auparavant, ce 27 janvier 2023 le Sénégal a signé un protocole d’accord avec la BID, un document stratégique intitulé « Stratégie Partenariat pays membres 2023-2027 (SPMM) » , en présence d’Oulimata Sarr, et du président du groupe de la BID, Muhammad Sulaiman Al Jasser. Il s’aligne sur les objectifs stratégiques de l’institution internationale et les priorités nationales, prenant en compte le contexte actuel de crise économique. Le document énonce la stratégie globale et l’engagement de la BID au Sénégal pour la période 2023-2027 pour une enveloppe de 2,7 milliards de dollars, a indiqué Al Jasser, soulignant que ces fonds vont permettre « de renforcer de la sécurité alimentaire, améliorer des infrastructures de soutien au secteur agricole, accroître l’accès au financement et la création d’emplois ».

Un programme des pays Ponts Commerciaux Arabo-Africains (AATB)

L’ITFC a également signé avec le Sénégal le programme des pays Ponts Commerciaux Arabo-Africains (AATB) , qui devrait s’étendre sur les deux prochaines années (2023-2024) et couvrir des interventions sur le développement des capacités et la promotion du commerce dans divers secteurs comme l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques et le e-commerce. Le programme de l’AATB renforce les efforts du gouvernement pour intensifier le commerce entre le Sénégal et ses homologues africains, ainsi que pour diversifier et accroître le volume de ses échanges avec la région arabe. Il couvre le déploiement de projets commerciaux et soutient les secteurs à fort potentiel, conformément à la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). La cérémonie de signature s’est déroulée le 30 janvier à Dakar en présence de Mme Oulimata SARR, Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération de la République du Sénégal et d’Hani Salem Sonbol, Directeur Général de l’ITFC.

« Je me réjouis de la coopération entre le Sénégal et l’ITFC, qui montre un réel dynamisme et met en évidence le fait que le Sénégal est un partenaire stratégique de l’ITFC. Je voudrais exprimer notre appréciation du travail effectué par l’équipe de l’ITFC ici à Dakar, qui ne relâche pas ses efforts pour fournir au Sénégal le soutien nécessaire pour atteindre nos objectifs et mettre en œuvre le « Plan Sénégal Emergent », a déclaré Oulimata SARR.

L’ITFC soutient le financement et le développement du commerce au Sénégal depuis sa création en 2008, avec plus de 1,4 milliard de dollars de financement et de programmes de facilitation du commerce.

“Nous nous sommes donc engagés à soutenir le « Plan Sénégal Emergent » et à renforcer notre intervention dans des domaines stratégiques tels que la chaîne de valeur agricole, la sécurité alimentaire et énergétique, et le secteur des petites et moyennes entreprises. Nous restons également de fervents défenseurs du commerce intra-africain et de la mise en œuvre de programmes dans le cadre de l’AATB, car ces programmes constituent un moteur important pour la mise en œuvre de l’Accord de Libre-Échange Continental Africain”, a expliqué Hani Salem Sonbol.

Il convient de noter que l’ITFC et le Sénégal ont signé en 2019 un accord-cadre quinquennal de 1,5 milliard de dollars qui couvrait les secteurs prioritaires à savoir, l’énergie, l’agriculture et les PME. Un amendement à l’accord-cadre a été signé en novembre 2021 pour inclure de nouveaux secteurs prioritaires, notamment le secteur de la santé compte tenu de l’impact du COVID-19.

Chronique : Quelle part de la chaine du froid dans la souveraineté alimentaire ?

Aussi, la chaine du froid, qui va de la ferme au consommateur final, en passant par le transport (plusieurs fois maillon), le stockage, l’agro-industrie, le supermarché… se présente comme une solution dans la valorisation, pour générer des revenus, réduire le chômage... (DR : Frisomat Africa).

En Afrique au sud du Sahara, le moins que l’on puisse dire est que l’eau est abondante et les terres fertiles, à tel point que l’autre disait « un stylo, jeté par terre, finit par pousser ! » Même en l’absence de politiques agricoles intensives et modernes dans nombre de pays, les pertes de récoltes sont chiffrées à hauteur de 400 millions de tonnes par an, selon la FAO. Des pertes, dues notamment à une inadéquation ou à une absence de la chaine du froid.

Le secteur primaire joue un rôle prépondérant dans la souveraineté alimentaire d’une nation, à condition que les produits de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage servent à nourrir les populations, voire générer des revenus. La valorisation passe par une transformation qui donne plus de valeur ajoutée, mais aussi par la conservation.

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Ce secteur a été plébiscité par les Physiocrates qui ont défendu que seule la terre est nourricière. En effet, elle donne beaucoup plus qu’elle ne reçoit. C’est le cas en Afrique, où des stations pluviométriques reçoivent plusieurs mètres d’eau de pluie par an- des niveaux comparés à quelques centimètres ailleurs, singulièrement au Maghreb- et des contrées sont traversées par des cours d’eau permanents et impétueux. Fort heureusement l’agriculture continue d’occuper la majeure partie des populations dans cette partie du monde et les récoltes peuvent être très souvent abondantes. Le défi réside dans la pérennisation des politiques agricoles qui pâtissent de pertes post-récoltes trop importantes. A titre d’exemple, en Afrique au sud du Sahara, sur la période 2000-2010, les statistiques de la FAO font état d’une perte de 70% des récoltes, faute d’une chaine de froid. Ce sont donc 70% de (en millions de tonnes Mt) 72,063 Mt de fruits, 33,802 Mt de légumes, quelques 225,500 Mt de racines et tubercules, 11,332 Mt de viande, 24 Mt de lait ou encore 6,140 Mt de poissons qui ont été perdues. Jusqu’à présent cette tendance ne s’est pas infléchie.

La chaine du froid, comme solution

Aujourd’hui que le froid se conforme dans l’utilisation de réfrigérants, certes inflammables, mais respectueux de l’environnement, tels que les R 600, R 600a, R 290, R 32, R 1234f, etc. Justement, la couche d’ozone, naguère attaquée en partie par des gaz à effet de serre, tels que les CFC, est en train de se reconstituer. Ces nouveaux réfrigérants remplacent les CFC qui sont bannis depuis le Protocole de Montréal puis l’Amendement de Kigali.

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Aussi, la chaine du froid, qui va de la ferme au consommateur final, en passant par le transport (plusieurs fois maillon), le stockage, l’agro-industrie, le supermarché… se présente comme une solution dans la valorisation, pour générer des revenus, réduire le chômage… Au-delà de répondre aux ODD, aux défis des changements climatiques et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA), ce secteur peut introduire des Bourses de Matières Premières qui finiront par hisser définitivement ces régions africaines sur la rampe du développement. Transversale, la réfrigération contribue enfin à des branches aussi diverses que la santé, tout le secteur secondaire (industries) et au bien-être, par sa composante « Air conditionné ». De l’avis de nombre d’observateurs, il est grand temps que l’Afrique, au climat chaud, s’approprie du froid et l’ôte d’une paradoxale nomenclature douanière des produits de luxe pour le placer dans celle de produits d’équipements à exonérer ? 

Agriculture : 30 milliards de dollars de financement pour l’Afrique

Dans la Déclaration de Dakar, les dirigeants ont convenu d'allouer au moins 10 % des dépenses publiques pour augmenter le financement de l'agriculture.

Organisé par le gouvernement sénégalais et la Banque africaine de développement, le Sommet africain sur l’alimentation a rassemblé 34 chefs d’État et de gouvernement, 70 ministres et partenaires de développement, pour travailler sur des pactes qui transformeraient l’agriculture en Afrique. Le président irlandais Michael D Higgins a assisté aux trois jours du sommet. Les partenaires se sont engagés à financer la production agricole en Afrique. Parmi eux la Banque africaine de développement (BAD), qui prévoit d’apporter 10 milliards de dollars sur cinq ans, et la Banque islamique de développement, 5 milliards de dollars.

« Le message était clair : nous travaillerons ensemble pour soutenir fortement la mise en œuvre des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles au niveau des pays », a déclaré Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, s’adressant à la plénière de clôture.

Il a déclaré que les chefs d’État et de gouvernement se sont engagés à mettre en place des conseils consultatifs présidentiels de haut niveau pour superviser la mise en œuvre des pactes, qui seront présidés par les présidents eux-mêmes dans leurs pays respectifs. « Avec une forte volonté et détermination collectives, nous travaillerons en coordination et en partenariats pour aider les pays à réussir », a-t-il affirmé. Dans la Déclaration de Dakar, les dirigeants ont convenu d’allouer au moins 10 % des dépenses publiques au financement de l’agriculture. Ils ont également décidé d’aménager d’importants espaces de production pour stimuler la productivité et accroître la résilience afin d’atteindre la sécurité alimentaire et l’autosuffisance.

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Dans son discours de clôture, le Premier ministre sénégalais Amadou Ba a qualifié le sommet de « succès retentissant ». « L’agriculture crée des emplois et favorise la richesse et la santé », a-t-il déclaré et a appelé tous les citoyens africains à se rassembler et à s’entendre sur un programme commun dirigé par les Africains pour les Africains. il a ajouté que :  » C’est un paradoxe que l’Afrique soit le plus grand continent mais aussi le plus dépendant. Dès maintenant, il faut en finir avec la dépendance. L’Afrique doit consommer ce qu’elle produit et produire ce qu’elle consomme« .

Une assistance et un écho international

Le président irlandais Michael Higgins, qui a assisté aux trois jours du sommet, a appelé à un soutien mondial pour le programme  » Nourrir l’Afrique « .

« Faisons de ce siècle celui de l’Afrique, celui qui verra le continent se libérer de la faim, un continent partagé dans une famille mondiale, un continent fondé sur les fondements solides du respect des institutions, des traditions, des expériences et des sagesses de chaque nation », a déclaré le président Higgins.

Dans un message vidéo, la directrice générale néerlandaise de la coopération internationale, Kitty Van Den Heijden, a annoncé que son pays engagerait 450 millions d’euros supplémentaires au cours des cinq prochaines années dans des programmes de sécurité alimentaire axés sur l’Afrique subsaharienne. Elle a déclaré que le pays soutiendrait également la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de la Banque africaine de développement avec 30 millions de dollars.  » Nous n’avons pas de temps à perdre ; nous devons agir et construire des systèmes alimentaires plus résilients « , a-t-elle ajouté. Le président de la Banque islamique de développement, le Dr Muhammad Al Jasser, a aussi promis un soutien continu pour stimuler la production alimentaire en Afrique. Le Canada et l’Allemagne se sont également engagés à soutenir le programme Nourrir l’Afrique.

Croissance économique: de la résilience et des perspectives stables pour l’Afrique selon la BAD

Le président Américain Joe Biden prévoit d'améliorer le programme commercial américano-africain, pas seulement à le renouveler. Lancé pour la première fois en 2000, l’AGOA offre l’opportunité aux exportations des pays africains éligibles un accès aux franchises de droits aux États-Unis, un vaste marché de consommation au monde. (Crédit : DR).

Dans la première édition de son rapport sur les Performances et perspectives macroéconomiques qu’elle vient de rendre public, la Banque africaine de développement (BAD) s’est félicitée de la bonne dynamique sur laquelle surfe l’économie africaine dont les projections de croissance pour les deux prochaines années évoluent mieux que les prévisions mondiales. Avec une croissance positive et les cinq régions du continent qui font preuves d’une véritable résilience avec des perspectives stables à moyen terme, l’économie des pays africains semble braver la conjoncture mondiale malgré l’amplification des chocs. Toutefois, le rapport a émis certaines réserves sur les perspectives, compte tenu des risques mondiaux et régionaux actuels et qui imposent, selon la BAD, la prise de mesures politiques audacieuses pour atténuer les risques cumulés.

De l’optimisme et de l’espoir en dépit de quelques craintes! C’est en substance l’essentiel à retenir de la première édition du « Rapport de  performances et perspectives de l’économie africaine » que vient de publier la BAD. Dans ce premier rapport du genre, qui sera mis à jour semestriellement, les experts de la banque panafricaine a mis en avant les vents favorables qui accompagnent la bonne dynamique de la croissance des pays du continent avec des prévisions qui sont meilleurs que celles de l’économie en 2023-2024. La croissance économique de l’Afrique devrait dépasser celle du reste du monde au cours des deux prochaines années, avec un produit intérieur brut (PIB) réel d’environ 4 %, un bien bon cru par rapport aux moyennes mondiales prévues de 2,7 % et 3,2 %, a indiqué la BAD dans son rapport.

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Le rapport qui s’est appuyé sur une analyse complète de la croissance régionale montre que les cinq régions du continent restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme, bien qu’elles soient confrontées à d’importants vents contraires résultant des chocs socio-économiques mondiaux. Il identifie également les risques et appelle à des mesures monétaires et fiscales robustes, soutenues par des politiques structurelles, pour y faire face.

Perspectives favorables malgré des risques

Selon le rapport, la croissance moyenne estimée du PIB réel en Afrique a ralenti à 3,8 % en 2022, contre 4,8 % en 2021, dans un contexte de défis majeurs consécutifs au choc du Covid-19 et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Malgré ce ralentissement économique, 53 des 54 pays d’Afrique ont affiché une croissance positive et les cinq régions du continent restent résilientes avec des perspectives stables à moyen terme. Toutefois, le rapport a émis une réserve sur les perspectives compte tenu des risques mondiaux et régionaux actuels. Ces risques comprennent notamment la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le durcissement des conditions financières mondiales et l’augmentation connexe des coûts du service de la dette intérieure.

Aussi, indique le document, « les changements climatiques,  avec leurs effets néfastes sur l’approvisionnement en denrées alimentaires et le risque potentiel d’un changement de politique dans les pays où se tiendront des élections en 2023 représentent des menaces tout aussi redoutables ».

Dans une allocution qu’il a prononcé lors du lancement du rapport à Abidjan, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré que la publication de ce nouveau rapport intervenait à un moment où les économies africaines, confrontées à d’importants vents contraires, démontraient leur résilience. « Avec 54 pays à différents stades de croissance, différentes structures économiques et diverses dotations en ressources, les effets des chocs mondiaux varient toujours en fonction de la région et du pays. Le ralentissement de la demande mondiale, le durcissement des conditions financières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement ont donc eu des répercussions différentes sur les économies africaines », a-t-il déclaré avant de souligner que malgré la confluence de chocs multiples, la croissance dans les cinq régions africaines a été positive en 2022 et les perspectives pour 2023-2024 devraient être stables. Présente également à la cérémonie de lancement,  Niale Kaba, ministre de la Planification et du Développement de Côte d’Ivoire, a déclaré que la publication de ce rapport par le Groupe de la Banque BAD, à cette période de l’année, est une excellente opportunité pour l’Afrique et ses partenaires mondiaux.

« Nous avons besoin de ces mises à jour régulières pour évaluer les performances et les perspectives macroéconomiques de nos pays. Ces informations fiables faciliteront la prise de décision et la gestion des risques pour les investisseurs potentiels en Afrique », a indiqué la ministère ivoirienne.

Croissance robuste pour de nombreuses économies africaines

Le rapport fait particulièrement ressortir que les cinq économies africaines les plus performantes de la période pré-Covid-19 devraient connaître une croissance de plus de 5,5 % en moyenne en 2023-2024 et retrouver leur place parmi les dix économies les plus dynamiques du monde. Il s’agit du Rwanda (7,9 %), de la Côte d’Ivoire (7,1 %), du Bénin (6,4 %), de l’Éthiopie (6,0 %) et de la Tanzanie (5,6 %). D’autres pays africains devraient connaître une croissance supérieure à 5,5 % au cours de la période 2023-24 comme la République démocratique du Congo (6,8 %), de la Gambie (6,4 %), de la Libye (12,9 %), du Mozambique (6,5 %), du Niger (9,6 %), du Sénégal (9,4 %) et du Togo (6,3 %).

« L’Afrique peut et va atteindre une croissance de 7 % ou plus par an de manière constante dans les décennies à venir. Ce que nous verrons, en nous fondant sur la résilience que nous constatons dans ce rapport, c’est une véritable accélération du développement durable de l’Afrique, qui fera du continent la composante à croissance rapide de l’économie mondiale « , a commenté l’économiste Jeffrey Sachs, directeur du Center for Sustainable Development (Centre pour le développement durable) de l’université de Columbia, a salué le rapport qui, selon lui, montre que les économies africaines sont en pleine croissance et qu’elles progressent de manière constante.  » L’Afrique est l’endroit où il faut investir « , a aussi estimé M. Sachs qui est également  envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres pour les Objectifs de développement durable (ODD).

L’Afrique centrale plus dynamique, embellie attendue en Afrique de l’ouest et australe

L’aperçu  des perspectives économiques dans les régions contenu dans le rapport montre en détails les perspectives favorables des différentes économies  malgré la confluence de multiples chocs. En Afrique centrale, la croissance est soutenue par des cours favorables des matières premières ce qui fait que la croissance estimée est la plus rapide du continent à 4,7 % cette année, contre 3,6 % en 2021.  En Afrique australe, a croissance est celle qui a le plus ralenti, passant de 4,3 % en 2021 à environ 2,5 % en 2022, un ralentissement qui résulte selon le rapport, de la faiblesse de la croissance en Afrique du Sud, où la hausse des taux d’intérêt, la faiblesse de la demande intérieure et les coupures de courant persistantes ont pesé sur l’économie.

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Pour ce qui de l’Afrique de l’ouest, note le document, la croissance devrait ralentir à 3,6 % en 2022, contre 4,4 % en 2021 en raison notamment des ralentissements en Côte d’Ivoire et au Nigeria, les deux plus grandes économies de la région. La croissance du Nigeria en 2023, bien qu’affectée par le Covid-19, l’insécurité et la faiblesse de la production pétrolière malgré la hausse des prix internationaux du pétrole,  pourrait bénéficier des efforts en cours pour rétablir la sécurité dans la région productrice de pétrole en proie à des troubles. En Afrique du nord, la croissance devrait baisser de 1,1 %, passant de 5,4 % en 2021 à 4,3 % en 2022, en raison de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc. Selon les auteurs du rapport de la BAD, elle  devrait se stabiliser à 4,3 % en 2023, soutenue par un fort rebond attendu dans ces deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région. Enfin, en Afrique de l’Est, il est attendu que la croissance ralentisse à 4,2 % en 2022, contre 5,1 % en 2021. Toutefois, elle devrait se redresser pour atteindre en 2023 et 2024 la moyenne pré-pandémique supérieure à 5,0 %. Selon le document, bien que la structure de production de l’Afrique de l’Est soit relativement diversifiée, les pays de la région sont en grande partie des importateurs nets de produits de base, ce qui fait qu’ils  subissent donc de plein fouet la hausse des prix internationaux, en plus des chocs climatiques récurrents et de l’insécurité, notamment dans la Corne de l’Afrique.

Des politiques audacieuses pour aider les économies africaines à atténuer les risques cumulés

Dans son rapport, la BAD a également préconisé l’adoption de mesures politiques audacieuses à l’échelle nationale, régionale et mondiale pour aider les économies africaines à atténuer les risques cumulés. Des mesures fortes qui consiste en un mélange de politiques monétaires, fiscales et structurelles. Il s’agit notamment et selon les auteurs du rapport, d’un resserrement rapide et agressif de la politique monétaire dans les pays à forte inflation, et un resserrement modéré dans les pays où les pressions inflationnistes sont faibles. « La coordination efficace des actions budgétaires et monétaires optimisera les résultats des interventions ciblées visant à maîtriser l’inflation et les pressions budgétaires« , recommande le rapport qui a insisté également sur le renforcement de la résilience grâce à la stimulation du commerce intra-africain, notamment en ce qui concerne les produits manufacturés, afin d’amortir les effets de la volatilité des prix des produits de base sur les économies. Aussi, il a été recommandé l’accélération des réformes structurelles pour renforcer les capacités de l’administration fiscale et investir dans la numérisation et la gouvernance électronique afin d’améliorer la transparence, de réduire les flux financiers illicites et d’accroître la mobilisation des ressources intérieures. La BAD a aussi milité pour l’amélioration de la gouvernance institutionnelle et l’adoption de politiques susceptibles de mobiliser les financements du secteur privé, en particulier dans le cadre de projets entièrement nouveaux, à l’épreuve des changements climatiques et des pandémies, et mobiliser les ressources de l’Afrique pour un développement inclusif et durable. Enfin, l’autre recommandation importante, c’est la prise de mesures décisives pour réduire les déficits budgétaires structurels et l’accumulation de la dette publique dans les pays confrontés à un risque élevé de surendettement ou déjà en situation de surendettement.

 » L’Afrique a un rôle important à jouer dans la stimulation de la croissance inclusive et du développement durable au niveau mondial. Il existe de nombreuses opportunités d’investissements intelligents dans des secteurs clés : agriculture, marchés de l’énergie, minéraux, infrastructures de santé et industries pharmaceutiques, industrie légère, transport et logistique, économie numérique, etc. Le continent reste une mine d’or pour les investisseurs avisés à l’échelle mondiale » a souligné, lors de la présentation du rapport,  l’économiste en chef et vice-président par intérim de la BAD, Kevin Urama, pour qui,  « l’Afrique reste une destination favorable aux investissements dans le capital humain, les infrastructures, le développement du secteur privé et le capital naturel ».

A noter que selon la BAD, le rapport « Performances et perspectives macroéconomiques » sera publié aux premier et troisième trimestres de chaque année. Il vient compléter le rapport annuel de la Banque sur les Perspectives économiques en Afrique, qui se concentre sur les principaux thèmes politiques émergents qui sont pertinents pour le développement du continent.

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