lundi 7 juillet 2025
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UNESCO – Rapport mondial de suivi de l’éducation 2021-2022 :  Quel rôle pour le privé ?

Mandatory Credit: Photo by Christophe Petit Tesson/Epa/REX/Shutterstock (8452196a) View of the Unesco's Great Conference Room During the 38th Session of the United Nations Educational Scientific and Cultural Organization (unesco) General Conference at the Unesco Headquarters in Paris France 09 November 2015 the 38th Session of the Unesco General Conference Runs From 03 to 18 November 2015 France Paris France Unesco Bolivia - Nov 2015

Il n’y a aucun système éducatif dans lequel les acteurs non étatiques ne sont pas impliqués. En Afrique et dans d’autre régions du monde comme l’Asie et l’Amérique latine, la part de l’éducation par les écoles privées ne cessent de gripper face à la détérioration de l’enseignement par le public.

Sans les acteurs non étatiques, l’éducation de 350 millions d’enfants supplémentaires va relèver de la responsabilité de l’État. Mais l’engagement non étatique affecte également les manuels scolaires qu’ils utilisent, la nourriture dans leurs cantines, le soutien supplémentaire qu’ils reçoivent, les compétences qu’ils acquièrent et bien plus encore a révélé le Rapport mondial de suivi de l’éducation de l’Unesco 2021-2022. Près de 9 personnes sur 10 pensent que l’éducation est avant tout publique. Mais ce soutien s’est progressivement érodé dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire. Là où les écoles publiques sont rares et leur qualité s’est détériorée, de nombreuses familles ont opté pour le privé. La part des établissements privés dans le monde a augmenté de sept points de pourcentage en une dizaine d’années : à 17 % en 2013 dans le primaire et à 26 % en 2014 dans le secondaire. Elle est depuis restée constante.

L’éducation source d’érosion des budgets des ménages modestes

En Asie centrale et du Sud, la part des inscriptions dans le privé est de 36 % dans le primaire et de 48 % dans le secondaire. L’enseignement public n’est pas gratuit. Les ménages représentent 30 % des dépenses totales d’éducation dans le monde et 39 % dans les pays à revenu faible et intermédiaire des pays. Une partie provient de familles plus riches qui essaient de donner un avantage concurrentiel à leurs enfants. Mais une grande partie est consacrée à l’enseignement préprimaire, primaire et secondaire que les gouvernements se sont engagés à fournir gratuitement. Environ 8 % des familles empruntent pour payer leurs études, ce chiffre atteignant 12 % dans les pays à faible revenu et 30 % ou plus en Haïti, au Kenya, aux Philippines et en Ouganda.

L’éducation publique n’est pas souvent inclusive

De nombreux systèmes d’éducation publique ne parviennent pas à empêcher la stratification et la ségrégation. Un indice de diversité sociale dans les écoles, basé sur les données du Programme international pour le suivi des acquis des élèves, a révélé que l’Argentine, le Brésil, le Chili et le Mexique ont des niveaux de stratification élevés similaires en 2018. Le Chili a tendance à être critiqué pour la part élevée d’établissements privés dans son système. Aucun type de prestataire n’offre une éducation de meilleure qualité qu’un autre. Dans un échantillon de 49 pays, les plus riches ont près de 10 fois plus de chances que les pauvres d’aller à l’école privée. Et les parents qui peuvent choisir des écoles le font en raison des croyances religieuses, de la commodité et des caractéristiques démographiques des élèves plutôt que de la qualité, sur laquelle ils disposent rarement d’informations suffisantes.

Egypte : le promoteur SODIC lorgne les actifs d’Orascom

 Le promoteur immobilier égyptien SODIC a proposé de racheter Orascom Real Estate (ORE) pour 125 millions de dollars. Une proposition dévoilée par la société mère du constructeur local Orascom Development Egypt.

SODIC propose d’acheter Orascom Real Estate pour 125 millions de dollars. Aldar Properties d’Abu Dhabi et la société holding d’État ADQ ont acheté une participation majoritaire dans SODIC à la fin de l’année dernière. L’achat d’Orascom Real Estate élargirait encore leur activité immobilière au pays des pharaons. L’offre non contraignante soumise par SODIC porte sur un prix d’achat préliminaire de 2,46 milliards de livres égyptiens, soit près de 125 millions de dollars.

« L’offre est soumise à la réalisation de plusieurs conditions, y compris l’achèvement de la diligence raisonnable, les approbations d’entreprise d’ODE et toutes les approbations réglementaires pertinentes », selon un communiqué.

Orascom une société au portefeuille diversifié

La proposition de rachat intervient dans un contexte où l’Égypte cherche à attirer des milliards de dollars d’investissements du Golfe. Le pays nord-africain lutte contre l’impact financier de la guerre en Ukraine, à l’origine de la flambée des prix des matières premières. SODIC est détenue à 85,5 % par Aldar, un promoteur et gestionnaire immobilier aux Émirats arabes unis, et ADQ, une société d’investissement et de portefeuille basée à Abu Dhabi. Orascom est l’une des plus grandes sociétés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Elle a une empreinte étendue en matière de développement immobilier, que ce soit dans la région ou au-delà. Elle a aussi des projets en Suisse, à Oman et en Égypte. Dans ce dernier pays, il a construit le « O West » à la Cité du 6 octobre, sur une superficie de 4,2 millions de mètres carrés.

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Finance : Yellow Card obtient la première licence africaine de cryptomonnaie

Yellow Card, la plateforme d’échange de cryptomonnaies a franchi une nouvelle étape dans le secteur en Afrique. Elle devient la première société de cryptomonnaie du continent à obtenir une licence de fournisseur de services d’actifs virtuels pour opérer au Botswana. Cette étape devrait ouvrir de plus grands canaux d’expansion en ce qui concerne les partenaires de paiement, les services bancaires et l’élargissement de leur clientèle en Afrique.

Yellow Card, leader panafricain des cryptomonnaies a franchi une nouvelle étape importante dans le secteur. En effet, elle est devenue la première société de cryptomonnaie du continent à obtenir une licence de fournisseur de services d’actifs virtuels pour opérer au Botswana. Ladite licence a été délivrée par l’Autorité de Régulation des Institutions Financières Non-Bancaires et deviendra la norme pour les opérations de crypto dans le pays. Chris Maurice, PDG et cofondateur de Yellow Card soutient qu’il s’agit d’un moment monumental pour la société, ses clients, ses investisseurs et le secteur des crypto-monnaies dans son ensemble, car il a un impact positif sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

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A rappeler que le Botswana est l’un des rares pays au monde à prendre des mesures importantes pour mettre en place une réglementation plus stricte. Ceci portant sur les crypto-monnaies et des jetons numériques. Auparavant, la Banque du Botswana avait mis en garde contre les risques liés à l’investissement dans des crypto-monnaies non réglementées. Avec cette licence en place, il sera plus difficile pour ceux qui se font passer pour des fournisseurs de services d’actifs virtuels légitimes d’escroquer les gens. Il a été constaté que le peuple du Botswana disposait d’un pouvoir d’achat important malgré une population réduite. Et ce, grâce à la force de sa monnaie, le pula, par rapport aux autres monnaies africaines. En matière d’innovation numérique, les citoyens ont une grande tolérance au risque et sont toujours à la recherche de la prochaine grande nouveauté dans l’espace numérique. Cela étant dit, l’appétit pour l’innovation et les défis auxquels les citoyens ordinaires sont confrontés en raison du manque d’accès constituent une demande massive sur le marché botswanais que Yellow Card approvisionne. 

Chris Maurice, PDG et cofondateur de Yellow Card, a également déclare que : « Cette étape ouvrira de plus grands canaux d’expansion en ce qui concerne les partenaires de paiement, les services bancaires et l’élargissement de notre clientèle en Afrique. (…) une raison de plus pour qu’ils collaborent avec nous ».

Avec la nouvelle licence en place, l’avenir du secteur des cryptomonnaies et autres jetons numériques semble positif. Yellow Card reste l’une des plateformes d’échange de cryptomonnaies les plus fiables, sécurisées, rapides et agréées du continent, et qui permet aux Botswanais d’acheter et de vendre des bitcoins, des ethereums et des USDT aux meilleurs taux avec le pula.

Perspectives économiques 2023 : le Sénégal et le Niger vers une forte croissance tirée par les hydrocarbures

Avec respectivement 8,1% et 7,3% de croissance du PIB projetés en 2023, le Sénégal et le Niger sont sur le podium des champions africains de la croissance. Toutefois, elle reste largement tributaire de l'exploitation des hydrocarbures comme ici au Niger sur le chantier de construction du plus gros oléoduc d'Afrique (2.000kms) qui va permettre au pays de porter sa production de pétrole brut de 20.000 actuellement à 110.000 à partir de juillet 2023 dans un contexte d'envolée des prix sur les marchés internationaux.

Dans une économie mondiale aux perspectives des plus incertaines et qui marque le pas, l’Afrique subsaharienne semble tirer son épingle du jeu malgré le relatif ralentissement auxquels s’attend le FMI et la Banque mondiale dans leurs dernière projections publiées la semaine dernière. Certains pays, notamment en Afrique, bravent même la crise comme en témoignent les prévisions de croissance du PIB pour 2023 à l’image du Sénégal et du Niger. Les deux pays font figure de nouveaux champions africains de croissance pour 2023. Toutefois, cette croissance est à bien des égards conjoncturels puisqu’elle sera largement tributaire de l’exploitation des ressources naturelles notamment des hydrocarbures.

Avec respectivement 8,1% et 7,3% de croissance du PIB en 2023 projetés pour 2023, le Sénégal et le Niger font figure de pays qui bravent la crise alimentaire et énergétique. Laquelle se traduira par un net ralentissement de l’activité économique mondiale comme le prévoit le FMI dans la dernière édition de ses perspectives économiques mondiales (PEM).  Les dernières de l’année, publiées en ce mois d’octobre. Selon les estimations pour l’Afrique subsaharienne, l’activité économique devrait fortement ralentir en 2022 et rester relativement modérée en 2023 en raison notamment du ralentissement dans les pays avancés et les pays émergents, le resserrement des conditions financières et la volatilité des prix des produits de base. Des chocs qui ont mis à mal les progrès réalisés l’an dernier et qui font dire à l’institution de Breton Woods, que « les perspectives demeurent très incertaines pour les pays de la région qui se retrouvent donc sur la corde raide ».

« En fin d’année dernière, l’Afrique subsaharienne semblait emprunter la voie d’une reprise vigoureuse, au sortir d’une longue pandémie. Malheureusement, cette amélioration a été brutalement interrompue par les bouleversements sur les marchés internationaux, ce qui exerce de nouvelles pressions sur les dirigeants de la région », a ainsi souligné Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI.

Ainsi et d’après les mêmes estimations, la croissance de la région devrait ralentir de 4,7 % en 2021 à 3,6 % en 2022, en raison de l’atonie des investissements et d’une détérioration générale de sa balance commerciale. Selon le FMI, les pays pauvres en ressources naturelles, dont la structure économique est plus diversifiée, continueront à figurer parmi les pays les plus dynamiques et les plus résilients de la région, avec une croissance de 4,6 % en 2022, contre 3,3 % pour les pays exportateurs de pétrole et 3,1 % pour les pays riches en autres ressources naturelles.

Une croissance dynamique portée par l’exploitation des hydrocarbures

En 2023, le rythme de croissance attendue pour l’Afrique subsaharienne est de 4% soit mieux que les 3,8% attendus cette année et plus que la moyenne mondiale. Certains pays de la région, notamment en Afrique de l’Ouest, semblent même braver le pessimisme ambiant avec des rythmes de croissance très dynamiques. C’est le cas des pays de la zone UEMOA qui concentre à elle-seule, cinq (05) des sept (07) pays champions d’Afrique de la croissance en 2023, c’est à dire dont la croissance du PIB est attendue à plus de 7%. Avec 8,1%, le Sénégal sera même champion d’Afrique de la croissance l’année prochaine, suivi par le Niger avec des prévisions de 7,3% la même année.

Niger : Investissements massifs dans l’autosuffisance en riz d’ici 2030

Ce bond spectaculaire du rythme de croissance attendu particulièrement dans ces deux pays restent toutefois à relativiser. Il est, en effet, porté par l’exploitation des ressources naturelles notamment les hydrocarbures. Au Sénégal, par exemple, le dynamisme de la croissance s’appui sur la mise sur le marché des premiers cubes de gaz naturel produis par le champ gazier de Grande Tortue Ahmeyim (GAT) au troisième trimestre 2023 ainsi que sur la poursuite des investissements pour l’exploitation de l’or noir du gisement de Sangomar. C’est le cas également au Niger où la croissance devrait bondir cette année à 7,3% projeté par le FMI en 2023. C’est loin de l’optimisme dont fait preuve le gouvernement qui s’attend à une croissance à deux chiffres soit 16,4%. Comme l’a soutenu le ministre des Finances, le Dr Ahmed Jidoud, lors de sa présentation à l’Assemblée nationale du projet de budget pour le prochain exercice 2023, en début du mois en cours. Dans ce pays sahélien pourtant confrontée à une double crise alimentaire et sécuritaire, la croissance sera portée par la mise en service, la même année, du pipeline qui va relier le champ pétrolier d’Agadem au Niger au port de Sèmè au Bénin, sur une distance de 2.000 kms et pour un investissement d’environs 4 milliards de dollars. Ce qui permettra au pays de porter sa production de pétrole de 20.000 barils de brut actuellement à 110.000 barils dont 90.000 barils seront destinés à l’exportation à partir de juillet 2023.

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Dans une moindre mesure, la croissance des autres pays producteurs et exportateurs de pétrole de la sous-région suit la même dynamique. C’est le cas de la Côte d’ivoire avec 6,5 % attendu en 2023 contre 5,5 % en 2022. Même si dans ce pays, l’activité économique sera également soutenue par les retombées de la diversification en cours avec une contribution assez estimable à la croissance des secteurs comme l’agriculture, l’industrie, le commerce, les transports ainsi que le BTP et les infrastructures. De manière générale, les pays de la sous-région qui s’en sortent le mieux sont les producteurs de combustibles fossiles et de métaux, qui tirent profit de la flambée des cours mondiaux. C’est aussi le cas du Nigeria qui devrait voir sa croissance s’améliorer en 2023 par rapport aux prévisions d’avril pour atteindre 3,2 %. Le rythme de croissance pour le pays, l’un des plus grands producteurs du continent de l’or noir est certes moins modeste comparé au dynamisme dont fait preuve certains pays de l’Afrique de l’Ouest nouvellement venu dans le cercle des pays producteurs ; mais ce rebond de croissance de l’économie nigériane est un bon cru comparé à ce qu’il était ces dernières années avec une activité économie en pleine récession durant plusieurs semestres. Et ce, en raison de la baisse de la production et de la conjugaison d’autres chocs internes (insécurité) et externes (crise mondiale qui a engendré une chute de la devise locale, le naira).

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Le cas du Nigeria conforte cette tendance d’une croissance africaine encore tirée par l’exploitation des ressources naturelles pour de nombreux pays africains notamment les hydrocarbures. Avec un baril qui tourne actuellement, et depuis le déclenchement de la crise ukrainienne, au tour de 100 dollars, les perspectives pour les pays exportateurs sont des plus prometteuses même si les pays importateurs vont devoir en pâtir. Dans ses dernières prévisions, la Banque mondiale qui anticipe une croissance de 5,5 % en 2022, soit son taux le plus élevé depuis 2016, pour ensuite ralentir à 3,5 % en 2023 pour l’Afrique subsaharienne, estime que:

« Cette bonne performance est toutefois inégale selon les pays et bénéficie surtout aux pays exportateurs de pétrole qui ont actuellement le vent en poupe grâce à l’envolée des prix des hydrocarbures, au détriment des pays importateurs ».

Mais malgré le relatif dynamisme dont semble faire preuve la croissance des pays africains, les défis structurels persistent et amplifient la nécessité d’approfondir les réformes pour une plus grande diversification de leurs économies et ainsi atténuer la dépendance aux matières premières dont l’apport n’est que conjoncture du fait de la volatilité des cours en raison de l’incertitude qui prévaut sur l’économie mondiale.  De ce fait, les pays producteurs de pétrole, particulièrement ceux qui auront à en tirer de large profit à cour et moyen termes se doivent de tirer les leçons du passé pour tirer pleinement profit de leurs ressources en faisant en sorte que les marges budgétaires ainsi dégagées servent de tremplin à des réformes visant une plus grande diversification du socle de leur économie et à veiller à ce que les fruits de cette croissance dynamique soit inclusive et durable.

Tribune : Institutions de Bretton Woods – des Assemblées annuelles plus studieuses que jamais

(Crédits : Dr)

Réunis à Washington, du 10 au 16 octobre 2022, aux Assemblées annuelles des Conseils des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI) et du groupe de la Banque mondiale, des dirigeants du secteur public, notamment gouverneurs de banques centrales, ministres des Finances et du développement… du privé, mais aussi des universitaires et autres experts, ont planché sur les grands dossiers mondiaux de l’heure. Loin d’être une série de rencontres de plus, elles ont tablé sur comment contourner une austérité qui perdure.

Comme à l’accoutumée, la conjoncture économique mondiale, le développement international, le système financier, la lutte contre la pauvreté, l’efficacité de l’aide, le développement durable de toutes les régions du monde ont été au centre des différentes manifestations qui ont ponctué les Assemblées annuelles 2022 des institutions de Bretton Woods. Sauf que cette année, elles se sont déroulées dans un contexte particulier, marqué par des crises multiples, nombre d’experts et de décideurs d’ailleurs évoqué une bouée de sauvetage au profit des populations et de la planète. On pourrait résumer ces rencontres 2022 par comment faire pour affronter les défis d’un monde incertain. Il s’agissait donc de réfléchir sur des perspectives d’économies mondiales qui se sont assombries par, ce que d’aucuns nomment, une guerre insensée entre la Russie et l’Ukraine et d’autres conflits larvés. En Afrique, si certains pays ont fait montre d’une résilience appréciable, il n’en demeure pas moins que la croissance restera modérée, autour de 3,7% en 2023, concomitamment à la demande mondiale, aux investissements extérieurs directs, à l’inflation et à l’augmentation des taux d’intérêt- les guerres et conflits sont passés par là. Comme si tout cela ne suffisait pas, les séquelles de la crise sanitaire ont exacerbé des surendettements.

Une lueur d’espoir, en dépit d’une conjoncture difficile

Dans un programme riche et varié, il a été question de mettre en place une feuille de route pour affronter les multiples crises dans un environnement volatil. Entre autres conférences et tables rondes, l’Etat de l’Afrique n’a pas été occulté. Les différents intervenants, ministres des Finances, du Budget… voient en cette période de turbulence, des opportunités dans ce continent, en sondant les nouvelles pistes, en protégeant les acquis de ces dernières années, notamment maintenir les filets sociaux et la stabilité des prix, la poursuite de l’essor du secteur primaire, accélérer l’industrialisation…  Pour agir de façon résolue et coordonnée et atteindre une plus grande résilience, Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI et David Malpass, président du groupe de la Banque mondiale, ont montré la voie à suivre. Ce dernier n’a pas manqué de préciser que 70 millions de personnes risquent de basculer dans la pauvreté, une croissance mondiale revue à la baisse de 3% à 1,9%… et une crainte à une récession. Dans ce sillage, les participants ont eu des échanges avec la société civile, sur la croissance inclusive ainsi que sur l’alimentation et l’énergie, au lendemain de la séance d’ouverture.

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En gros, les pays en développement et l’Ukraine ont sollicité, au cours de ces Assemblées 2022, plus d’accès aux ressources concessionnelles et des institutions multilatérales, à travers le Fonds de résilience, le fonds de lutte contre l’insécurité alimentaire, le fonds pour la technologie propre, ainsi que la réallocation des DTS à hauteur de 100 milliards $, contre 45 milliards $ actuellement. Aussi, il a été question de candidatures au cadre commun de la BM, à des programmes et mécanismes de garantie de la Miga (Agence multilatérale de garantie des investissements) auprès des donateurs… Le constat est que les soutiens sont différenciés suivant les régions du monde. Compte tenu de la crise en Europe, une table ronde a justement ausculté l’Ukraine, en guerre depuis 8 mois contre la Russie, ainsi que les assistances et soutiens additionnels demandés, à coups de milliards de dollars – 38 milliards de dollar pour déficit budgétaire, 17 milliards pour la reconstruction d’infrastructures vitales… mécanisme de garantie contre les risques militaires. Pourtant des estimations de récupération et de reconstruction font état de 349 milliards. La Banque mondiale va mobiliser environ 6 milliards de dollars, en plus des 11, 530 milliards déjà mobilisés. Le même jour, des participants se sont penchés sur les voies et moyens pour « Investir dans l’éducation » avant d’enchainer le 15 octobre sur une conférence, portant sur « Conclave sur le capital humain ».    

Nigéria : La méga – raffinerie de Dangote presque achevée

TotalEnergies, major française de l'énergie (TTEF.PA), a conclu son premier accord d'approvisionnement avec la raffinerie de Dangote au Nigeria, a déclaré vendredi son directeur général Patrick Pouyanne.

Avec la raffinerie de Dangote, le Nigéria se dote de la plus grande raffinerie d’Afrique et la sixième au monde. L’infrastructure qui devrait être opérationnelle à la fin de cette année a été conçue pour réduire les importations africaines de pétrole.

Dangote Industries Limited (DIL) s’est lancé à la recherche 300 milliards de nairas – 715 millions de dollars – par le biais d’obligations pour achever son projet de raffinerie dans l’État de Lagos au Nigéria. Inaugurée en janvier dernier, la méga-raffinerie du groupe Dangote devrait entrer en production au quatrième trimestre 2022 pour échanger ses premiers barils sur le marché. En d’autres termes, la construction du Dangote Oil Refinery, du nom d’Aliko Dangote, le milliardaire nigérian et homme le plus riche d’Afrique, avance normalement et devrait être livrée d’ici la fin de l’année. Selon le NMDPRA, l’Autorité nigériane de règlementation du pétrole affiné et aval, la raffinerie affiche un taux d’achèvement évalué à 97%. Cette annonce a été faite lors de la présentation du business plan de l’infrastructure pour l’exercice 2022-2023. Le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva, a annoncé le 03 août 2021 que la compagnie nationale des hydrocarbures, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) allait devenir actionnaire minoritaire du projet de raffinerie du groupe Dangote, obtenant 20% du capital de ce complexe contre un chèque de 2,76 milliards de dollars.

 La plus grande raffinerie d’Afrique  

Ce sera la plus grande raffinerie d’Afrique et la 6e au monde. Elle permettra au Nigeria, grand producteur de pétrole, d’économiser plusieurs milliards de dollars par an. Au total, cette méga raffinerie aura coûté 19 milliards de dollars. La nature du projet a rendu les travaux longs et délicats avec une capacité journalière de 650 000 barils par jour, l’infrastructure est l’une des plus grandes raffineries du monde et la première d’Afrique.

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L’ouvrage devrait réduire les importations africaines de produits pétroliers à 36% de la demande régionale, contre 43% actuellement. A noter également que cette méga-raffinerie a été conçue pour modifier les modes d’approvisionnement en produits pétroliers du continent africain, réduisant considérablement les importations dans une région du monde où les ressources exploitées sont jusqu’ici exportées à l’état brut. Dans un contexte de tensions sur les prix des carburants, le Nigéria, premier producteur de pétrole d’Afrique, est fortement dépendant des marchés extérieurs pour son approvisionnement en produits raffinés. Les premiers produits de la raffinerie Dangote serviront à alimenter le marché local.

Somalie : un accord d’exploration pétrolière pour sept blocs

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Le secteur pétrolier et gazier somalien suscite l’intérêt des majors du secteur. Le pays qui vient de signer des contrats d’exploration espère saisir les opportunités pour développer son économie qui subit les changements climatiques.

La Somalie a signé un accord d’exploration pétrolière portant sur sept blocs offshores avec la société américaine Coastline Exploration, a annoncé vendredi la société dans un communiqué. Les découvertes d’hydrocarbures en Ouganda et au Kenya et d’énormes découvertes de gaz au Mozambique et en Tanzanie ont attisé l’intérêt des investisseurs pour d’autres parties du potentiel d’hydrocarbures de l’Afrique de l’Est. L’Agence nationale de presse somalienne a cité le ministre du pétrole, Abdirizak Omar Mohamed, affirmant jeudi soir que l’accord signé avec Coastline était la finalisation d’un accord antérieur signé en février, sans donner plus de détails.

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Aucun responsable gouvernemental n’était joignable dans l’immédiat pour commenter, selon les informations de Reuters. Coastline, une société pétrolière et gazière en amont axée sur l’Afrique de l’Est, a déclaré vendredi dans un communiqué qu’elle avait versé une prime de signature de 7 millions de dollars au gouvernement et qu’elle allait maintenant poursuivre l’exploration. En 2019, la Somalie a adopté une loi sur le secteur pétrolier ouvrant la voie à l’exploration, en particulier au large de ses côtes. Le pays particulièrement vulnérable face au changement climatique, surtout en matière d’agriculture, dans les terres et en mer espère profiter de ses ressources pour améliorer les conditions de vie de sa population. Selon les perspectives de la BAD entre 2019 et 2021, en moyenne, six millions de Somaliens ont été affectés par la sécheresse ou les inondations, ou par les deux, ralentissant ainsi la croissance du PIB et exacerbant la pauvreté et les inégalités de revenus.

La croissance du PIB devrait atteindre 3,0 % en 2022 et 3,6 % en 2023, soutenue par la consommation des ménages et la reprise des exportations de bétail. L’inflation devrait bondir à 9,4 % en 2022 en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole due au conflit Russie-Ukraine et à la sécheresse.

Afrique du Sud : Sasol et ArcelorMittal concluent des accords sur l’hydrogène vert et la capture de carbone

(Crédits : Dr)

Dans une déclaration conjointe, la société énergétique sud-africaine Sasol et ArcelorMittal ont annoncé un partenariat pour développer une technologie de capture du carbone. Un dispositif pour produire des carburants et des produits chimiques durables, ainsi que de l’acier vert grâce à l’hydrogène vert et ses dérivés.

Sasol, cotée à Johannesburg, et ArcelorMittal, de l’Inde, ont convenu de développer une technologie innovante de capture du carbone pour produire des carburants et des produits chimiques durables en Afrique du Sud. Ceci tout en investissant massivement dans la production d’acier vert dans le pays. L’hydrogène vert, produit à partir de la séparation de l’eau en hydrogène et en oxygène, à l’aide de sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne, considéré comme une source d’énergie plus propre pour l’avenir.

« Ces projets potentiels sont un coup de pouce important pour notre parcours…dans nos communautés d’accueil », a déclaré Kobus Verster, directeur général de ArcelorMittal Afrique du Sud.

Sasol est le plus grand producteur mondial de produits pétroliers et de produits chimiques à partir du charbon, mais s’éloigne des combustibles fossiles dans le cadre de son plan de décarbonisation. ArcelorMittal Afrique du Sud est le plus grand producteur d’acier d’Afrique, avec une empreinte carbone importante. Les deux entreprises visent des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050, conformément à l’objectif du gouvernement sud-africain de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les entreprises feront avancer les études sur deux projets potentiels : l’étude sur l’hydrogène vert et les dérivés de Saldanha ; et l’étude Vaal sur la capture et l’utilisation du carbone (CCU).

« Nous sommes très heureux de diriger les études de préfaisabilité et de faisabilité … au développement de l’économie de l’hydrogène vert en Afrique australe », a déclaré Priscillah Mabelane, vice-présidente exécutive de Sasol’s Energy Business.

Sasol et ArcelorMittal Afrique du Sud visent tous deux à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050. Les deux projets ont le potentiel pour qu’ArcelorMittal Afrique du Sud soit le premier producteur africain d’acier plat vert. Et qui utilise de l’hydrogène vert pour produire du fer à réduction directe (DRI) via l’installation Midrex à son Saldanha Works, tout en réduisant l’empreinte carbone de son fleuron Vanderbijlpark Works.

Benin : 200 millions de dollars de financement de la Banque mondiale 

(Crédits : Dr)

Dans sa lutte contre les inondations et l’assainissement du cadre de vie, le Bénin a reçu un soutien de taille. La Banque Mondiale a accordé une enveloppe financière de 200 millions de dollars, soit environ 130 milliards de FCFA, pour la mise en œuvre du projet BRIC (Building Resilient and Inclusive Cities). Le montant vient renforcer les efforts du Gouvernement visant à améliorer les conditions de vie des populations confrontées aux problèmes d’évacuation des eaux usées et pluviales.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Building resilient and inclusive cities (BRIC), le Bénin vient d’obtenir de la Banque mondiale un financement de 200 millions de dollars soit environ 130 milliards de FCFA. C’est ce qui a été annoncé dans le communiqué de presse rendu public par le ministère de l’économie et des finances. Selon le document, l’accord de financement a été signé le 15 octobre 2022 avec la Banque mondiale, en marge des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se sont tenues à Washington Dc. Le gouvernement béninois était représenté à cette cérémonie de signature par Romuald Wadagni, ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances.

Cet accord de financement permettra au gouvernement du Président Patrice Talon de maintenir sa priorité sur le renforcement des infrastructures d’assainissement et de lutte contre les inondations dans 7 Communes du Bénin, à savoir Allada, Aplahoué, Dassa-Zoumè, Djougou, Kandi, Lokossa et Pobè. Ledit communiqué précise que ce projet de construction de villes résilientes et inclusives est une composante importante du Programme d’actions du gouvernement (Pag2). Le projet Bric vient en complément du Projet d’assainissement pluvial des villes secondaires en cours de mise en œuvre dans les Communes de Porto Novo, Abomey-Calavi, Bohicon, Abomey, Ouidah, Sèmè-Podji, Parakou et Natitingou. La Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire International (FMI) ont tenu à Washington, leurs assemblées annuelles.

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Cette cérémonie de signature a été marquée par la présence de Monsieur Ousmane DIAGANA, Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Madame Coralie GEVERS, Directrice des opérations pour le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo ; et Monsieur Atou SECK, Représentant résident de la Banque au Bénin. Selon la Banque Mondiale, le coût total du projet est de 1,4 milliard de dollars, et sera achevé d’ici 2028.

Sécurité alimentaire : face à la crise des engrais, l’OCP renforce sa stratégie africaine

A travers ses différentes initiatives, le Groupe marocain OCP, leader mondial du marché, renforce sa stratégie africaine qui vise à appuyer l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur agricole allant des fournisseurs d'intrants jusqu'au consommateur final des produits agricoles. (Crédits : Dr)

En décidant de consacrer 4 millions de tonnes d’engrais à l’Afrique en 2023, le groupe marocain OCP (Office Chérifien des Phosphates) apporte une véritable bouffée d’oxygène à de nombreux pays confrontés actuellement à une pénurie doublée d’une envolée des prix sur le marché international en raison du conflit russo-ukrainien. Le leader mondial des produits phosphatés confirme ainsi son engagement à œuvrer en faveur de la sécurité alimentaire de l’Afrique. Une stratégie qui s’est traduite ces dernières années par des investissements massifs dans le secteur ainsi que des partenariats dans plusieurs pays afin d’améliorer la production agricole. Et ce, à travers plusieurs initiatives qui vont de la production d’engrais à l’accompagnement des petits agriculteurs.

L’annonce qui a été faite par le PDG du groupe marocain OCP, Mostafa Terrab, à l’occasion des assemblées générales de la Banque mondiale et du FMI qui se sont tenues la semaine dernière à Washington, a été bien accueillie sur le continent. Il fait dire que la campagne agricole qui est en train de tirer vers sa fin a été fortement perturbée par les répercussions de la guerre russo-ukrainienne a qui a engendré une véritable pénurie et une envolée des prix de l’engrais, amplifiant de ce fait la pression sur les finances publiques de nombreux pays dont l’approvisionnement dépend en grande partie de la production de ces deux pays en conflit. Parallèlement, les circuits d’approvisionnement ont fortement été chamboulés par les sanctions occidentales imposées à la Russie. Conséquence, plusieurs pays du continent qui font déjà face à un déficit assez prononcé de leurs besoins en matière d’engrais pour soutenir leur production agricole se sont retrouvés dans un véritable dilemme. Ils ont dû racler dans leurs maigres ressources, déjà affectées par la crise énergétique et la Covid-19, pour y faire face.

Envolée des prix et faible disponibilité des intrants sur les marchés

Avec la persistance de la crise, la campagne 2022/2023 s’annonce déjà pleine d’incertitudes quant à la disponibilité des engrais ainsi qu’à la flambée des prix qui risque de persister sur les marchés internationaux. C’est en tout cas ce qui ressort des principales prévisions des institutions internationales comme le FMI ou la Banque mondiale. Mais aussi celles de plusieurs experts qui pronostiquent déjà une contraction des perspectives de croissance pour de nombreux pays africains pour lesquels, l’agriculture est un pilier essentiel de l’économie.

« L’Afrique est confrontée à l’indisponibilité des engrais en raison de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ce qui a fait que pour la saison agricole 2021-2022, on a enregistré un déficit d’engrais de quatre millions de tonnes pour importations sur le continent », a indiqué en ce sens, Marie Claire, coordinatrice du Mécanisme africain de financement des engrais (AFFM).

Elle intervenait lors de la 3e édition du Forum africain de financement des engrais (African Fertilizers Forum), un évènement co-organisé par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), l’OCP Africa et l’AFFM, et qui s’est déroulé du 11 au 13 octobre 2022 à Casablanca, au Maroc.  Selon l’experte, au cours de la période 2021-2022, les prix des engrais ont augmenté de trois quarts, « rendant les engrais indisponibles et inabordables pour les agriculteurs », avant d’ajouter que « la situation pourrait devenir plus difficile si elle n’est pas résolue dès maintenant ». Des craintes fondées selon les projections de la FAO qui dans son dernier bulletin sur les perspectives des prix des produits alimentaires, anticipe une persistance de la flambée des cours des intrants agricoles du fait des conséquences de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique mondiale. Selon les experts de l’organisme onusien, le fait que les prix des engrais soient élevés et volatiles fait craindre une faible disponibilité d’engrais en 2022- 2023, ce qui se traduirait par des répercussions négatives sur la production et la sécurité alimentaires dans plusieurs pays africains.

Des intrants de qualité et en quantité, bon marché pour l’Afrique

C’est dans ce contexte plein d’incertitude que le groupe marocain OCP a annoncé vouloir consacrer 4 millions de tonnes (Mt) d’engrais en 2023 afin de sécuriser les récoltes à venir et ainsi œuvrer au renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique. Cela représente plus du double de l’approvisionnement consacré par l’OCP au continent en 2021 et plus d’un quart de la production totale prévue par le groupe, a indiqué le leader mondial de l’OCP dans un communiqué.

« Ce programme d’approvisionnement en engrais comprendra un volet dédié à la formation et au renforcement de capacités en partenariat avec des acteurs locaux, en phase avec l’approche du Groupe centrée sur le fermier. Cette allocation permettra de garantir que les bons engrais soient disponibles pour l’ensemble du continent, en vue de stimuler les rendements pour 44 millions d’agriculteurs dans 35 pays, y compris au Maroc, où le Groupe est basé », a indiqué l’OCP.

Le groupe qui a par ailleurs annoncé qu’il a fortement investi dans le développement de sa capacité de production d’engrais éco-responsables avec comme principal objectif, d’atteindre 15 millions de tonnes de produits finis d’ici 2023, alors que sa capacité était de 3 millions en 2008. « Cet investissement permettra ainsi au Groupe de répondre aux besoins urgents de l’Afrique tout en soutenant les agriculteurs du monde entier », explique Mohamed Anouar Jamali, DG d’OCP Africa, la filiale du groupe marocain dédié au continent pour qui, cette opération d’urgence ne s’est pas limitée uniquement à la fourniture d’engrais adaptés. « Des actions de sensibilisation ont également été mises en place afin de conscientiser les fermiers sur plusieurs enjeux. Ces derniers sont inhérents aux intrants de qualité accessibles, les services agricoles, la petite mécanisation, la formation, la commercialisation et l’accès au financement », a-t-il ajouté, dans le sillage du plaidoyer du PDG de l’OCP pour un véritable engagement des partenaires en faveur de la révolution verte en Afrique.

« La situation géopolitique actuelle révèle des fragilités systémiques profondes dans les systèmes agricoles mondiaux. Nous devons relever les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs africains, qu’il s’agisse des infrastructures, de la formation ou de l’accès au marché et au financement. Nous sommes heureux de pouvoir apporter notre contribution. Le Groupe OCP est également reconnaissant pour l’excellent dialogue et la collaboration avec la Banque mondiale, l’IFC, l’USAID, ainsi que les autres agences multilatérales et de développement impliquées dans cet effort, compte tenu de leur leadership et de leur engagement à long terme envers le développement de l’Afrique ». Mostafa Terrab, Président Directeur Général du Groupe OCP.

Ce geste de l’OCP s’inscrit dans la droite ligne de son engagement à aider les Etats africains à faire face à la flambée des prix.  En juillet dernier, pour rappel, le groupe avait déjà annoncé un don de 180.000 tonnes d’engrais à titre d’aide et 370. 000 autres tonnes à prix réduit aux pays africains, une aide qui représente 16% de la demande en la matière du continent cette année et un quart des ventes de l’OCP sur le continent. Selon Nada Elmajdoub, vice-présidente exécutive gestion de la performance du Groupe, cette initiative du groupe panafricain à contribuer à soutenir 20 pays africains et 4 millions de fermiers installés sur le continent.

Une stratégie d’expansion africaine en faveur de la sécurité alimentaire

La nouvelle initiative du leader mondial des phosphates vient confirmer sa stratégie d’expansion dédié au continent. « En tant qu’entreprise panafricaine, leader mondial sur le marché international des fertilisants, nous sommes engagés fortement pour l’édification d’un secteur des engrais résilient et une agriculture créatrice de valeur en Afrique », explique à ce sujet Mohamed Anouar Jamali, DG d’OCP Africa, la filiale lancée en 2016 pour accompagner cette stratégie. Dans le cadre de sa stratégie africaine, en effet, l’OCP souligne promouvoir une approche holistique qui vise à rassembler différents acteurs tout au long de la chaîne de valeur, afin de fournir le soutien dont les agriculteurs ont besoin et de s’assurer que le vaste potentiel agricole du continent soit libéré au profit de l’Afrique et du monde.

Cet effort actuel s’appuie sur l’engagement à long terme d’OCP en Afrique à travers sa filiale OCP Africa. Celle-ci a développé une approche globale centrée sur le fermier, qui a déjà atteint plus de 2 millions d’agriculteurs notamment à travers la customisation des engrais, la cartographie des sols, la formation, les essais sur le terrain et l’accès au marché. C’est le cas au Nigeria, en Ethiopie, en Côte d’Ivoire, au Malawi, en Angola, au Ghana ou au Kenya pour ne citer que ceux-là. Selon Mohamed Anouar Jamali, la nouvelle allocation contribuera ainsi à nourrir près d’un milliard de personnes et ce, grâce à l’accroissement de la production agricole attendu sur le continent. « Nous sommes convaincus que l’approche partenariale sera fondamentale à tous les niveaux pour le succès de l’initiative. Et ce, au bénéfice des petits agriculteurs et au renforcement de la sécurité alimentaire de notre continent », met en avant le PDG d’OCP Africa dont le siège est basé à Casablanca au Maroc et qui s’appuie sur les multiples partenariats internationaux signés par sa maison mère. 

Au Nigeria, par exemple, le Groupe OCP accompagne le gouvernement fédéral et les acteurs nationaux de l’industrie des fertilisants à mieux doter les agriculteurs d’engrais adaptés aux cultures locales. C’est le cas de l’initiative présidentielle pour les engrais dénommée « Presidential Fertilizer Initiative » qui est soutenue par le Fonds souverain nigérian (NSIA) à la suite d’un partenariat signé en 2016 entre OCP ainsi que l’Association des producteurs et distributeurs d’engrais du Nigeria (FESPAN). Cette initiative a ainsi permis de relancer l’industrie du blending permettant par la même occasion de réduire considérablement les prix de vente d’engrais pour les agriculteurs à travers la réhabilitation de près de 40 usines de blending (pour un coût estimé à 400 millions de dollars) ainsi que la construction de 3 unités de blending par le Groupe OCP à Kaduna, Ogun et Sokoto. Avec une mise en service est prévue en 2021, ces 3 unités auront une capacité de production totale de 500 000 tonnes d’engrais par an. Dans la même lancée, un mémorandum d’entente a été signé en 2018 visant à promouvoir la production locale et l’approvisionnement en engrais de haute qualité. Ainsi, le Groupe OCP va accompagner la construction d’une plateforme industrielle de production d’engrais incluant la mise en place d’une usine d’ammoniac. La future plateforme, qui sera implantée dans l’Etat d’Aqua Ibom, affiche une capacité de 750.000 tonnes/an d’ammoniac et de 1 million de tonnes par an d’engrais phosphatés à l’horizon 2025.

Selon le groupe, les partenariats et projets menés par le Groupe OCP ne se limitent pas seulement à industrialiser et développer de nouvelles formules d’engrais. D’autres initiatives touchant à la formation des agriculteurs et à la promotion de l’entrepreneuriat des femmes, comme des jeunes, ont vu le jour. En Afrique, en effet, le secteur agricole implique majoritairement les familles et le monde rural. La petite agriculture représente le segment le moins outillé malgré qu’elle soit le plus étendue. C’est fort de ce constat que le Groupe OCP a lancé les programmes OCP School Lab et Agribooster qui ambitionnent de renforcer les capacités des petits agriculteurs et qui a été lancé en 2017 dans le pays le plus peuplé d’Afrique avec déjà comme résultats, quelques 327.448 agriculteurs qui ont bénéficié de services d’analyse des sols, de formation agronomique et de recommandations en utilisation d’engrais. Un second programme dédié aux agriculteurs, Agribooster, a aussi touché quelque 214.009 fermiers tout en augmentant 46% des rendements du maïs et de 32% du riz.

Dans un autre registre, OCP a lancé, toujours au Nigeria des « Farmer House » pour mettre en place un guichet unique de proximité regroupant des services relatifs à la formation et à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles. C’est le même cas avec un autre programmé dénommé « Agripromoters » qui a été lancé pour compléter l’offre du guichet unique.

« A travers les différents programmes ou projets lancés au Nigeria et qui seront dupliqués dans d’autres pays partenaires, la vision du Groupe OCP reste le même : servir l’humain. Ce qui passera forcément par une industrialisation plus durable de l’agriculture, mais aussi par le renforcement des compétences humaines, et surtout des agriculteurs », soutient-on au niveau Groupe OCP.

On ajoute également qu’à côté des producteurs agricoles, une place importante est accordée à la R&D et à l’initiative des jeunes, « moteurs de l’intelligence collective et de l’innovation ». Plusieurs partenariats ont été signés en ce sens avec des établissements universitaires et des organismes de recherche du continent.

Nourrir la terre pour nourrir la planète

A travers sa stratégie, le Groupe OCP, détenu à 95% par le Royaume du Maroc, pays qui détient près de 75% des réserves mondiales du phosphate, entend soutenir la révolution agricole entamée par plusieurs gouvernements, dans l’optique de faire de l’agriculture un moteur de développement économique et social. En cent ans, le Groupe qui a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 9,4 milliards de dollars, s’est positionné en effet comme un acteur incontournable du développement de l’agriculture et la promotion de la sécurité alimentaire à travers son engagement de « nourrir la planète » avec des initiatives, notamment sur le continent, à la fois industrielles et entrepreneuriales pour booster le secteur agricole. Des initiatives qui vont de la production d’engrais à la préservation de l’environnement, en passant par l’accompagnement des petits agriculteurs

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Il faut dire que pour l’Afrique, le sujet de l’accès aux engrais est crucial pour l’atteinte des objectifs d’une agriculture durable et prospère. Le continent, dont la population va presque doubler pour atteindre plus de deux milliards d’habitants à l’horizon 2050, est actuellement confrontée à l’insécurité alimentaire, la dégradation des sols, le tarissement de l’eau sous l’effet du changement climatique ainsi qu’un faible rendement agricole. Bien que plusieurs pays soient producteurs et même exportateurs de produits phosphatés et d’urée, le continent est un importateur net de produits d’engrais potassiques. Et avec une consommation d’engrais de 17 kg par hectare, l’Afrique est loin de la moyenne mondiale. Dans certains pays d’Europe de l’Ouest, par exemple, elle est d’environ 150 kg/ hectare.

Cette situation n’est pas sans impactée la quête de souveraineté alimentaire que vise le continent et avec la crise actuelle, la question de l’accessibilité des intrants pour les petits agriculteurs, est devenue plus que stratégique pour certains pays où ces derniers représentent près de 80% de la population. Pour rappel, l’Afrique importe actuellement 56 % de ses besoins en engrais de l’étranger, et selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD), le continent affiche un déficit annuel d’approvisionnement estimé à 2 millions de tonnes. Ce que le groupe OCP entend combler à travers sa stratégie d’expansion africaine.

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