dimanche 27 juillet 2025
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Sénégal : 11 pays promeuvent une agriculture pour le marché local africain

Des officiels et des experts de 11 pays africains participent à un atelier international sur l’approche « Shep », un outil permettant de développer « une agriculture orientée vers le marché », mardi, à Dakar.

11 pays prennent part à un atelier sur l’approche « Shep » venue du Japon, dans le domaine de l’agriculture à Dakar. Le Burkina Faso, le Burundi, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, la République démocratique du Congo et le Sénégal sont représentés à cette rencontre. Le Shep est un outil jugé pertinent en matière de mise en œuvre des politiques publiques. C’est une approche permettant de promouvoir une agriculture orientée vers le marché selon les explications de Boubacar Dramé, conseiller technique au ministère sénégalais de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire. L’homme qui présidait la cérémonie d’ouverture de l’atelier de trois jours, qui en est à sa cinquième édition a poursuivi en déclarant que c’est un outil qui a fini de prouver sa pertinence à l’aune des transformations induites en termes de changement de comportement, d’amélioration des revenus, de mise en relation et d’autonomisation des petits exploitants. La jICA, l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) fait partie intégrante de l’organisation du dit atelier. Dans le passé, La JICA a fait recours à l’approche « Shep’’ dans l’exécution d’un projet au Kenya, en 2006. « Je suis persuadé qu’à l’instar du Sénégal, nos frères et sœurs des autres pays d’Afrique ont des [projets à succès] à nous faire découvrir, pour nous aider à améliorer nos modèles Shep » a conclu Boubacar Dramé.

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Cette approche Shep s’articule autour de 4 axes : le partage d’objectif et de vision avec les agriculteurs, la prise de conscience des agriculteurs, leur prise de décision et l’acquisition des compétences. Une méthode qui peut aider au développement de l’agriculture vivrière en Afrique. Cette dernière revêt une importance cruciale car elle est étroitement liée à la sécurité alimentaire du continent. L’agriculture vivrière se concentre sur la production d’aliments de base destinés à la consommation locale, et elle implique souvent des cultures vivrières telles que le riz, le maïs, le mil, le manioc, les légumes, les fruits, et d’autres produits de base.

Economie : la Côte d’Ivoire révise son cadre de partenariat avec la Banque mondiale

Toujours selon les estimations de la Banque mondiale, à l'avenir, la croissance réelle du PIB devrait s'établir en moyenne à 6,5 % en 2024-25. (Ph : Adama Coulibaly, Ministre des finances et du Budget de la Côte d'Ivoire).

Afin de gagner en efficacité dans la réalisation de ses projets relatifs à son plan national de développement (PND), la Côte d’Ivoire établit un Cadre de partenariat fécond (CPF) avec la Banque Mondiale. L’institution de Bretton Woods qui a établi des perspectives positives pour l’économie ivoirienne dans les deux prochaines années.

Le groupe de la Banque mondiale et l’Etat de la Côte d’Ivoire ont organisé le lancement officiel du nouveau Cadre de partenariat fécond (CPF), le mercredi 13 décembre 2023, à Abidjan. Sous la co-présidence des ministres des Finances et du Budget, Adama Coulibaly et de Mme Nialé Kaba, de l’Economie, du Plan et du Développement, la  présentation du CPF s’est effectuée en présence de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que des partenaires techniques et financiers. Les objectifs que vise la mise en place du lCPF est de soutenir une transformation économique et sociale plus inclusive et durable, comme souligné dans la Vision 2030 du gouvernement ivoirien et le Plan national de développement (PND) 2021-2025. Il répond également à la vision et rentre en conformité avec la stratégie régionale du Groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Avec un portefeuille actif actuel de 6,3 milliards de dollars, la Banque mondiale se place comme étant le premier partenaire financier de la Côte d’Ivoire.

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Ce nouveau cadre de partenariat a été élaboré en étroite concertation avec les autorités ivoiriennes et à travers de larges consultations avec le gouvernement, la société civile, les acteurs du secteur privé et les partenaires au développement. A travers ce cadre de partenariat, la Banque s’engage ainsi à soutenir la Côte d’Ivoire de manière qu’elle puisse poursuivre ses réformes visant à combler le déficit en capital humain et à renforcer la gestion des ressources naturelles. L’objectif serait de lui permettre de faire face aux effets du changement climatique et de soutenir la croissance économique. Selon les chiffres de la Banque mondiale, en 2022, l’activité économique ivoirienne est restée robuste, bien qu’elle ait été confrontée à des défis découlant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, du resserrement monétaire mondial, et de l’instabilité politique croissante dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Malgré la hausse des prix à l’importation, la montée des taux d’intérêt mondiaux et nationaux, ainsi que la demande extérieure en baisse, la croissance économique est passée de 7 % en 2021 à 6,7 % en 2022.  Une croissance largement tirée par des investissements publics soutenus et une forte consommation intérieure. Les secteurs industriels et les services ainsi que les mesures fiscales du gouvernement visant à maîtriser la hausse des prix ont également contribué à cette performance économique au cours de la première moitié de l’année. L’inflation a atteint en moyenne 5,2 % en 2022, marquant son niveau le plus élevé en une décennie, sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires, des transports et de l’énergie. Néanmoins, les perspectives économiques à court et moyen termes restent positives, bien que légèrement en deçà des niveaux d’avant la pandémie de la COVID-19. Cet optimisme repose sur un engagement fort en faveur de la stabilité macroéconomique et de réformes structurelles en cours conformément au Plan National de Développement (PND 2021-2025).

De belles performances en perspectives

Toujours selon les estimations de la Banque mondiale, à l’avenir, la croissance réelle du PIB devrait s’établir en moyenne à 6,5 % en 2024-25. La poursuite des investissements dans l’infrastructure réseau, notamment dans les secteurs du numérique et des transports, ainsi que l’exploitation des découvertes récentes de pétrole, associée à des politiques macroéconomiques prudentes, devraient renforcer la confiance des entreprises et accroître la productivité. Les projets visant à développer les chaînes de valeur ont le potentiel d’améliorer la productivité agricole et de stimuler la fabrication, ce qui soutiendra les perspectives de croissance à long terme.

Finance : la BAD se prononce sur l’usage des DTS du FMI

Face aux chefs d’État et de gouvernement en marge de la 6e réunion de coordination semestrielle de l’UA qui a eu lieu à Accra, au Ghana, M. Adesina a rappelé la récente augmentation du capital de la Banque – qui est passé de 201 à 318 milliards de dollars américains (Crédit : DR).

Pour le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, qui s’est proncé au forum de Doha, « les 500 milliards de DTS du FMI, nous pouvons les transformer en 2000 milliards ! ». Et ce pour faire face aux défis économiques des pays africains qui peinent à mobiliser les ressources nécessaires. Pour le président de la BAD, il est temps de recourir aux Droits de Tirage Spéciaux (DTS) du FMI pour revitaliser le développement. 

Intervenant lors du Doha Forum qui se tient actuellement au Qatar, Akinwumi Adesina, président de la Banque Africaine de Développement (BAD), a souligné l’idée selon laquelle les Droits de Tirage Spéciaux (SDR) du FMI pourraient être utilisés comme outil de financement international pour aider à la revitalisation du développement. Cette idée a été prise en compte  après une intervention du ministre qatari des finances, qui a mentionné que son pays continue de contribuer aux ressources additionnelles du FMI.

En se fiant à une idée devenue latente au sein du top management de la BAD, les droits de tirage spéciaux supplémentaires émis par le FMI pourraient servir à soutenir les objectifs de développement, qu’ils soient liés à la transition, au climat, ou aux infrastructures. « Si ces ressources du FMI sont mises à la disposition des banques multilatérales de développement (BMD), elles peuvent bénéficier d’un effet de levier de 1 pour 4 », a précisé Akinwumi Adesina, ajoutant que « pour 500 milliards $ de DTS mis à disposition par le FMI, les BMD pourraient les transformer en 2000 milliards de dollars ». Avec une telle idéologie, l’Afrique réussirait à rembourser la totalité de la dette extérieure de ses pays, projetée à 1130 milliards $ par la BAD pour fin 2023. En dépit de tout cela, il resterait encore suffisamment de ressources pour financer la transition énergétique, climatique et d’autres défis de développement clés du continent. 

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Cette volonté défendue en étroite collaboration avec la Banque Inter-Américaine de Développement, a été positivement accueillie par plusieurs personnalités, y compris le Secrétaire Général des Nations Unies. A cause de la pandémie de Covid-19, il avait été décidé que le FMI émettrait des DTS supplémentaires d’une valeur approximative de 650 milliards de dollars et que les pays riches renonceraient volontairement à 100 milliards de ces droits, au profit des pays économiquement vulnérables. Jusqu’à présent, ces engagements ne se sont pas encore concrétisés. Concernant les ressources supplémentaires créées par le FMI, des pays comme les États-Unis, qui ont pu mobiliser jusqu’à 3000 milliards de dollars sur le marché des capitaux à des taux proches de zéro, ont reçu 113 milliards de dollars de DTS supplémentaires, grâce à leur quote-part importante au sein du FMI. Par contre, l’ensemble de l’Afrique n’a obtenu que 33 milliards de dollars pour ses 1,2 milliard d’habitants, et parfois sous condition de respecter une orthodoxie économique qui ne fonctionne pour aucun pays en développement.

La Guinée investit dans la réappropriation de ses statistiques

En Guinée, la Direction de l’Institut national de la statistique (INS)  a officiellement lancé ce lundi, 11 décembre 2023, le Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et Centre (PHASAOC). (Crédit : DR).

En coopération avec la Banque Mondiale, la Guinée Conakry investit dans l’appropriation de ses données statisques, à travers notamment le Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et Centre (PHASAOC), lancé par le ministère de tutelle. Par cet investistement, le pays oues-africain dirigé depuis 2022 par Mamadi Doumbouya espère produire des données démographiques et socio-économiques plus précises fiables pour ses projets de planification économique.

En Guinée, la Direction de l’Institut national de la statistique (INS)  a officiellement lancé ce lundi, 11 décembre 2023, le Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et Centre (PHASAOC). Une cérémonie présidée par le ministre du Budget, représentant du premier ministre, chef du gouvernement, Dr Bernard Goumou, en  présence des membres du gouvernement, des  partenaires techniques et financiers. Ce projet régional entend principalement instaurer l’harmonisation et l’amélioration des  données statistiques en Guinée. Il est financé par le groupe de la Banque mondiale à hauteur de 45 millions de dollars américains. Il devrait permettre d’améliorer la production, la couverture  et la qualité des statistiques de la Guinée.  Il est conçu pour soutenir particulièrement les activités d’harmonisation des normes et des méthodes de production statistique et contribuer à produire des données démographiques et socio-économiques actualisées à partir d’un programme intégré d’enquête auprès des ménages, a-t-on indiqué. Dans son allocution de bienvenue, la ministre du plan et de la coopération Internationale, Rose Pola Pricémou a déclaré que :

La ministre Pricémou a ajouté qu’avec la vision du Chef de l’État, Colonel Mamadi Doumbouya étant  de renforcer ce dispositif, son département a mis  un point d’orgue sur le renforcement des capacités et la formation. Toujours, dans le  cadre dudit  projet, dira-t-elle, il y aura plus de 150 étudiants qui pourront bénéficier de bourses de formation dans les écoles de statistique et de démographie en Afrique. De son côté, le représentant résidant de la Banque mondiale, M. Issa Dao,  a indiqué que ce projet s’articule sur deux aspects  dont le premier est d’avoir les statistiques fiables pour identifier les problèmes qu’on veut régler pour les politiques publiques.  Et le deuxième  aspect,  c’est le suivi-évaluation.  Huit (08)  pays dans les régions de l’Afrique de l’ouest et  du  centre bénéficient d’un financement de plus de 400 millions de dollars américains et la Guinée dans cette enveloppe de la banque mondiale, reçoit 45 millions de dollars américains et, elle est le premier pays à lancer le projet.

Nigeria : la raffinerie Dangote livre ses premiers barils, une nouvelle étape…

Depuis que Dangote a commencé ses opérations en janvier, l'entreprise n'a pas réussi à obtenir un approvisionnement suffisant en brut au Nigeria. (Crédit : DR).

La méga-raffinerie construite au Nigeria par le milliardaire Aliko Dangote a reçu ses premiers barils de pétrole brut, « étape importante » d’un projet qui ambitionne de répondre entièrement aux besoins en carburant du pays, a annoncé la compagnie samedi.

Depuis vendredi, un million de barils en provenance du champ pétrolier offshore d’Agbami, au large du delta du Niger, ont été déchargés par bateau à la raffinerie située dans la zone franche de Lekki, à l’est de Lagos, la capitale économique du Nigéria. « C’est une étape importante », a déclaré Aliko Dangote, qui a fondé la Dangote Petroleum Refinery, dans un communiqué publié samedi, en ajoutant que « la prochaine grande étape sera de mettre nos produits sur le marché nigérian ». Initialement prévu pour « fin juillet, début août », le raffinage du pétrole doit permettre au Nigeria d’en finir avec les fréquentes pénuries de carburant, mais également d’augmenter la qualité du carburant en circulation. Le Nigeria (215 millions d’habitants) est l’un des plus gros producteurs de pétrole en Afrique, mais il importe la quasi-totalité de son carburant en raison de la défaillance de ses raffineries d’Etat. Et les pénuries de carburant empoisonnent le quotidien de ses habitants.

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Lancé en 2013, le projet industriel de plus de 18,5 milliards de dollars (le double du coût initial) est « la plus grande raffinerie à train unique du monde », selon le groupe Dangote, et devrait, à plein régime, avoir la plus grande capacité de raffinage de brut sur le continent africain. L’installation est censée raffiner 350.000 barils par jour dans un premier temps, puis 650.000 une fois pleinement opérationnelle, et produire du diesel, du carburant pour avions et voitures, ainsi que du gaz de pétrole liquéfié. Elle devrait recevoir 5 autres millions de barils dans les semaines à venir. Le site industriel a été construit à côté du nouveau port en eau profonde de Lekki qui doit permettre de désengorger le port de Lagos, mais aussi d’exporter une partie du pétrole raffiné de Dangote vers d’autres pays africains. Selon Aliko Dangote, à terme, « au moins 40% de la capacité de la raffinerie sera disponible pour l’exportation, ce qui devrait entraîner pour le pays d’importantes entrées de devises ».

Transport : l’automobiliste chinois Chery lorgne le marché algérien

L'Algérie a mis en place des politiques visant à encourager la production locale de véhicules afin de réduire sa dépendance aux importations et de stimuler l'économie nationale. (Crédit : DR).

Le constructeur automobile chinois Chery veut investir 110 millions USD dans son projet d’usine à Bordj Bou Arreridj. L’usine, dont la capacité de production sera augmentée progressivement pour atteindre 100 000 véhicules à partir de la 3ème année, ambitionne de répondre aux besoins du marché local et d’exporter vers les pays voisins. 

Le constructeur automobile chinois Chery prévoit d’investir 110 millions USD dans la construction d’une usine de montage de véhicules en Algérie, a annoncé son partenaire local Auto Leader Company. « Nous avons signé une convention avec Chery Automobiles Co. Ltd, qui prévoit un investissement de 110 millions de dollars dans une usine en Algérie »  selon Aïmene Cheriet, DG d’Auto Leader Company, cité par Asharq Business. « L’usine sera installée à Bordj Bou Arreridj (240 km à l’est d’Alger). Elle devrait produire 24 000 véhicules par an durant sa 1ère année d’activité, 50 000 véhicules l’année suivante et 100 000 véhicules par an par la suite » a-t-il ajouté, indiquant que l’objectif est de répondre aux besoins du marché local et d’exporter une partie de la production vers les pays voisins. Le projet d’une implantation industrielle de Chery en Algérie avait été annoncé début novembre 2023 par le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, qui n’avait cependant pas révélé le montant de l’investissement prévu. Pour rappel, le gouvernement algérien a interdit l’importation de véhicules d’occasion pour encourager l’achat de véhicules neufs et la production locale.

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L’industrie automobile en Algérie a connu des développements au cours des dernières années. L’Algérie a mis en place des politiques visant à encourager la production locale de véhicules afin de réduire sa dépendance aux importations et de stimuler l’économie nationale. Des accords ont été signés avec des constructeurs tels que Renault, Peugeot, et d’autres, pour l’assemblage local de leurs véhicules. Cela a contribué à créer des emplois locaux et à répondre à la demande croissante de véhicules dans le pays. Le gouvernement algérien a mis en place des incitations fiscales et des facilités pour encourager les investissements dans le secteur automobile, notamment la réduction des droits de douane sur les pièces détachées importées. Les autorités algériennes ont établi des objectifs de production locale pour stimuler le développement de l’industrie automobile. Cela visait à augmenter la part de marché des véhicules assemblés localement. Malgré ces initiatives, l’industrie automobile en Algérie a rencontré des défis tels que la dépendance aux importations de pièces détachées, la concurrence internationale, et la nécessité d’améliorer les normes de qualité pour les véhicules produits localement.

Chronique : comment garantir la confiance et la sécurité dans le numérique en Afrique ?

Pour garantir la confiance et la sécurité dans le numérique en Afrique, on ne peut faire l’économie d’une réglementation solide et efficace. La réglementation doit être en place pour protéger les utilisateurs et les entreprises contre les cyberattaques, les fraudes et les autres cybermenaces. (Crédit : DR).

Continent, en pleine transformation numérique, avec une croissance exponentielle du nombre d’utilisateurs d’Internet et d’appareils connectés, l’Afrique gagnerait à créer les conditions d’un Digital sécurisé. Autant la transformation offre de nombreuses opportunités de développement, autant elle présente des risques en termes de confiance et de sécurité.

L’essor du commerce électronique et des services numériques, la large diffusion de smartphones et tablettes, ajoutés à la baisse du coût de l’accès à Internet et à la téléphonie mobile, ont créé les conditions du boom du Digital en Afrique. Le nombre d’utilisateurs d’Internet en Afrique a doublé entre 2015 et 2022, passant de 220 millions à 480 millions. Le nombre d’abonnés mobiles y a atteint 580 millions en 2022, soit une pénétration de 77 %. Le nombre d’appareils connectés en Afrique devrait atteindre 2,2 milliards d’ici 2025. Toutefois, la confiance et la sécurité sont deux conditions essentielles pour le développement du numérique en Afrique. Sans elles, les utilisateurs et les entreprises hésiteront à adopter les technologies numériques, ce qui freinera la croissance économique et sociale du continent.

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Certes, l’Alliance panafricaine pour la cybersécurité (PACSA) a été créée en 2020 pour promouvoir la coopération entre les pays africains en matière de cybersécurité. Aussi, l’Union africaine a adopté une stratégie de cybersécurité en 2021 qui vise à renforcer la sécurité des systèmes et des données numériques en Afrique. Et en appoint à ces actions, la BAD (Banque africaine de développement) a lancé un programme de cybersécurité pour aider les pays africains à renforcer leurs capacités en matière de sécurité numérique. Ces initiatives sont un bon début, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir la confiance et la sécurité dans le numérique en Afrique.

Trois conditions essentielles

Pour garantir la confiance et la sécurité dans le numérique en Afrique, on ne peut faire l’économie d’une réglementation solide et efficace. La réglementation doit être en place pour protéger les utilisateurs et les entreprises contre les cyberattaques, les fraudes et les autres cybermenaces. Elle doit garantir la confidentialité des données et le respect des droits de l’homme. Des textes de lois portant sur la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel, restent primordiaux. La mise en place d’une législation sur la cybersécurité définirait les obligations des acteurs du numérique, en matière de sécurité, et prévoir des sanctions en cas de non-respect. En termes de renforcement des capacités, les gouvernements, entreprises et individus doivent être sensibilisés aux risques et aux mesures de sécurité numériques. Ils doivent aussi avoir accès aux ressources et aux compétences nécessaires pour protéger leurs systèmes et leurs données. Les forces de l’ordre doivent être équipées et formées pour enquêter sur les cybercrimes et poursuivre les cybercriminels. A cela, il faut ajouter une coopération entre pays africains et à l’international. Nos Etats doivent coopérer pour partager les meilleures pratiques et les ressources, en matière de cybersécurité. Ils gagneraient à travailler ensemble pour lutter contre les cybermenaces transfrontalières. La mise en œuvre de ces mesures permettra de créer un environnement numérique plus sûr et plus fiable en Afrique, ce qui contribuera au développement du continent.

Article publié le 30 – 10 – 2023

INTERVIEW– Madi Sakandé : « Entreprendre dans un pays étranger c’est comprendre son système de fonctionnement et ses réalités entrepreneuriales »

Madi Sakandé, entrepreneur et fondateur de la société New Cold System basée à la fois en Italie et au Burkina Faso. (Crédit : DR).

L’Europe abrite une forte diaspora en provenance d’Afrique subsaharienne, dispersée sur divers pays. Cette diaspora au profil différent comporte à la fois de hauts diplômés et d’immigrés moins qualifiés dont une bonne partie évolue dans l’informel de l’économie au niveau de leurs pays d’accueil. De sorte que des cas de réussites fulgurantes d’entrepreneurs issus de la diaspora africaine sont rares. Dans cette interview par Africa Income, Madi Sakandé, entrepreneur et immigré en Italie depuis 26 ans, nous décortique les réalités qui se cachent derrière cette tendance.

Madi Sakandé : Je suis Madi Sakandé, je suis italien d’origine burkinabé. Je vis en Italie depuis 26 ans. Ce qui fait dans ma vie une période de près de 51 ans partagée entre les deux pays, à savoir l’Italie et le Burkina Faso. Je suis entrepreneur et fondateur de la société New Cold System basée à la fois en Italie et au Burkina Faso. Au-delà de cette fonction, je suis actuellement le président de l’Union des Associations Africaines des Acteurs de la Réfrigération et de la Climatisation (U-3ARC). Je suis aussi un consultant international des Nations Unies et travaille comme consultant et expert pour le PNUE, le PNUD et l’ONUDI sur des projets de formation dans le domaine du froid. Je suis sollicité parce que je suis formateur.

Vue les nombreuses étapes franchies ou selon votre expérience d’entrepreneur, que conseilleriez-vous à un africain de la diaspora qui a envie d’entreprendre dans un pays européen afin de mieux réussir son projet ?

Pour entreprendre, il faut d’abord avoir des connaissances spécifiques sur le domaine dans lequel l’on souhaite se lancer. C’est la base. Si l’entrepreneur n’a pas défini clairement ce qu’il a à vendre ou encore si l’idée ne fonctionne pas, c’est déjà un problème. Si vous avez une bonne idée et votre bonne idée c’est d’aller vendre l’eau salée à la mer, vous comprenez que ça ne va pas fonctionner. Donc il est important de savoir dans quoi vous allez entreprendre. J’attire aussi l’attention sur l’importance de la légalité. La majeure partie de nos compatriotes africains qui sont en Europe ont tendance à entreprendre dans le secteur informel. C’est un domaine où la plupart des acteurs travaillent dans les petits commerces. C’est le métier qu’ils ont appris en Afrique. Vous conviendrez avec moi que la plupart de ceux qui font certains métiers n’ont pas eu la chance de partir à l’école comme on les nomme au Sénégal, « les modou modou ». Le fait de ne pas aller à l’école fait que tout ce qui est administratif leur fait peur et ils imaginent que le basculement dans le formel va leur coûter. Ces aspects font que ces entrepreneurs de la diaspora africaine ne formalisent pas leurs activités, d’autant plus qu’en Europe toutes les démarches de formalisation occasionnent des dépenses. Il faut donc une formation de base pour commencer à parler d’entreprenariat en Europe. Le fait d’être dans l’informel est prisé. Moi je parle du cas de l’Italie, beaucoup de Sénégalais ou même beaucoup de Burkinabé ici en Italie sont des gens qui viennent directement du village et bon nombre n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Après plusieurs années, ils ne parlent toujours pas bien l’italien donc comprenez déjà qu’il y a un problème existentiel dans le milieu où ils sont. Car mettre sur pieds une entreprise dans un pays, c’est comprendre d’abord son système de fonctionnement et les réalités entrepreneuriales. Il faut aussi savoir s’entourer de structures compétentes comme des bureaux d’études, de comptabilité, de fiduciaires et intégrer des associations et congrégations de votre secteur d’activités. Vous constaterez que les entreprises informelles sont généralement créées par ceux qui ne sont bien informés des opportunités qu’offrent le formel.

Toujours dans l’entreprenariat, l’on reproche aussi à ceux qui ont fait des études et devenus cadre en Europe de rester salariés. De ceux qui tentent l’aventure entrepreneuriale, les succès visibles sont rares. Partagez-vous ce point de vue ?

Il existe une catégorie d’immigrés de la diaspora africaine diplômée qui préfère travailler dans le salariat. Certains n’essaient pas d’entreprendre pour la simple raison qu’ils ont étudiés des filières, comme la littérature qui ne les poussent pas dans cette direction. Par exemple quelqu’un qui a étudié la littérature, il va vendre quoi à qui ? Il faut avoir quelque chose à vendre, un service ou un produit. Sans l’un ou l’autre, il est impossible d’ouvrir une entreprise. Vous allez juste aller travailler pour quelqu’un ou une société qui va exploiter votre talent. L’origine du problème trouve ses sources en Afrique (surtout francophone) où les systèmes éducations ne préparent pas les étudiants à l’entreprenariat. Une réalité qui doit pousser à un changement du système éducatif africain surtout francophone. Les anglophones se sont mieux adaptés avec des formations continues de courte durée.

La diaspora africaine a-t-elle des contraintes qui lui sont spécifiques quand elle veut entreprendre en Europe ? Vous qui avez expérimenté l’entreprenariat en Europe, rencontrez-vous des problèmes spécifiques à la diaspora africaine ?

Il faut savoir que les problèmes qui existent pour la diaspora de façon spécifique sont en premier lieu de nature psychologique. Lorsque vous arrivez dans un environnement où vous êtes difficilement acceptés pour ce que vous êtes, l’effet est garanti. La seconde contrainte est la mauvaise compréhension de la vie de l’immigré. En Afrique, les familles ont toujours pensé que l’immigré est un homme riche, sa richesse est mesurée par rapport au nombre d’années d’exil. Le soubassement est une dépendance sociale, faisant que l’immigré a des difficultés à se construire des réserves financières nécessaire au démarrage d’une entreprise. Cette mentalité lui met en difficulté.

Quels conseils donneriez à cette diaspora prête à entreprendre, d’autant plus que très peu de success stories dans l’entreprenariat de cette diaspora est visible ? 

Le monde de l’entreprenariat est difficile, comparable au domaine militaire où c’est le terrain qui détermine la manœuvre à tenir. Mais comme conseils, je dirais qu’il faut apprendre son métier, en ayant une idée précise du service ou du produit à vendre. Il s’agit d’avoir des idées qui fonctionnent, après l’argent va faciliter le processus. Le succès nécessitera un travail acharné. Car entreprendre, c’est un choix de vie différent de celui de l’employé. L’entrepreneur travaille pratiquement toute sa vie, même quand il dort, il réfléchit à résoudre des problèmes, à avancer. L’entrepreneur doit aussi être patient et ne pas être obsédée par l’idée de gagner de l’argent rapidement. Un autre point souvent négligé est la tenue d’une comptabilité rigoureuse. Des jeunes viennent me voir avec leur idée de projets, mais leur business plan n’inclut ni salaire, ni coût pour eux. Ce qui en mon sens signifie que tout l’argent du projet leur est destiné pour d’autres fins. Sur ce point, la formation est primordiale. Il est important d’apprendre à gérer des entreprises avant de se lancer. Le cas échéant, c’est l’entrepreneuriat informel où le marchant va au marché avec quelques marchandises qu’il revend pour de maigres gains utilisés rapidement pour sa survie quotidienne. Et cela sans prendre en compte le coût de son transport, du logement et de son temps de travail non rémunéré.

Propos recueillis par Maimouna DIA

Burkina Faso : Idrissa Nassa, nouveau visage du patronnat

Le nouveau président du Conseil national du patronat burkinabè, Idrissa Nassa, a été officiellement installé par le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré. (Crédit : DR).

Le nouveau président du Conseil national du patronat burkinabè, Idrissa Nassa, a été officiellement installé par le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré. Et ce depuis le 7 décembre 2023 devant la crème du monde des affaires de notre pays ainsi que des patrons des patrons de pays voisins. Le nouveau promu, se présente comme le serviteur des patrons dans les 5 prochaines années

Alors que le nouveau patron du patronat burkinabé a officiellement pris fonction le jeudi 07 décembre 2023, le Chef de l’Etat invite la nouvelle équipe à une synergie d’actions avec le gouvernement pour une économie prospère Il a été officiellement installé par le président de la transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré. Le chef de l’état n’a pas manqué d’inviter la nouvelle équipe à travailler avec le gouvernement en vue d’offrir au Burkina, une économie forte avec en toile de fond , la création d’emplois. 

Après des remerciements chaleureux à l’endroit du secteur privé burkinabè pour sa résilience face à la situation sécuritaire peu propice  aux affaires, le Capitaine Ibrahim TRAORE a partagé sa vision pour une économie forte et durable, passant principalement par des investissements au niveau national. « J’invite le patronat à inscrire dans son plan stratégique notre vision de développement endogène basée sur l’intensification de la production. Nous souhaitons qu’à partir de janvier, nous trouvions les stratégies nécessaires pour réduire le volume des importations. Nous souhaitons que les importateurs soient désormais des producteurs et qu’ils puissent contribuer à la production et à la transformation sur place. C’est dans ce sens qu’on pourra aussi créer beaucoup d’emplois et de richesses », a-t-il expliqué. Pour sa part, le nouveau visage du patronat Burkinabé , Idrissa Nassa a, rassuré le Chef de l’Etat du soutien et de l’engagement, du patronat burkinabè en particulier et de la communauté des affaires en général, dans la lutte pour la reconquête intégrale du territoire national. « Nous partageons votre vision que le Burkina Faso soit un pays de paix et un eldorado économique », a déclaré Idrissa Nassa.

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Les activités du patronat burkinabè peuvent inclure la participation à des négociations sur les politiques économiques et sociales, la représentation des intérêts des employeurs dans les instances gouvernementales, et la fourniture de services et de conseils aux entreprises membres. Les organisations patronales jouent également un rôle dans la promotion du dialogue social entre les employeurs, les travailleurs et le gouvernement. Fraichement élu à la tête du patronnat burkinabé, Idrissa Nassa, a fait la promesse d’insuffler avec tous les membres une nouvelle dynamique au patronat burkinabè dont les objectifs sont la défense des intérêts matériels, moraux et professionnels des leurs. Le nouveau bureau entend contribuer, sous le leadership des autorités nationales et régionales et en étroite collaboration avec les organisations patronales sœurs, à l’approfondissement de l’intégration sous-régionale pour une meilleure consolidation des performances économiques des pays de la sous-région.

Gabon: Perenco intensifie ses activités

Perenco est une compagnie pétrolière indépendante franco-britannique. Après TotalEnergies, elle est le deuxième plus important groupe pétrolier français. (Crédit : DR).

Le président de la Transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a reçu, ce jeudi 7 décembre en audience à Libreville une délégation du Groupe Perenco, avec à sa tête son Président directeur général François Perrodo, qui a fait part au chef de l’Etat gabonais de sa vision d’intensifier ses activités au Gabon avec,  entre autres, la construction de deux usines spécialisées dans le Gaz.

Au Gabon la société d’hydrocarbure Perenco veut intensifier ses activités  avec la construction de deux usines. Présente au Gabon depuis une trentaine d’années, la société Perenco entend poursuivre et intensifier ses travaux dans l’exploitation de champs gaziers et pétroliers. Elle présage de construire entre autres, une usine de conversion de gaz en électricité dans la ville de Mayumba d’une part, ainsi qu’une autre spécialisée dans la production de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) dans la zone du Cap Lopez d’autre part. Avec ces réalisations, de nombreux emplois sont à pourvoir. D’une capacité de production de  700 000 tonnes par an, la future usine de production de GNL permettra au Gabon de rejoindre, en 2026, le groupe des pays africains exportateurs de GNL.

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La rencontre entre le chef de l’état Gabonais et ses invités a été mise à profit pour aborder les projets RSE du groupe Perenco, notamment dans les domaines de la pêche, de la forêt, de l’éducation et de la santé. Également, lors de la réunion, le PDG de perenco a présenté au Président de la transition  les différentes activités de ladite structure, ainsi que ses performances réalisées pour le compte de l’année 2023. Le Groupe Pérenco a débuté ses activités en 1992 avec l’acquisition des grands champs pétroliers au large de Port-Gentil.

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