lundi 7 juillet 2025
Accueil Blog Page 93

Capital-risque : Comment l’Afrique a percé sur fond de ralentissement mondial

L’Afrique attire les fonds d’investissements privés. Une dynamique progressive depuis 2016 pour atteindre un montant record au premier semestre 2022. Des investissements à priori dans le secteur traditionnel de la finance mais aussi de nouveaux domaines.

Le volume des investissements en Afrique a connu une forte hausse dans la période post-covid19, selon un rapport publié le 29 septembre par l’Association africaine de capital-investissement et de capital-risque (AVCA). Une dynamique confirmée au premier semestre de l’année 2022 où les fonds d’investissements privés – fonds de private equity, de capital-risque, de dette privée, d’infrastructures et fonds immobiliers – ont misé 4,7 milliards dollars sur l’Afrique dans 338 transactions. L’écosystème de l’innovation et des investissements en Afrique a connu un début d’année mouvementé. Les sombres prédictions et le ralentissement mondial de 2022 avec l’inflation et la faible croissance ont fait planer le doute sur la résilience du Capital-risque en Afrique pour l’année en cours. Mais l’afflux des capitaux sur le continent en 2022 au premier semestre indique le contraire.

Evolution annuelle des fonds capital-risque depuis 2016 en Afrique

Alors que le marché mondial du capital-risque a connu d’importants contractions, l’Afrique affiche une croissance annuelle de 133 % par rapport au premier semestre 2021. Si la croissance se maintient au 2e semestre 2022, le volume total des transactions devrait atteindre environ 900 transactions d’ici fin 2022. Soit une hausse de 38 % en glissement annuel par rapport aux 650 transactions réalisées en 2021. Aussi, la valeur du capital généré par les startups africaines pourrait atteindre 7 milliards de dollars fin 2028. Soit une augmentation de 35 % en glissement annuel par rapport aux 5,2 milliards de dollars levés en 2021.

Les transactions multirégionales ont représenté une petite proportion du volume des transactions mais la plus grande part de la valeur au premier semestre 2022. Elles ont généré 14 % du volume des transactions de capital-risque, mais 45 % des transactions entre 2016 et 2021. Plus précisément, elles sont passées de 17 transactions avec une valeur cumulée de 0,5 milliard de dollars américains en 2016, à 44 transactions avec une valeur cumulée de 1,8 milliard de dollars en 2021.

Part de la valeur des transactions de capital-risque en Afrique par région et dans les 3 principaux pays au niveau régional au premier semestre 2022

Sur les 42 transactions multi-régions qui ont eu lieu au 1er semestre 2022, 16 transactions (38 %) concernaient des entreprises qui ont poursuivi la diversification géographique via l’expansion directe des activités. 15 transactions (36%) ont porté sur des entreprises qui ont tiré parti des transactions fusions pour faciliter leur expansion régionale.  

Mainmise des secteurs traditionnels dans le capital-risque

Lorsqu’elle est catégorisée à partir d’un niveau sectoriel, l’étude a révélé la finance comme secteur le plus actif en volume (32 %). Soit une valeur de 44 % suivi de la consommation 17%. Dépassant les technologies de l’information, le secteur industriel est apparu comme le troisième secteur le plus actif en volume au 1er semestre 2022, représentant 16% du nombre total des opérations de capital-risque conclues au cours de la période. Mais d’autres secteurs émergent. Dans le domaine de l’éducation, le nombre de startups EdTech qui ont relevé des fonds ont augmenté de 64 % au cours de la dernière année, passant de 14 au 1er semestre 2021 à 23 au 1er semestre 2022. Le rapport sur les activités de capital privé en Afrique 2021 d’AVCA a également révélé que le secteur des services publics a dominé les investissements dans les infrastructures en 2021, représentant 56 % du volume des transactions, avec un accent sur le climat. Cette bonne dynamique des investissements est une opportunité pour l’Afrique qui représente à peine 1 % du financement mondial du capital-risque au premier semestre 2022.

Afrique : La Banque mondiale abaisse ses prévisions de croissance pour 2022

Selon la Banque mondiale, le ralentissement important de la croissance mondiale et la chute des prix des produits de base non énergétiques ont pesé sur l'activité économique de l'Afrique subsaharienne, en particulier dans les pays exportateurs de métaux. (Crédits : Banque Mondiale)

Dans son rapport « Africa’s Pulse », la Banque mondiale exhorte les États africains à réorienter leurs politiques publiques vers des secteurs à impact sur le développement. Un réajustement à opérer au moment où le ralentissement de la croissance, et le contexte macroéconomique difficile affectent durement le continent.

La Banque mondiale (BM) a abaissé, mardi 4 octobre, ses prévisions de croissance économique pour l’Afrique subsaharienne. L’institution estime que la région devrait globalement pâtir du ralentissement de la croissance mondiale, de la sécheresse, de la remontée des taux d’intérêt et de l’envolée de l’inflation. Dans sa dernière édition du rapport Africa’s Pulse, l’institution prévoit désormais une croissance économique de 3,3% dans la région en 2022, contre une précédente prévision de 3,6% datant d’avril dernier. La BM a expliqué les causes de la baisse de la demande des matières premières africaines. Des causes liées entre autres à la hausse de l’inflation dans un contexte de guerre en Ukraine, à la multiplication des vagues de sécheresse et au relèvement des taux d’intérêt à l’échelle mondiale. Au 31 juillet, 29 des 33 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des données disponibles présentaient des taux d’inflation supérieurs à 5 %. Par ailleurs, 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres. Citant les chiffres de son rapport mondial sur les crises alimentaires – actualisé en milieu d’année –, la Banque mondiale rappelle que plus d’un Africain sur cinq souffre désormais de la faim. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë a été estimé à 140 millions en 2022, contre 120 millions en 2021. Rien qu’en Afrique de l’Est, 55 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë, contre 41 millions en 2021.

Des prévisions à la baisse

En résumé, ces économies africaines sont confrontées à une série de défis pour leur reprise post-pandémique. Les retombées économiques des multiples crises affectant la région ont fait baisser les revenus des ménages, augmenté la pauvreté, creusé les inégalités et aggravé l’insécurité alimentaire. Ainsi, les gains – dans la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités, le développement du capital humain et le développement durable – réalisés par la région au cours de la dernière décennie sont gravement menacés . Une série de mesures à court terme combinés à ceux à moyen et à long terme peuvent renforcer la capacité des pays africains à être résilients et à saisir les opportunités pour débloquer une croissance qui améliore la productivité tout en protégeant les couches vulnérables.

La contribution des différents secteurs

77e Assemblée de l’ONU :  La BAD réitère ses priorités dans la lutte contre l’extrême pauvreté

La 77e Assemblée générale des Nations Unies vient de se terminer à New York
(Crédits: AP/Mary Altaffe

La Banque africaine de développement a obtenu des engagements jugés productifs autour de ses priorités stratégiques. Et cela lors des réunions de la 77e Assemblée générale des Nations Unies qui viennent de se terminer à New York. Environ 30 millions d’Africains ont basculé dans la pauvreté l’année dernière, principalement en raison du COVID-19, de la crise climatique et de la guerre en Ukraine. 

La Banque africaine de développement a mis en place une facilité de 1,5 milliard de dollars pour aider l’Afrique. Ceci par le biais du programme de Facilité africaine de production alimentaire d’urgence. Un financement pour produire 38 millions de tonnes métriques de nourriture – blé, riz, maïs et soja – pour une valeur totale de 12 milliards de dollars. Ce qui permettra de soutenir 20 millions d’agriculteurs. Les points saillants de la réunion comprenaient un appel urgent à un financement accru pour atténuer les effets du changement climatique et de l’insécurité alimentaire.

Le changement climatique a été un thème récurrent dans de nombreuses discussions de l’AGNU de la banque, en particulier la nécessité d’un financement urgent pour les pays les plus menacés par le changement climatique. L’UNGA 77 a réuni des dirigeants mondiaux, des militants de la société civile, des acteurs du secteur privé et des jeunes du monde entier. Pendant deux semaines à New York le dialogue portait sur le thème « Un moment décisif : des solutions transformatrices à des défis interdépendants ».

Le Groupe de la Banque africaine de développement a rejoint le Global Leadership Council dans une nouvelle initiative visant à développer une énergie propre et fiable et à lutter contre le réchauffement climatique. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Dr Akinwumi Adesina, a dirigé la délégation de la Banque aux réunions. Il a joué un rôle actif dans les discussions qui ont abouti à une déclaration internationale pour mettre fin à la malnutrition et au retard de croissance.

Chronique : de la loi sur la liberté des prix et la concurrence en Afrique

(Crédits: Dr)

De nos jours, les incontournables d’un marché florissant et générateur de revenus dans les pays d’Afrique passent par le gommage des incohérences sur l’établissement des prix et la promulgation de lois sur la liberté des prix et la concurrence. De nos jours, les incontournables d’un marché florissant et générateur de revenus dans les pays d’Afrique passent par le gommage des incohérences sur l’établissement des prix et la promulgation de lois sur la liberté des prix et la concurrence.  Laquelle a le mérite d’apporter plus de transparence au consommateur en imposant un affichage obligatoire des prix, de hisser vers le haut la qualité… En affichant les prix, les professionnels permettent aux consommateurs de comparer les offres et acheter en connaissance de causes. Aussi, les commerçants ont l’obligation de garantir une information éclairée concernant les prix. Un affichage des prix qu’impose une réglementation, une loi, a l’avantage d’informer obligatoirement sur les prix, quelles que soient les modalités de vente (épicerie, boutique, e-commerce, à domicile…). Des prix indiqués visiblement dans la monnaie nationale et TTC, y compris l’indication de frais supplémentaires éventuelles. Cette obligation de renseigner sur le tarif est tout aussi valable pour les prestataires de services. En cas de promotion, le fournisseur doit impérativement indiquer à côté du tarif promotionnel, son prix de référence ou prix avant réduction. Par exemple, le prix minimum, au cours de 30 j précédents l’offre promotionnelle). Le texte s’enrichirait de dispositions claires contre les faux rabais…

Chronique: CEDEAO- entre critères de convergence et économies complémentaires

En outre, l’avantage d’un tel texte législatif permettra d’élargir l’assiette fiscale en intégrant la majeure partie des opérateurs économiques qui s’activent dans l’informel, dans le circuit formel, un statut Auto-Entrepeneur aidant.  En effet, à la longue, la qualité va pousser, hors du circuit, voire du secteur, la non-qualité, selon les lois du marché. La clientèle finit toujours par faire le tri, distinguer un meilleur approvisionnement et bannir le marchand ambulant, aux produits et services douteux, et qui encombre boulevards et carrefours. Lorsque le législateur estime des inefficiences de marché ou trouve que des produits et services sont stratégiques et/ou sensibles, une régulation des prix reste nécessaire. Un tel mécanisme de fixation des prix se fait par une autorité administrative qui se substitue à la concurrence. Au niveau des utilités (eau, électricité, assainissement…), des denrées de première nécessité les plus consommées, telles que le sucre, le riz, le mil, hydrocarbures… l’Etat, par un système de péréquation, fixe les prix. Le succès de la régulation dépend, bien entendu, d’une Caisse de Compensation ou de Péréquation qui fonctionne correctement. A défaut, le privé ne peut suivre et le système périclite.

Une Direction de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes, outillée, veillerait au grain pour le respect de telles dispositions, indispensables à un marché prospère. Sachant qu’en cas de litige, concernant l’affichage d’un prix en boutique, grande surface ou supérette, le consommateur doit avoir la possibilité de faire recours à une plateforme digitale ou le dossier peut être traité avec diligence et en référé. Un système analogue est à mettre en place pour la concurrence entre les opérateurs privés, contre toute concurrence déloyale.

Burkina Faso : Damiba déchu, une nouvelle junte au pouvoir

(Crédits: Dr)

Huit mois après son putsch, Damiba a été forcé de quitter le pouvoir par une nouvelle junte. Des accrochages ont eu lieu entre les différentes fractions de l’armée burkinabé. Les populations s’en sont prises violemment à des intérêts français avant l’annonce d’un accord le dimanche.

Le chef militaire autoproclamé du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a accepté une démission conditionnelle offerte par le président Paul-Henri Damiba pour éviter de nouvelles violences après le coup d’État de vendredi, selon des informations relayées par Reuters.  Une reddition sous sept conditions dont une garantie de la sécurité de Damiba et de la sécurité des soldats qui le soutenaient, le respect des promesses faites au bloc régional d’Afrique de l’Ouest de revenir à la règle constitutionnelle.

Dans une déclaration, le nouveau chef de la junte, Ibrahim Traoré, a annoncé un retour à l’ordre après de violentes manifestations. Et ce, contre l’ambassade de France et des jours de combats, alors que sa faction a tenté de renverser le gouvernement. Le nouveau coup d’Etat met à jour les divisions au sein de l’armée burkinabé. De nombreux soldats prônent un désengagement de la France et la diversification des partenaires avec notamment la Russie pour sécuriser le pays. L’équipe de Traoré a exhorté les populations à mettre fin aux attaques contre l’ambassade de France. Cette dernière a été la cible de manifestations après qu’un officier a déclaré que la France a abrité Damiba. Des informations aussitôt niées par le Quai d’Orsay. Du côté des nouveaux tenants du pouvoir, l’heure est à l’apaisement.

« Nous vous invitons à poursuivre vos activités et à vous abstenir de tout acte de violence et de vandalisme… notamment celui contre l’ambassade de France et la base militaire française », a déclaré l’officier fidèle à Traoré, appelant au calme dans un communiqué à la télévision nationale.

La nouvelle junte a déclaré que le capitaine Traoré continuera à agir en tant que président. Et cela jusqu’à ce qu’un président civil ou militaire de transition soit désigné dans les semaines à venir. Damiba, le chef de la junte déchu avait lui aussi accédé au pouvoir par un coup d’État, en janvier 2022, contre le gouvernement civil de Roch Marc Kaboré. Ce dernier qui avait perdu tout soutien face à la montée de la violence des extrémistes islamistes. L’incapacité de Damiba à arrêter les groupes militants avait suscité la colère dans les rangs des forces armées de l’ancienne colonie française.

Tech : Digital Africa lance Fuzé pour financer des startups en Afrique

'Crédis: Dr)

Digital Africa met en place un dispositif de financement pour l’émergence de la tech en Afrique Francophone. d’aujourd’hui et de demain dans le domaine de la tech. 

Baptisé fuze, il s’agit d’un dispositif d’investissement pilote de 6,5 millions d’euros. Il sera réparti sous forme de tickets pouvant atteindre 50 000 euros. Un modèle pour répondre aux besoins des plus mal desservis en matière d’entrepreneuriat en Afrique. Il s’adresse aux entrepreneurs du Maroc, de la Tunisie, du Rwanda, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Le projet s’étendra aux autres pays de l’Afrique francophone à partir de 2023.

L’objectif de Fuzé est d’investir dans des startups africaines qui proposent des solutions technologiques au service de l’économie réelle. Ceci, afin d’amorcer leur activité et de se focaliser sur leurs efforts de développement. Plus précisément, Digital Africa a souhaité se concentrer sur une étape spécifique qui est mal desservie et sous-financée en Afrique. C’est la phase « d’idéation », étape pendant laquelle le projet se consolide. Ce dispositif est donc particulièrement innovant puisqu’il ne s’agit pas de dons, mais bien d’investissement. Un investissement accompagné d’un engagement de Digital Africa aux côtés des startups.

Cette initiative a rencontré un très large succès avec 257 candidatures reçues provenant de 40 pays africains. 11 startups ont été financées pour un total de 3,88 millions d’euros en quelques mois. Ce fonds, de 5 millions d’euros, a permis à des entreprises innovantes de surmonter leurs problématiques de financement, renforcer leur attractivité et crédibiliser leur démarche. Cette première capacité de financement avec l’aide de Digital Africa sur tickets allant de 175.000 à 600.000 euros consolide la croissance des startups en capacité d’effectuer des levées de fonds pour clore leur phase de développement et passer celle de l’industrialisation.

« Avec Fuzé, nous apportons une solution simple aux talents africains……nous facilitons l’accès au financement de façon transparente et ouverte à tous, pour une meilleure réussite de la tech Made in Africa », a déclaré Stephan-Éloïse Gras, Directrice Générale de Digital Africa.

À noter que le fonds Fuzé est le fruit du rapprochement entre Digital Africa et Proparco. Il s’inscrit également dans le cadre de sa feuille de route 2022-2025 qui vise à soutenir 200 startups africaines à différents stades de leur croissance avec un large éventail d’offres à leur disposition. Digital Africa a également lancé avec Proparco, le Fond Bridge qui offre une première capacité de financement aux entreprises «Made In Africa» en phase d’amorçage.

Benin : La BOAD investit dans un complexe agro-industriel

L'accord de financement a été paraphé le 19 septembre dernier à Cotonou par M. Serge EKUE, Président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et M. Gilles GUERARD, Président du Conseil d’Administration de la société Coca-Cola Donga Bottling Company SA (CCDBC SA).

La Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et la société Coca-Cola Donga Bottling Company SA (CCDBC SA) ont procédé, la semaine dernière à Cotonou, à la signature d’un contrat de prêt d’un montant de 20 milliards FCFA. Soit 30 millions de dollars pour l’implantation et l’exploitation d’un complexe brassicole et d’une ligne de fabrication de canettes dans la zone industrielle de Seme-Podji au Bénin.

L’usine, la première du genre dans la zone UEMOA vise à apporter une contribution à l’approvisionnement du marché en produits de qualité, la création d’emplois et la création de richesses. Dans un communiqué, la banque ouest-africaine a indiqué que le projet permettra de produire dans le cadre d’un partenariat avec The Coca-Cola Company, 385.000 hectolitres de boissons gazeuses dès la première année et 730 000 hectolitres à partir de la 5ème année de sa mise en œuvre. Aussi, en moyenne 7 300 hl d’eaux minérales seront produits sur la période ainsi 64 millions de canettes à partie de la première année et 200 millions de canettes à partir de la 4ème année.

« La mise en place de l’unité de fabrication de canettes, première du genre dans l’espace UEMOA, permettra de satisfaire la demande des brasseurs notamment des pays de l’UEMOA pour ce type d’emballage, de plus en plus utilisé et conforme aux normes environnementales », a déclaré Serge Ekué, Président de la BOAD.

Il s’est dit ravi de signer le contrat de prêt de 20 Milliards de FCFA avec Coca-Cola Donga Bottling Company SA au Bénin pour l’implantation d’un complexe brassicole et d’une ligne de fabrication de canettes.

Soutien aux champions nationaux

« Le soutien aux champions nationaux est une réalité à la BOAD », a indiqué le président Serge Ekué. Ainsi, a-t-il ajouté, en décidant d’accompagner CCDBC SA, « la BOAD s’inscrit dans une dynamique de soutien aux champions nationaux et selon l’institution financières, le projet s’insère parfaitement dans le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2021-2026) du Bénin notamment en son pilier n°2 « poursuite de la transformation structurelle de l’économie ». Il trouve également son ancrage dans le plan stratégique de la BOAD dénommé « Plan DJOLIBA », notamment en son axe opérationnel n°2 relatifs à « la contribution et la création de valeur et d’emplois productifs en appui aux Etats et au secteur privé », a poursuivi Ekué.

Selon la BOAD, le projet porte à 901,386 milliards de francs CFA, le volume global des engagements de la Banque au Bénin, dont 36,381 milliards de francs CFA en faveur du secteur agro-industriel. Il convient de rappeler que la nouvelle société Coca-Cola Donga Bottling Company SA (CCDBC) a été désignée comme embouteilleur de The Coca-Cola Company au Bénin à compter du 1er juillet 2022. Elle s’est ainsi confier le mandat de produire et de commercialiser tous les produits des marques disponibles dans le pays de la multinationale américaine notamment Coca-Cola, Fanta, Sprite et Schweppes, entre autres. Une décision qui réaffirme l’engagement au Bénin du géant mondial des boissons d’accélérer la croissance en créant un écosystème industriel productif qui générera de la valeur pour les clients et les consommateurs grâce à l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement, des technologies de dernière génération au service des clients ainsi que le recours à des entreprises locales pour une meilleure prise en compte des enjeux locaux.

Zimbabwe : Invictus Energy entame les travaux de forage sur Cabora Bassa

(Crédits : Dr).

Au Zimbabwe, la société australienne Invictus Energy a annoncé le démarrage des travaux de forage dans le cadre du projet gazier de Cabora Bassa. Il s’agit d’une campagne de forage de deux puits d’exploration, prévue depuis plusieurs mois.

Au Zimbabwe, la compagnie australienne Invictus Energy a annoncé qu’elle a levé à travers une opération de placement privé, 25 millions de dollars australiens (17,2 millions USD). Et ce dans le cadre du projet gazier de Cabora Bassa.Invictus Energy Limited a fait le point sur les activités de son projet Cabora Bassa, détenu et exploité à 80 % par la société, au Zimbabwe. La société a annoncé que le forage du puits d’exploration Mukuyu-1 dans le SG 4571 a commencé le 24 septembre. Le forage commencera à partir du conducteur installé à 67m jusqu’à une profondeur prévue d’environ 650m dans la section du trou intermédiaire de 17½ pouces.

Mukuyu est l’un des prospects d’exploration pétrolière et gazière à forer dans le monde en 2022. Il cible un potentiel de ressources prospectives combinées de 20 trillions de pieds cubes et 845 millions de barils de condensat de gaz conventionnel. Soit environ 4,3 milliards de barils d’équivalent pétrole sur une base brute moyenne non risquée. Le puits Mukuyu-1 sera foré à une profondeur prévue de 3 500 mètres. Le forage et l’évaluation du puits devraient prendre environ 50 à 60 jours. La société fournira des mises à jour régulières au fur et à mesure de la progression de la campagne de forage de deux puits. Le puits Mukuyu-1 sera suivi du puits Baobab-1, qui testera une zone indépendante le long de la marge du bassin dans le bloc EPO 1849 et dont la réalisation prendra environ 30 à 40 jours.

« Nous prévoyons de commencer le forage début septembre« , a déclaré Barry Meikle, directeur national d’Invictus, sur le site du puits à Muzarabani. Invictus Energy a signé l’accord d’exploration, de développement et de production avec le Zimbabwe en 2018. Elle prévoit de construire une installation de transformation du gaz en électricité pour alimenter le réseau national. Le pays est en proie à des pénuries d’énergie forçant des coupures jusqu’à 15 heures par jour.

« Nous avons un déficit d’énergie dans ce pays, donc si nous sommes en mesure de faire un projet de gaz à l’électricité à court terme, il y aura un avantage immédiat en termes de production d’électricité », a déclaré Meikle à l’AFP. Ce sera le début d’une très grande industrie. « Si nous réussissons, ce projet sera transformationnel – un changement de jeu pour le Zimbabwe », a déclaré Joe Mtizwa, vice-président d’Invictus Energy. Mais les écologistes sont méfiants.

« Pour l’instant, le projet est au stade de l’exploration, l’impact sur l’environnement est donc marginal », a déclaré l’écologiste Farai Maguwu. Mais « lorsque le projet battra son plein, nous nous attendons à une grave pollution de l’environnement », a prévenu le fondateur du Centre for Natural Resource Governance. Maguwu a déclaré qu’il craignait que la construction de centaines de kilomètres de gazoducs entraîne le déplacement de personnes, ainsi que la destruction de la végétation et des habitats des animaux. En cas de succès, cela pourrait conduire à la première production de gaz du Zimbabwe et soulager les problèmes d’électricité du pays. 

Energie : Kowry Energy se déploie en Afrique de l’Ouest

(Crédit : Dr).

Kowry Energy met en service des systèmes d’énergie solaire décentralisés au Sénégal, Nigéria et Mali. 16 mois après la création de l’entreprise, le fournisseur, spécialisé dans l’accès en énergie pour l’Afrique subsaharienne, démarre effectivement quatre systèmes d’énergie solaire décentralisés dans les trois pays.  

Kowry Energy fournit des systèmes d’énergie hybrides destiné au renforcement et à l’autonomisation des communautés et des entreprises. L’analyse des données fournies par ces systèmes numérisés permettent de fournir des solutions visant à stimuler la demande pour accélérer la croissance des économies locales. Ces projets mis en service sont les premiers d’un ensemble de portefeuilles dans chaque pays, qui seront livrés au cours des trois prochaines années.

Au Sénégal, Kowry Energy a conçu un système d’énergie solaire photovoltaïque décentralisé de 10 kWp avec stockage par batterie pour Sud Solar Systems. Le système électrifie deux bâtiments publics et sept micro-entreprises dans la communauté de Bani au sud du Sénégal avec une électricité verte et abordable. Il a été conçu pour soutenir les activités génératrices de revenus tout en dynamisant le potentiel économique de la communauté. Au Mali voisin, à Djine, Kowry Energy a conçu un mini-réseau de 69 kWp. Lequel permet de stocker sur batterie et un générateur de secours pour Access Energie. Djine est un pôle agricole dans la zone cotonnière du Mali, Le projet permettra de fournir une électricité fiable à 3 000 résidents, 40 micro-entreprises et dix bâtiments publics.

« Les pays d’Afrique ont réussi à surmonter la pandémie et doivent à présent faire face à l’incertitude et aux défis posés par le changement climatique, l’insécurité alimentaire. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos clients pour supprimer l’obstacle majeur qui entrave la croissance des entreprises dans les communautés qu’ils desservent », a déclaré Ndiarka Mbodji, PDG et Fondatrice de Kowry Energy,

Au Nigéria, pour son client Proserve Energy Services, Kowry Energy a conçu deux systèmes d’énergie solaire photovoltaïque de 286 kWp. Ils sont destinés à une usine de recyclage de matières plastiques et une usine de transformation alimentaire à Abuja. Ce qui remplace respectivement plus de 50 % et 95% de leur demande fourni jusqu’ici par des générateurs diesel. Les systèmes solaires montés sur toits, réduisent collectivement les émissions de CO2 de 208 521 kg par an et les couts opérationnels de plus 35%.

« L’accès á une énergie propre, fiable et abordable est le pilier de toute économie, sur lequel peuvent être construites les bases d’une société et d’un développement durables. Ces projets inauguraux valident notre concept et la pertinence de notre offre unique », a-t-il ajouté.

Niger : Investissements massifs dans l’autosuffisance en riz d’ici 2030

La Côte d’Ivoire réunit ses partenaires pour mobiliser 1,3 milliard US en faveur du secteur rizicole riz.. (Crédit : Dr).

Le Niger ambitionne de couvrir ses besoins en riz d’ici 2030. Pour ce faire, le gouvernement vient de dévoiler une stratégie qui va nécessiter la mobilisation de quelques 653 millions de dollars sur dix ans pour accroitre la production locale et viser le marché de l’export.

Vaste pays sahélien qui couvre une superficie de 1.267. 000.000 de km2 avec de riches terres irrigables, le Niger importe à ce jour l’essentiel de ses besoins en riz de l’extérieur. Actuellement et selon les données officielles, la production locale du pays ne couvre qu’environ un sixième de ses besoins nationaux en riz soit 440.000 tonnes par an et ces dernières années. Les importations nigériennes se sont envolées puisque, selon les mêmes données, elles ont été multipliées par près de trois en dix ans pour atteindre 460 000 tonnes en 2021. Les effets du changement climatique qui se sont traduits ces dernières années avec des cycles de sécheresse et d’inondations ainsi que les récentes répercussions de la guerre russo-ukrainienne sur les marchés alimentaires mondiaux, ne cessent d’accentuer la pression sur les finances du pays qui se voit ainsi dans la nécessité de miser sur ses multiples potentialités agricoles, notamment les terres irrigables et les aménagements le long du fleuve Niger, pour réduire sa forte dépendance aux importations notamment pour ce qui concerne le riz. C’est ainsi que le gouvernement nigérien vient de dévoiler une ambitieuse stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR) qui, sur une période de dix ans (2021-2030), vise à rehausser significativement la production agricole. Il s’agit, selon les explications du ministre de l’Agriculture Dr Issa Alambeidji, de contribuer à moyen terme:

« A une augmentation durable de la production nationale de riz en quantité et en qualité et ainsi satisfaire à long terme les besoins et exigences des consommateurs avec la perspective d’exporter l’excédent sur les marchés sous régional et international ».

Financement public et privé

Selon la feuille de route présentée par le ministre à Niamey en ce mois de septembre, le coût de cette stratégie est estimé à 425,8 milliards de francs CFA soit quelques 650 millions de dollars US dont une première d’ici 2025 qui va nécessiter une enveloppe de 287 milliards de FCFA. La seconde phase va mobiliser, d’après les mêmes estimations, 139 milliards de francs CFA à partir de 2026 jusqu’en 2030.

« Le financement de la mise en œuvre de cette stratégie ambitieuse s’articule autour de la mobilisation des ressources internes et externes et à cet effet, le gouvernement va privilégier l’appui budgétaire global ou sectoriel ainsi que les autres modes de financement notamment les Partenariats public et privé (PPP), les fonds communs ainsi que les conventions et les accords de financement », a annoncé le ministre de l’Agriculture Dr Issa Alambeidji.

A terme, l’objectif visé est de passer d’une production de 128.000 tonnes en 2021 à 1,458 million de tonnes en 2030, soit 948.000 tonnes de riz paddy. L’atteinte de ces objectifs permettra, selon le ministre, d’assurer une couverture des besoins de consommation de riz blanc à 100% en 2025 et 132% à l’horizon 2030 avec à la clé, la création de 420.000 nouveaux emplois et 2.000 nouvelles entreprises de transformation dans le secteur.

La nouvelle stratégie nationale sera mise en œuvre en accordant la priorité à l’accroissement des surfaces exploitées, une gestion optimale des ressources en eau, la promotion de l’utilisation des semences améliorées et des fertilisants ainsi que la mécanisation de la riziculture, l’amélioration de la compétitivité du riz local, la promotion de l’accès des acteurs aux crédits ainsi que le renforcement de leur capacité opérationnelle notamment en matière de transport, stockage  ou transformation de la production. Aussi, ont annoncé les autorités, un accent particulier sera accordé à la recherche et à la diffusion de la recherche et des pratiques innovantes de production.

Il convient de noter que cette stratégie sectorielle destinée à la production du riz s’inscrit dans le cadre plus global de celle visant l’autosuffisance alimentaire à travers l’initiative « les Nigériens nourrissent les nigériens » (3N) du gouvernement nigérien. A cela s’ajoute le fait que l’agriculture représente un pilier majeur et stratégique de l’économie nigérienne dont le poids est estimé à 85%. Selon les statistiques du Réseau des chambres d’agriculture du Niger (RECA), le riz local, troisième céréale après le mil et le sorgho tant au point de vue superficie que de la production ne représente que 1,7% du chiffre d’affaires du secteur de la production agricole primaire et seulement 2,3% du volume moyen des céréales produites annuellement. Dans son ambition de rehausser sa production nationale, le pays bénéficie déjà de l’appui de différents partenaires techniques et financiers notamment la coopération japonaise (JICA) à travers la principale société nationale « Riz du Niger » (RINI).

Africa leadership